Locke and Key
Locke and Key est une série américaine de comic books d'horreur, créée en 2008 par le scénariste Joe Hill et le dessinateur Gabriel Rodriguez, publiée par IDW. La série principale met en scène la famille californienne Locke, composée d'une mère et de ses trois enfants. Ils sont contraints d'emménager dans la vieille demeure familiale située en Nouvelle-Angleterre. Dans cette nouvelle maison, ils découvrent des clés magiques et un féroce adversaire qui veut s'en emparer. Une seconde série s’intéresse aux ancêtres de cette famille qui vivent au début du XXe siècle. Joe Hill imagine cette histoire dès 2004 mais ne trouve un éditeur qu'en 2006. Celui-ci lui présente le dessinateur Gabriel Rodriguez. Ensemble, ils élaborent les concepts, les intrigues, les personnages et les thématiques de la série qui s'achève en 2014. Un nouvel album est ensuite publié en 2022 qui, entre autres, met en scène une incursion dans le monde de la bande dessinée Sandman. Locke and Key reprend beaucoup de codes du genre horrifique et rend hommage à plusieurs genres de la bande dessinée américaine. Elle explore des thèmes comme la relation entre un père et son fils, le travail de deuil, l'égalité sociale, l'alcoolisme et la puberté. La série est très bien accueillie par la critique et le public. Elle obtient également plusieurs prix littéraires. Une série télévisée homonyme adapte la série principale de 2020 à 2022. Elle est globalement moins appréciée que l’œuvre originale. UniversSynopsisNée en Californie, la fratrie Locke est de retour dans le manoir ancestral de Keyhouse après la mort violente de leur père[1] durant l'été 2011. Malgré une mère dépressive et alcoolique, les adolescents Tyler et Kinsey et leur petit frère Bode tentent de paraître normaux dans leur nouvel établissement scolaire de la ville de Lovecraft[Note 1], dans le Massachusetts. Cependant, leur quotidien est très vite perturbé par la découverte de clés étranges et le retour d'un vieil ennemi de la famille[1],[2]. Personnages principaux
Personnages secondaires
Clés principalesLes clés ont été fabriquées par la famille Locke sur plusieurs générations à partir de fragments d'un métal issu d'un autre monde. Une fois forgée, cette matière surnommée « métal chantant » peut donner, selon Joe Hill, « des outils capables d'ouvrir les serrures de la réalité elle-même »[b 3]. Les clés créées entre 1775 et 1799 par Benjamin Pierce Locke[a 24],[5] :
Les clés créées en 1851 par Harland Locke, arrière-petit-fils de Benjamin[a 24],[5] :
Les clés créées en 1914 par Chamberlin Morse Walton Locke, neveu d'Harland[a 24],[5] :
La clé créée en 1942 par Hannes Riffel, grand amour de Jean Thompson Locke, fille de Chamberlin[a 24],[5] :
La clé créée en 2012 par Tyler Locke, arrière-petit-fils de Jean Locke[a 24],[5] :
ChronologieLes six premiers albums Bienvenue à Lovecraft, Casse-tête, La Couronne des ombres, Les Clés du royaume, Rouages et Alpha et Oméga ainsi que les histoires courtes Du travail de pro et Petit coin se déroulent à l'époque contemporaine entre l'été 2011 et l'été 2012[Note 3]. Joe Hill la situe au « crépuscule de l'administration Obama »[b 3]. Elles mettent en scène la fratrie Tyler, Kinsey et Bode Locke ainsi que leur mère Nina et leur oncle Duncan. Les autres histoires se situent au début du XXe siècle[b 3], entre 1910 et 1928 et présentent les aventures de Chamberlin, de sa femme Fiona et de leurs quatre enfants : Mary, Jonathan, Ian et Jean. Modèle réduit est daté de 1910[Note 2], Décrocher la Lune et La Musique adoucit les mœurs de 1912[b 4], En pâles bataillons de 1915[Note 2], Train d'enfer de 1927[b 5] et Grindhouse et Une vie de chien de 1928[Note 4]. HistoriqueDébut 2004, l'apprenti romancier Joe Hill parvient à vendre à Marvel un scénario pour la série de bande dessinée Spider-Man[a 25],[6],[7],[8]. Grand amateur du genre horrifique et plus particulièrement des bandes dessinées d'horreur, il puise son inspiration dans Sandman, Swamp Thing ou Arkham Asylum[a 