Le siège de Rome est une nouvelle de Jules Verne, écrite vers 1854. Elle ne parut qu'en 1993[1].
Résumé
L'histoire se déroule en 1849, au moment où le pape est obligé de s'exiler à Gaète, chassé par l'insurrection italienne qui met en place une Constituante, avec, à sa tête, Giuseppe Mazzini. Pour rétablir l'autorité de Pie IX, Louis-Napoléon Bonaparte envoie un corps expéditionnaire en Italie. Parmi les soldats de la troupe, se trouvent Henri Formont, jeune homme à l'extrême mélancolie, et deux de ses amis, Annibal de Vergennes et Jean Taupin. La tristesse de Formont s'explique par le fait que sa fiancée a été enlevée par un certain Corsetti, qui la retient prisonnière dans les souterrains de Rome. Marie est devenue folle. Au moment du dernier assaut, Corsetti, plein de haine, poignarde la jeune femme et s'enfuit en tentant de faire sauter la cellule. En découvrant sa bien-aimée morte, Formont tombe évanoui. À leur arrivée, ses amis ne trouvent plus que deux cadavres. Quant à Corsetti, il disparut en gagnant la campagne.
Personnages
- Andreani Corsetti, jeune homme d'une figure basse et méchante, d'origine italienne, ex-secrétaire séculier de Pie IX.
- Pie IX, pape[2].
- Giuseppe Garibaldi[3].
- Duc Oudinot de Reggio, général en chef du corps expéditionnaire français[4].
- Regnault Saint-Jean d'Angély, général des troupes.
- Henri Formont[5], jeune capitaine d'état-major, d'origine française.
- Annibal de Vergennes, lieutenant de génie, camarade d'Henri Formont.
- Jean Taupin, sapeur, d'une force herculéenne.
- Marie, ancienne fiancée d'Henri Formont, devenue folle après son enlèvement par Corsetti.
- Vaillant, lieutenant-général du génie[6].
Sources
Pour sa nouvelle, Verne s'inspire sans doute d'un récit de voyage paru en 1854 dans le Musée des familles[7]. Cet article conte l'histoire d'une jeune femme dont le fiancé est mort à la bataille de la Villa Pamphili, durant le siège de la ville. Son père l'oblige à épouser un autre homme, son cousin. Elle accepte, mais auparavant elle tient à récupérer la bague que son fiancé portait au doigt. Elle découvre sur place que celui-ci a été assassiné d'une balle dans le dos et que c'est l'homme qu'elle allait épouser qui est responsable du crime.
Verne suit à peu près la trame de l'article, mais en interchangeant les rôles. Le fait que le récit parut en 1854 permet de situer la rédaction de la nouvelle cette même année[8].
Bibliographie
- Olivier Dumas, Le Siège de Rome, guerre et passion, Bulletin de la Société Jules-Verne 92. 1989.
- Christian Porcq, À la recherche d'une Iliade oubliée. Réflexions sur le Siège de Rome, texte-genèse de Jules Verne, Bulletin de la Société Jules-Verne 96. 1989.
- Régis Miannay, Introduction et Notes, in San Carlos et autres récits inédits, Le Cherche-Midi éditeur. 1993.
Lien externe
Notes et références
- ↑ Le Cherche-Midi éditeur. in San Carlos et autres récits inédits. 1993.
- ↑ Pie IX fut pape de 1846 à 1878.
- ↑ Révolutionnaire et patriote italien (1807-1882)
- ↑ Le général Oudinot est le fils du maréchal d'Empire Oudinot
- ↑ Le personnage annonce la figure de Fabian Mac Elwyn dans Une ville flottante. Tout comme lui, ce dernier a perdu sa fiancée, mariée à un autre, et devenue folle également. La même tristesse habite les deux hommes, mais, si dans le roman, Ellen revient de son inconscience, ici, tout se termine en tragédie, Verne étant beaucoup plus influencé, à cette époque, par les thèmes hugoliens.
- ↑ Nommé Maréchal de France en 1851, il fut aussi ministre de la guerre en 1854 et commandant en chef de l'Armée d'Italie en 1859
- ↑ M. Mary-Lafon : Rome et ses environs en 1853 in "Musée des familles" 1853-1854. Juillet 1854. Pages 289-298.
- ↑ Olivier Dumas. "Le Siège de Rome", guerre et passion. Bulletin de la Société Jules Verne 92. 1989. Pages 38-39.