Le Veston ensorcelé
Le Veston ensorcelé (La giacca stregata) est une nouvelle fantastique de l'écrivain italien Dino Buzzati, incluse dans le recueil Le K publié en 1966. La traduction en français paraît en 1967 aux éditions Robert Laffont. Bien que très court, ce texte est un exemple de récit fantastique classique ; le lecteur assiste au surgissement d'événements surnaturels dans le contexte banal du quotidien. RésuméAyant remarqué le complet resplendissant d'un inconnu lors d'une réception à Milan, un jeune homme accepte que son mystérieux tailleur lui en offre un tout aussi parfait, mais dont la poche droite est dotée du pouvoir magique de produire à volonté des billets de banque. Bouleversé de découvrir ce prodige, le jeune homme s'enferme chez lui et passe le reste de la journée à tirer de son nouveau vêtement une somme de 50 millions de lires Le lendemain, par une singulière coïncidence, il lit avec stupéfaction à la une des journaux qu'une camionnette blindée a été cambriolée, la veille, et délestée d'une somme de 50 millions. En dépit de son inquiétude, le jeune homme continue d'extraire des coupures du veston ensorcelé jusqu'à atteindre cent trente-cinq autres millions, mais le lendemain, il apprend que la même somme a été brûlée dans l'incendie d'une grande agence immobilière. Malgré l'évidence d'un pacte avec le démon, le jeune homme continue de soutirer des billets de son vêtement, s'achète une villa, devient acquéreur de tableaux de maître, de grosses automobiles et parcourt le monde en compagnie de femmes merveilleuses. Après des années de vie de luxe, il se décide à brûler l'objet magique, mais le veston est à peine consumé qu'une voix s'élève : « Trop tard, trop tard ! ». Le jeune homme a tout perdu et craint maintenant que le vil tailleur vienne sonner à sa porte « pour l'ultime règlement de comptes ». Thèmes et influencesSuscités par des démons tentateurs, l'envie, puis les remords que ressent le héros sont des sentiments classiques du fantastique. Le tailleur est une sorte de diable : il est désigné par le mot « maître » et il est mentionné également que « personne ne le connaît ». L'expression « trop tard, trop tard ! » révèle que le héros est perdu ; il a signé en quelque sorte, et comme se le dit à lui-même, un pacte avec le démon et devra un jour ou l'autre payer le costume (vraisemblablement de son âme). Sur ce point, la nouvelle de Buzzati peut être rapprochée du Faust de Goethe, ou encore de La Peau de chagrin de Balzac. CitationsLa première apparition surnaturelle qui prend la forme d'une situation banale, la découverte d'un billet :
Destruction du veston :
Dernières lignes :
Notes et référencesLiens externes
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