25],[8]. Hill entame alors la création d'une histoire originale[a 25]. L'idée de base lui vient du roman jeunesse La Pendule d'Halloween (1973) de John Bellairs qui raconte l'histoire d'une vieille maison hantée par une pendule[6]. Hill imagine l'histoire d'une famille emménageant dans une ancienne demeure. L'un des enfants y trouve une vieille clé qui ouvre une porte qui permet de dissocier l'âme du corps. Une porte fantôme[a 25]. De cette idée, il réfléchit à la création du reste du trousseau. Il pense alors à une clé capable de déplacer une personne à l'autre bout de la ville[a 25]. Puis il imagine une clé qui permet de se débarrasser de ses peurs et une autre qui ouvre vers un univers maléfique. Joe Hill rédige ensuite un synopsis qu'il envoie aux éditeurs Marvel et DC, mais ceux-ci le refusent. L'auteur passe à d'autres projets[a 25],[6]. En octobre 2005, Hill parvient à faire éditer le recueil de nouvelles Fantômes - Histoires troubles[9]. L'année suivante, en 2006, il est contacté par Ted Adams et Chris Ryall d'IDW en vue d'adapter l'une de ses nouvelles, Pop Art, en bande dessinée[a 25]. Considérant cette nouvelle comme étant sa meilleure, Joe Hill refuse de la céder. Il décline donc l'offre, mais leur propose en échange de lire le synopsis de ce qui deviendra Locke and Key. Il leur précise également qu'il a déjà toute l'histoire en tête et qu'il ne faudrait que six mois et six numéros pour la boucler[a 25],[6],[8]. Convaincus par l'histoire, les deux éditeurs présentent à Hill les travaux de plusieurs dessinateurs pour qu'il détermine celui qui conviendra le mieux au projet[a 26]. De tous, c'est le chilien Gabriel Rodriguez qui l'enthousiasme le plus. Il trouve que « les yeux brillants de ses personnages expriment à merveille ce qu'ils ressentent »[a 26],[6],[7]. Rodriguez vient alors de finir l'adaptation en bande dessinée du roman horrifique Secret Show de Clive Barker[10]. L'encrage et la colorisation de la bande dessinée sont confiés à Jay Fotos, connu alors pour son travail sur Spawn et sur 30 Jours de nuit[a 26]. Son encrage est très apprécié par Rodriguez. Il déclare d'ailleurs qu'il a des « frissons de voir son travail à travers les yeux d’autres artistes ». Pour lui, Fotos « est l’un des rares artistes qui peut donner, par la couleur, de l'émotion et la météo »[6]. Chris Ryall se charge de superviser l'édition pour IDW[a 26]. En 2007, Rodriguez s'inspire des descriptions d'Hill et de références photographiques pour créer la ville de Lovecraft[c 1]. Bien que la ville soit entièrement fictive, son urbanisme s'appuie sur plusieurs villes côtières du Massachusetts et plus particulièrement de Nahant. La grotte des Noyés emprunte par exemple son décor à un site réel : la Swallow Cave, une caverne de Nahant[c 1]. Hill et Rodriguez élaborent ensemble les concepts, intrigues, personnages et thématiques de la série[b 3]. Joe Hill indique avoir « appris autant sur les personnages en les imaginant qu’en regardant Gabriel les dessiner »[7]. Hill décide d’appeler la famille de son histoire Locke, un nom de famille anglo-saxon bien réel issu du vieil anglais Loc et qui veut dire serrure[11]. Rodriguez étant un ancien architecte, il construit en trois dimensions un modèle de Keyhouse, la maison des Locke. Cela lui permet de réaliser ensuite plus facilement des illustrations de la demeure[6]. La série débute sa publication en 2008 avec la sortie du premier fascicule de Locke and Key : Bienvenue à Lovecraft. Il est suivi de 36 numéros supplémentaires[b 3]. Le tout est ensuite rassemblé en six recueils[b 3]. Lors du processus de création de la série, Hill et Rodriguez évoquent, à demi sérieusement, une incursion entre Locke & Key et un autre univers de fiction dans la grande tradition des bandes dessinées américaines comme JLA/Avengers (2003-2004), Star Trek : La Nouvelle Génération/Doctor Who (2012-2013) et Archie vs. Predator (2015)[a 26]. En 2011, les deux auteurs livrent l'histoire Décrocher la lune sur les ancêtres de la fratrie