Le roman Les Flamboyants est d’abord refusé[1] par les éditions Gallimard qui avaient publié avec succès les trois premiers romans de Patrick Grainville. Il est accepté par les éditions du Seuil et obtient le prix Goncourt1976[2], trois ans après que La Lisière, second roman, fut retenu dans sa liste par l'Académie Goncourt et soutenu, sans succès, par Michel Tournier[3]. Emblématique de son œuvre, le terme « flamboyant », déjà utilisé par la critique à l'occasion de La Lisière[4], caractérisera dorénavant le style d'écriture du romancier qui se réfère lui-même à Flaubert, Zola et Céline[5].
Patrick Grainville reprendra pour thème l'Afrique, bien des années plus tard, à travers le portrait d'un Félix Houphouët-Boigny observateur défunt et omniscient dans Le Tyran éternel (paru en 1998).
Résumé
Les Flamboyants célèbrent l’épopée africaine et burlesque du roi Tokor, un Caligula des tropiques, flanqué d’un visiteur blanc : William Irrigal. Le roman évoque la quête d’un peuple sacré, les « Diorles » au fond de la grande forêt. Guerres tribales, révolution, bestiaire africain, paysages immenses, bidonvilles. C’est une saga bourrée de péripéties lyriques, satiriques ou fantastiques.
Réception critique
Le roman à sa sortie, malgré une esthétique baroque contraire au classicisme français, obtient des critiques souvent enthousiastes[6].
L’auteur, âgé de 29 ans lors de sa consécration, déclare : « Entre un néo-classicisme, un néo-réalisme sans avenir et une avant-garde jargonnante dont les artifices de ponctuation ou de composition ne m'intéressent pas, je voudrais ouvrir une troisième voie : celle du roman épique populaire. »[7]
David Mbouopda, Regards d'écrivains français sur l'Afrique Noire dans la deuxième moitié du XXe siècle. Du néocolonialisme à la coopération, L'Atelier national de reproduction des thèses, 2003, 453 p.
Janos Riesz, De la littérature coloniale à la littérature africaine. Prétextes-Contextes-Intertextes, Éditions Karthala, 2007, 421 p.
David Mbouopda, Une lecture actantielle des romans d'espionnage à partir de Les Flamboyants de Patrick Grainville, p. 7-17, et Les œuvres de fiction des écrivains français d'Afrique noire et leurs titres, p. 74-83, dans la revue franco-africaine Analyses no 12, , éditée par le CPST de l'Université Toulouse II-Le Mirail.
Roxana Bauduin, Une lecture du roman africain francophone depuis 1968 : du pouvoir dictatorial au mal moral, Éditions L'Harmattan, 2013, 330 p.
Amélie Hortense Angonemana Endzie, L'esthétique de la déréliction chez Patrick Grainville - La factographie africaine en question, Connaissances & Savoirs, 2018, 206 p.
Dauda Yillah, Patrick Grainville's Black African World: Dismantling or Bolstering Cultural Binarisms ?, Nottingham French Studies, feb 2019, vol 58, No. 1, pp. 82-101.