L'opéra-ballet consiste en un prologue (omis parfois ultérieurement, écourté ou remplacé) et trois entrées (quatre ou cinq dans les versions ultérieures). Le livret original et ceux des reprises, sont tous d'Antoine Danchet, le librettiste attitré de Campra[2]. Il est représenté pour la première fois à l'Académie royale de musique le , en la Salle du Palais-Royal.
Selon l'usage de l'époque, l'œuvre est qualifiée de « ballet », mais il s'agit de l'un des exemples les plus importants d'un genre nouveau que les spécialistes conviendront d'appeler plus tard opéra-ballet[3].
Historique des représentations
Au début du XVIIIe siècle, le public de l'Opéra de Paris était de plus en plus insatisfait de la tragédie lyrique[4] et le côté innovant de l'opéra-ballet était vu comme une alternative. Le format de ce genre nouveau était extrêmement flexible : chaque entrée avait sa propre intrigue et ses propres personnages et les différents actes n'étaient liés entre eux que par un fil ténu (dans Les fêtes vénitiennes, le simple fait que l'action se déroule à Venise)[3].
L'opéra de Campra et Danchet se révéla incroyablement populaire dès le début et, à travers une approche par essais et erreurs, « il se perpétuait lui-même au point que de nouvelles entrées étaient écrites pour remplacer les actes qui semblaient perdre leur attrait »[4].
Entre juin et décembre 1710, Campra et Danchet expérimentèrent deux prologues et huit entrées[2] et l'opéra connut plusieurs douzaines de représentations, atteignant le sa cinquante-et-unième mouture, une version avec un prologue raccourci et quatre entrées (qui devaient passer au nombre de cinq en décembre).
Après son succès sans précédent en 1710-1711, l'opéra fut régulièrement remis à la scène durant le demi-siècle qui suivit (en 1712, 1713, 1721, 1731-1732, 1740, 1750-1751 et 1759), les différentes entrées étant échangées à maintes reprises[5]. Au bout du compte, il totalisa le nombre incroyable d'environ trois cents représentations jusqu'en 1760[2].
Les Fêtes vénitiennes, tableau d'Antoine Watteau (1718-1719), a été nommé ainsi, a posteriori (après la mort du peintre), en écho à l'œuvre de Campra.
Le Bal // nouvelle // entrée // ajoutée aux // fêtes // venitiennes // Par // M. Campra, manuscrit lire en ligne sur Gallica.
Le triomphe de la folie , comedie mise en musique par Monsieur Campra, Paris, Ballard, 1711 lire en ligne sur Gallica.
Les Fêtes Vénitiennes , Ballet en Musique, par Monsieur Campra, Maître de Musique de la Chappelle du Roy ; Représenté pour la première fois, par l'Académie Royale de Musique. Le Mardy dix-septième . Conforme à la Remise au Théâtre, du Jeudy , Paris, Ballard, 1731 lire en ligne sur Gallica.
Sources anciennes
Jean-Nicolas de Francine (éd.), Recueil général des opéras représentés par l'Académie Royale de Musique, depuis son établissement. Tome dixième, Paris, Ballard, 1714, p. 129–252, lire en ligne sur Google Livres.
François et Claude Parfaict, Dictionnaire des Théâtres de Paris, contenant toutes les pièces qui ont été représentées jusqu'à présent sur les différents Théâtres François et sur celui de l'Académie Royale de Musique…, Paris, Rozet, 1767, VI, p. 115–129, lire en ligne sur Google Livres.
Théodore Lajarte, Bibliothèque Musicale du Théâtre de l'Opéra. Catalogue Historique, Chronologique, Anecdotique, Tome 1, Paris, Librairie des bibliophiles, 1878, lire en ligne.
Ouvrages
(en) Spire Pitou, The Paris Opéra. An Encyclopedia of Operas, Ballets, Composers, and Performers – Genesis and Glory, 1671-1715, Greenwood Press, Westport/Londres, 1983 (ISBN0-313-21420-4).
(en) The Viking Opera Guide éd. Holden (Viking, 1993).
(it) Raffaele Mellace, Fêtes vénitiennes, Les, en Piero Gelli et Filippo Poletti (éds), Dizionario dell'opera. 2008, Milan, Baldini Castoldi Dalai, 2007, p. 469–470, (ISBN978-88-6073-184-5) lire en ligne sur OperaManager