Locke vivant au début du XXe siècle. Ils complètent les années suivantes ce récit par d'autres dans l'objectif de construire un album autour de cette famille[a 26]. Comme la dernière histoire de ce recueil se passe en enfer, les deux auteurs repensent à la version de ce lieu décrite dans la bande dessinée Sandman de Neil Gaiman. Il s'agit d'une œuvre qu'ils apprécient tous deux[a 26]. Pour Hill, Gaiman est « à la fois un mentor et un ami »[12]. Le scénariste repense alors au fait qu'un des arcs narratifs de Sandman tourne autour de la clé de l'Enfer qui donne à son propriétaire les pleins pouvoirs sur le monde souterrain. Cette clé ne pourrait-elle pas être faite du même métal chantant que les clés de Lovecraft[a 26] ? Joe Hill contacte l'auteur Neil Gaiman et obtient son accord. L'éditeur IDW communique sur le réseau social Twitter l'information en février 2020[13],[14]. Initialement prévue pour , la dernière histoire est reportée à cause de la pandémie de Covid-19[15]. Elle est finalement éditée en 2021 et le recueil arrive en [a 26]. Joe Hill souhaite revenir par la suite dans l'univers Locke and Key en racontant notamment une histoire se déroulant durant la guerre d'indépendance des États-Unis et une autre durant la Seconde Guerre mondiale[16],[6],[2]. AnalyseBande dessinée d'horreurL’idée principale de cette bande dessinée d'horreur est de mettre en scène des clés et des serrures qui modifient le réel[1]. Cela permet à Joe Hill d'établir un monde situé entre celui des contes de fées et celui du suspense horrifique[1]. Le sanguinolent, ici, sert avant tout à offrir une bande dessinée unique en son genre mélangeant le roman gothique, le mélodrame et la fantaisie sombre[17]. Locke and Key comprend plusieurs marqueurs des divers sous-genres de l'horreur. Il y a des tueurs en série, une maison hantée, des possessions et des métamorphes[18]. La maison hantée devient ici une véritable boîte de Pandore[19]. Grâce aux clés, les personnages peuvent se transformer en animaux, changer leur sexe, modifier leur ethnie, leur taille et même échanger leur corps[18]. Le début de la série s'ouvre par une intrusion de domicile et un meurtre à la façon des slashers. Initié par le film Halloween (1978) de John Carpenter, le slasher est la catégorie horrifique la plus en vogue dans les années 1980[18]. Toujours dans le premier chapitre, Nina Locke tue son agresseur après lui avoir subtilisé son arme. C'est ici un renvoi au sous-genre « viol et vengeance ». Les vêtements déchirés et le corps écorché de Nina rappellent l'affiche de Œil pour œil (1978)[18]. Plus loin dans la série, au sixième chapitre du quatrième tome, Kinsey tue Dodge en le frappant au visage avec un patin à glace comme dans Black Christmas (1974) ou dans Halloween, 20 ans après (1998)[18]. L'atmosphère anormale du récit est notamment soulignée par la répétition de longues cases latérales tout au long de la série[18],[20]. Cela permet de rendre statique le lieu de l'action pour mieux figurer le temps qui s'écoule. Le dessinateur Gabriel Rodriguez l'utilise pour appuyer la mort ou la tristesse. Dans le premier chapitre du premier tome, c'est lors des funérailles qu'est utilisé ce procédé alors que divers membres de la famille viennent réconforter Tyler[18]. Plus loin au troisième chapitre du même tome, il utilise ce procédé sur une double page au moment où Bode montre les pouvoirs de la clé fantôme à Kinsey[18]. Plusieurs éléments clés de l'intrigue sont aussi liés à l'abîme[18]. Au début, Bode libère Dodge d'un puits[18]. Il en sort à la manière du fantôme dans le film Ring (1998)[21]. Le combat final, lui, se déroule dans la grotte des Noyés[18]. L'abîme est un lieu qui inspire l'anxiété, la terreur et la crainte. Il est aussi un lieu de transgression. Il est à la fois source d'attraction et de répulsion pour les personnages. L'abîme est pour une société patriarcale une représentation de la matrice de Gaïa, la déesse-mère archaïque. Celle qui engendre les monstres dans l'ombre[18]. Bienvenue