Les Onze Mille Verges
Les Onze Mille Verges ou les Amours d'un hospodar est un roman pornographique de Guillaume Apollinaire (le plus connu de l'auteur), publié en 1907 et simplement signé de ses initiales (« G. A. »). Résumé et analyseIl relate l'histoire fictive d'un hospodar moldovalaque, Mony Vibescu, dans un périple qui le mène de Bucarest à Paris, puis dans l'Europe entière et finalement à Port-Arthur (en Chine), où il meurt flagellé par un corps d'armée, accomplissant ainsi sa destinée pour avoir failli à son serment :
Le parcours du héros est ponctué de lemons, dans lesquels Apollinaire explore toutes les paraphilies de la sexualité avec une volonté évidente d'éclectisme : le sadisme alterne avec le masochisme, la zoophilie avec l'ondinisme, la scatophilie avec le vampirisme, la pédophilie avec la gérontophilie et la nécrophilie, l'onanisme avec les orgies, le saphisme avec la pédérastie… L'écriture est alerte, l'humour (noir au besoin) constamment présent, et l'ensemble du roman dégage une impression de « joie infernale », qui trouve son apothéose dans la scène finale. HistoriqueBien qu'Apollinaire soit connu comme l'auteur des Exploits d'un jeune don Juan, roman érotique paru en 1911, la paternité du texte a été longtemps discutée car il n'a jamais été revendiqué explicitement par son auteur. Si l'attribution à l'auteur d’Alcools ne fait aujourd'hui plus de doutes, en 2001 le libraire parisien Jean-Pierre Dutel a découvert que le chapitre « La Blanche Hermine » est composé à partir de deux extraits du roman Odor di femina, amours naturalistes d'Edmond Dumoulin (éd. Auguste Brancart, 1890) et que le reste de l'ouvrage est une traduction adaptée de Kinder-Geilheit (« Lubricités enfantines »), roman publié anonymement à Berlin vers 1900 (Laute's Volksbuchhandlung). Cette deuxième « source » apparaît précisément sous la plume d'Apollinaire dans son carnet de note à la date du [1]. Par ailleurs, de récentes recherches attribuent l'édition des deux romans érotiques d'Apollinaire à Élias Gaucher (pseudonyme de Julien Gauché, 1854-1922), imprimeur-éditeur à Malakoff[2]. En 1970, Régine Deforges fait paraître la première édition publique et, en 1975, Jean-Jacques Pauvert publie le texte de l’édition originale[3]. Adaptations
Références
Voir aussi
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