à Lovecraft reprend des motifs du cinéma d'horreur comme l'utilisation importante du noir pour figurer multiples zones obscures que des films comme La Nuit des morts-vivants (1968) et Les Oiseaux (1963) ont popularisées[21]. Dans le premier chapitre, le noir est utilisé pour accentuer l'effet « stroboscopique » des coups de feu de Sam Lesser. Au cinquième chapitre, l'effet est également utilisé lors d'une visite nocturne de Bode à Dodge quand le garçon allume et éteint machinalement sa lampe torche[21]. La violation de domicile, autre motif horrifique, est convoquée dès l'ouverture de l'album. L'intrusion de Sam Lesser chez les Locke fait penser aux films Les Chiens de paille (1971) et Terreur sur la ligne (1979)[21]. Le nom de la ville fictive de l'action, Lovecraft est un clin d’œil à l'univers de l'auteur H. P. Lovecraft[9],[22],[4]. L'auteur, par ailleurs, inspire beaucoup Hill et Rodriguez[23]. Les créatures de l'autre monde viennent de la plaine de Leng, un lieu décrit pour la première fois dans la nouvelle Le Molosse (1922)[a 27]. L'une des créatures invoque même le dieu Shub-Niggurath, mentionné dans la nouvelle L'Abomination de Dunwich (1929)[a 27]. Le manoir de la famille Locke n'est pas sans rappeler l’archétype de la demeure inquiétante vu dans des films d'horreur comme celui où vivent Nicole Kidman et ses deux enfants dans le film Les Autres (2001) d’Alejandro Amenábar[9]. L'antagoniste Dodge est d'abord représenté comme un fantôme aux traits juvéniles atteint du syndrome de Peter Pan[9]. Hommage aux bandes dessinées américainesLe premier chapitre du quatrième album comporte plusieurs pages réalisées en comic strips qui rendent hommage à Calvin et Hobbes (1985-1995) de Bill Watterson[17],[24],[4],[25] et à Peanuts (1950-2000)[b 6]. Pour Hill, Calvin et Hobbes n'est pas hyperréaliste, mais « de l’art caricatural et fantaisiste » qui par ses personnages rend le récit intensément émouvant[6]. Le quatrième chapitre du même album adopte selon Joe Hill « le style bravache et rugueux des comics de guerre des années 1950 »[b 6]. Le cinquième chapitre du troisième album est en grande partie composé de pleines pages dépourvues de bulle. Cela renvoie aux récits d'action que Marvel publiait dans les années 1970[b 6]. L'histoire Décrocher la lune par son côté onirique rappelle Les Cités obscures ou Little Nemo dont Gabriel Rodriguez a travaillé sur une version moderne[26]. L'histoire Grindhouse est un hommage aux polars « pulp » mais aussi au film Shining (1980)[27]. Principaux thèmesLa relation entre un père et son fils est l'un des thèmes majeurs de Locke and Key, mais la série parle aussi du travail de deuil, de l'égalité sociale, de l'alcoolisme et de la puberté[28]. Le travail de scénariste de Joe Hill est souvent comparé à celui de son célèbre père, l'écrivain Stephen King[9]. La scène d'introduction horrifique du récit se rapproche de la fin du film Shining (1980) de Stanley Kubrick d'après un roman de Stephen King[20]. Pour son scénario, Hill creuse dans la même veine que son père en auscultant les doutes et angoisses des jeunes Locke endeuillés. Cela peut être rapproché du traitement de King des personnages de la nouvelle Le Corps (1982)[9]. Les trois protagonistes n’aspirent qu’à retrouver une vie normale, alors que leur entourage ne les voit que comme des victimes d'un fait divers[9]. Le premier chapitre du premier album est raconté par un vieux prof de théâtre qui est veuf. Il se plonge dans ses souvenirs pour une fois encore poser une réflexion sur le deuil[9]. Tyler Locke déclare un jour de colère au lycée vouloir la mort de son père[22]. Il n'imagine pas alors que ce souhait entraîne bel et bien la mort de son géniteur. La famille Locke se retrouve dès lors confrontée à la théorie de Sigmund Freud qui dit qu'il faut tuer symboliquement le père pour pouvoir s'affirmer : le fameux complexe d'Œdipe[22]. Tyler, sa sœur Kinsey et son jeune frère Bode doivent précipitamment assumer l’héritage familial et surmonter le décès d’un parent. Tyler marche désormais sur les traces de son père et corrige la grande erreur que ce dernier a commise[22]. Avec cela, il accomplit un rituel de passage à l'âge adulte[2]. La morale de l'histoire est centrée sur l’acceptation : accepter la mort, accepter les autres, accepter ses failles, accepter son corps[22]… Dans le premier chapitre du sixième album, Joe Hill fait monter sur scène ses protagonistes. À travers l'objectif d'une caméra de documentaire, les héros se livrent à des monologues introspectifs qui les rendent plus attachants[16]. Cela rend leur futur sacrifice encore plus déchirant. Pour Hill, « on ne peut avoir une fin satisfaisante, tendue et effrayante que si on se soucie de nos héros »[16]. Références culturellesJoe Hill évoque fréquemment des œuvres, des auteurs et des personnages de fiction de littérature principalement à travers des dessins de Gabriel Rodriguez. Parmi les œuvres, il y a Questions disputées (1256-1259) de Thomas d'Aquin[a 28], Le Prince (1532) de Nicolas Machiavel[a 29], Hamlet (1603)[a 30], La Tempête (1610-1611)[a 10], Jules César (1623)[a 30] et Macbeth (1623) de William Shakespeare[a 30], Don Quichotte (1615) de Miguel de Cervantes[a 31], La Vie de Samuel Johnson (1791) de James Boswell[a 32], Le Dernier des Mohicans (1826) de James Fenimore Cooper[c 2], Moby-Dick (1851) d'Herman Melville[a 31], Vingt Mille Lieues sous les mers (1869-1870) de Jules Verne[a 31], Quo vadis ? (1896) d'Henryk Sienkiewicz[a 31], Le Magicien d'Oz (1900) de Lyman Frank Baum[a 33], Les Âmes du peuple noir (1903) de W. E. B. Du Bois[b 7], Peter Pan (1911) de J. M. Barrie[a 34], Le Loup des steppes (1927) d'Hermann Hesse[a 31], Les Montagnes hallucinées (1936) de H. P. Lovecraft[a 31], Le Petit Prince (1943) d'Antoine de Saint-Exupéry[a 31], Chroniques martiennes[6] (1950) de Ray Bradbury[a 31], Sa Majesté des mouches (1954) de William Golding[a 35], Ubik (1969) de Philip K. Dick[a 31], Gloriana ou la Reine inassouvie (1978) de Michael Moorcock[a 31] et La Couleur pourpre (1982) d'Alice Walker[a 36]. Parmi les auteurs se trouvent Lord Byron (1788-1824)[a 37], Mark Twain (1835-1910)[b 8], George Santayana (1863-1952)[a 38], Jack London (1876-1916)[a 31], H. G. Wells (1866-1946)[b 9], Charles Sorley (1895-1915)[b 10], John Bellairs (1938-1991)[b 11], Lawrence Block (1938-1991)[c 2] et Kelly Link (1969)[a 39]. Parmi les personnages, il y a Lancelot du Lac (créé vers 1170)[b 12], Ophélie (créée vers 1600)[a 40], Sherlock Holmes (créé en 1887)[a 41], Zorro (créé en 1919)[a 42] et Miss Marple (créée en 1927)[a 43]. L'auteur mentionne aussi plusieurs œuvres de bande dessinée comme Batman[a 44], Bone[a 45], G.I. Joe[c 3], Tank Girl[a 31], 30 Jours de nuit[c 4], Wormwood[c 3] ainsi que Sans Issue (2014), une bande dessinée de Joe Hill lui-même, complément à son roman Nosfera2 (2013)[c 3]. Pour l'histoire Train d'enfer, l'auteur fusionne son univers avec celui de Sandman. Mary Locke rencontre ainsi plusieurs personnages de l'œuvre de Neil Gaiman comme Azazel, Belzébuth, le duo Brute et Glob, Alex Burgess, Roderick Burgess, le duo Caïn et Abel, Choronzon, Le Corinthien, Ethel Cripps, Death, Dream, Duma, Etrigan, Lucien, Lucifer et Ménétrier[b 13]. Les auteurs revendiquent également les influences des films de Hayao Miyazaki, de Swamp Thing d’Alan Moore, d'Alfredo Alcala, de Stephen Bissette, de John Totleben[6],[7], de Grant Morrison et de Brian K. Vaughan pour sa série Y, le dernier homme[2]. AccueilLocke and Key est très largement salué par la critique[24]. C'est également un succès commercial[7]. En 2014, Marius Chapuis du journal Libération indique que « toute l’habileté de Joe Hill consiste à brouiller les cartes, à ouvrir des pans de récit jusqu’au dernier acte, sans que la tension ne retombe. Rodriguez, lui, insuffle une puissance brute aux clés, dont chaque apparition donne lieu à une explosion visuelle »[29]. Olivier Mimran du journal 20 minutes écrit en 2019 que Locke and Key est l'une des bandes dessinées américaines les plus captivantes et effrayantes qu’il a jamais lu[30]. En 2012, Benjamin Roure du site BoDoï indique que le Joe Hill explore « avec la même finesse les tourments adolescents et la veine fantastique »[1]. Pour lui, la série prend au fil des volumes « une ampleur et une profondeur étonnante »[17]. Il pense aussi que Gabriel Rodriguez fournit un « trait solide et des trouvailles de découpage »[1]. En 2011, Guillaume Regourd, toujours pour BoDoï, décrit la narration comme étant « moderne, ludique et parfaitement rythmée »[9]. Le critique rapproche le trait de Rodriguez de celui de Steve Dillon[9]. Le site BD-Best trouve que le découpage de Gabriel Rodriguez est précis et clair tandis que son encrage est « détaillé à la Charles Burns »[31]. En 2019, Pour Alexis Seny de L'Avenir, les idées graphiques de Gabriel Rodriguez « se fondent dans l’histoire pour la porter, dès le début, dans des compositions remarquables »[20]. Toujours en 2019, Vincent Savi du site ActuaBD, trouve que Hill « livre une prestation sans faute de la première à la dernière page »[22]. Pour Savi, le dessin de Gabriel Rodriguez est également remarquable : « le dessinateur illustre à merveille les idées toutes plus folles les unes que les autres de son scénariste »[22]. En 2011, Mickaël Géreaume du site Planète BD trouve la narration limpide et captivante et le trait des dessins extrêmement convaincants[32]. L'histoire Train d'enfer qui se déroule dans l'univers de Sandman est plutôt bien accueillie pour une incursion[33]. Joe Hill indique lui-même que la majorité des rencontres d'univers de fiction se révèlent médiocre[b 6]. L’idée d'une rencontre entre Locke and Key et Sandman semble pour un critique « au pire sacrilège et au mieux inutile ». Le récit se relève cependant « solide »[33]. Il y a suffisamment de contextualisation pour comprendre l'histoire sans connaitre les deux séries. Il est, en revanche, plutôt à réserver aux amateurs des deux séries[33]. En 2011, la série reçoit le prix Will Eisner de l'industrie de la bande dessinée du meilleur scénario[31],[1],[34]. En 2009 et 2012, les albums Bienvenue à Lovecraft et Les Clés du royaume reçoivent les prix British Fantasy de la meilleure bande dessinée[35],[24]. En 2012 et 2013, les albums Les Clés du royaume et Rouages sont nommés pour le prix Hugo de la meilleure histoire graphique[36],[37]. En 2011, le quatrième album, Les Clés du royaume, est nommé pour le Prix Bram-Stoker du meilleur roman graphique[38]. En 2015, la série principale est nommée pour le prix Mythopoeic de la littérature pour adulte[39]. PublicationAux États-UnisLa série principale est publiée entre 2008 et 2013 en fascicules puis en 6 albums[40]. La première histoire Welcome to Lovecraft est éditée de février à [41]. La première histoire hors-série, In the Can, sort en janvier 2009 dans le numéro spécial IDW : 10 year Anniversary Comic Book[42]. La deuxième histoire Head Games est éditée de janvier à [43]. La troisième, Crown of Shadows, sort de novembre 2009 à avril 2010[44]. La quatrième histoire Keys to the Kingdom est éditée d' à [45]. La cinquième, Clockworks, sort de juillet 2011 à avril 2012[46]. Une deuxième histoire hors-série, Grindhouse, est éditée en août 2012[47]. La sixième et dernière histoire, Alpha & Omega, est publiée de novembre 2012 à octobre 2013[48]. La seconde série débute avec l'édition en de Open the Moon dans Locke & Key: Guide to the Known Keys[49]. Elle continue en décembre 2016 avec la sortie de Small World[50]. En novembre 2019, un troisième hors-série est publié, il comprend les histoires courtes Dog Days et Nailed It[51]. La série se poursuit avec …In Pale Battalions Go… d'août à [52], puis se conclut de décembre 2020 à septembre 2021 avec Hell & Gone, une histoire se déroulant dans l'univers de la bande dessinée Sandman[53],[54],[55]. Pour le deuxième numéro de Hell & Gone, l'éditeur propose deux couvertures variantes par les maîtres de la bande dessinée horrifique Kelley Jones et J. H. Williams III[56], anciens dessinateurs de Sandman[57],[58]. La seconde série est compilée en album en mars 2022 avec une histoire non publiée en fascicule, Face the Music[59],[60]. En FranceÀ partir de 2008, les éditions Bragelonne, spécialistes de la littérature fantastique, lancent le label Milady Graphics sous lequel elles éditent plusieurs adaptations de comic books dont certains titres de Warren Ellis ainsi que la série Locke and Key. D'abord éditée en format souple en 2010, cette dernière passe en cartonné à partir du quatrième album en 2013[17],[61]. En 2016, Milady regroupe les récits en trois doubles-volumes d'un format agrandi de 27 centimètres de haut et avec de nouvelles couvertures inédites[62]. Cependant, le label Milady ne parvient pas à trouver son public et finit par disparaître[63]. En 2018, Bragelonne s'engage à nouveau dans la traduction d’œuvres américaines avec le label Hi Comics. À côté d'inédits comme des séries sur les Tortues Ninja et Rick et Morty, le nouveau label voit rééditer certains titres de Milady Graphics à succès comme les six tomes de Locke and Key[63],[22]. En 2021, l'éditeur français publie en juin le hors-série Ciel et Terre qui regroupe trois histoires autour de l'univers de la série[64],[65], puis en septembre une intégrale de 976 pages au tirage limité[26],[66],[67]. En 2022, l'éditeur publie Locke & Key : L'Âge d'Or, l'album regroupant les histoires de la seconde série[68]. Albums classés par année de parution :
AdaptationsEn 2012, Cryptozoic Entertainment édite un jeu de cartes Locke and Key[69]. En 2015, Audible, la société de livres audio d’Amazon adapte la bande dessinée au format sonore. Pour en faire la promotion, la société crée une « aventure dont vous êtes le héros » sur le réseau social de partage de photos et de vidéos, Instagram. Les images contiennent des renvois permettant d’entendre des extraits de l’œuvre enregistrée. On y retrouve des dialogues, des descriptions de personnages, de lieux ou de clés[70]. Une adaptation audiovisuelle de Locke and Key est d’abord envisagée en 2010, devant être produite par DreamWorks pour la chaîne Fox[40],[71]. Un épisode pilote est réalisé, mais la chaîne ne donne pas suite[72]. En 2012, c'est le studio Universal qui se dit prêt à créer une trilogie de films[16],[73],[74],[75]. Puis en 2016, c'est la plate-forme de vidéo à la demande Hulu qui ambitionne de porter le projet sur les écrans[40]. Elle commande un nouvel épisode pilote au réalisateur Andy Muschietti, réalisateur du film Ça (2017). Cependant, elle annonce en mars 2018 renoncer à son tour[72],[76]. En juin 2018, c'est finalement la plate-forme Netflix qui récupère le projet[72]. Une série télévisée est mise en chantier[40]. La direction de série est confiée à Carlton Cuse — producteur de la série horrifique Bates Motel — et Meredith Averill[77],[78]. Cette dernière était déjà à la tête d'une série horrifique portant sur une maison hantée pour le compte de la plate-forme, The Haunting of Hill House[78]. La première saison est mise en ligne en février 2020[40]. Une deuxième saison est confirmée dans la foulée en mars 2020[79]. La troisième et dernière saison est disponible en août 2022[80]. L'adaptation est cependant occultée par le succès planétaire d'une autre série de Netflix, Stranger Things[81]. La série Netflix est jugée inférieure à la bande dessinée. Les aventures de la famille Locke perdent notamment leurs accents horrifiques pour devenir un récit initiatique fantastique pour adolescents[82],[83],[84],[85]. Joe Hill et Gabriel Rodriguez apparaissent dans la série en tant qu'ambulanciers dans le dixième épisode de la première saison. Rodriguez s'est également dessiné avec son co-auteur en ambulancier dans le premier chapitre du sixième album[2]. Notes et référencesNotes
RéférencesSources primaires
Sources secondaires
AnnexesBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Articles connexesLiens externes
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