Le Château d'eauLe Château d'eau Le Château d'eau, Toulouse, vu du cours Dillon. À droite les actuels bureaux de la galerie du Château d'eau, au centre, le Château d'eau (ancienne tour de pompage, actuellement galerie photographique), à droite l'arche d'accès de la tour à partir du cours Dillon, abritant initialement les conduites d'eau vers la rive droite de la Garonne.
Le Château d’eau est une tour en briques située à la jonction du cours Dillon et du Pont-Neuf, à Toulouse. Comme son nom le suggère le bâtiment servait initialement à la distribution d'eau dans le centre de la ville mais n'était pas à proprement parler un château d'eau puisqu'il ne comportait pas de réservoir de stockage. Il a été reconverti en 1974 en espace d'exposition consacré à la photographie et est désormais un lieu très apprécié des Toulousains, en même temps qu'un haut lieu de culture. Le bâtiment et sa station de pompage font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1]. HistoriqueLa première fonction de ce château d'eau était de distribuer l'eau de la Garonne, captée et filtrée à quelques mètres de là, sur la prairie des filtres. À sa mort en 1789, le capitoul Charles Laganne légua cinquante mille francs-or à la ville dans le but de « distribuer des eaux de la Garonne, pures, claires et agréables à boire ». Charles Laganne précise dans son testament que cette somme devra être utilisée au plus tard dix ans après la mort de sa veuve[2]. Les aléas politiques retarderont l'utilisation de cette enveloppe providentielle mais la mort de Mme Laganne en 1817 va inciter la ville à trouver une solution, tâche à laquelle Jean-François d'Aubuisson de Voisins (1762-1841), ingénieur des Mines en poste à Toulouse et conseiller municipal s'attelle la même année et sur laquelle il travaillera près de dix ans, étudiant et définissant les principes et systèmes de circulation d'eau nécessaires (filtrage, canaux et canalisations). Un concours est lancé pour concevoir la machinerie hydraulique d'élévation des eaux et sera remporté trois ans plus tard par Jean Abadie[3] (directeur de la fonderie à canons de Toulouse), tandis que l'architecte Jean-Antoine Raynaud est chargé de concevoir le bâtiment[4]. Les travaux sont lancés en 1821 pour être terminés en 1825 et alimenter un vaste réseau de fontaines opérationnel à partir de 1829 et développé ensuite[Note 1]. Très appréciée de nos jours, l'esthétique du bâtiment s'apparente à celle d'un phare (d'autres l'ont comparé à un « petit château Saint-Ange ») mais est tantôt jugée très laide à l'époque, tantôt encensée pour son « aspect de solidité qui satisfait l'œil et l'esprit ». Dès les années 1830, le bâtiment et son réseau hydraulique seront régulièrement cités en France parmi les réalisations industrielles remarquables de l'époque. Victime de son succès et très vite obsolète, le château d'eau fut désaffecté en 1870 et transformé en dépôt d'outillage par la municipalité pour le service des cantonniers[5]. DescriptionRéalisé en maçonnerie[6], le bâtiment du Château d'eau culmine à trente mètres et dispose de sept étages répartis en un vaste sous-sol (comportant deux niveaux) et un rez-de-chaussée formant le soubassement circulaire de la tour, surmontés de la tour elle-même comprenant quatre étages dont le dernier est un lanterneau donnant accès à une terrasse circulaire. Le sous-sol est occupé par deux roues à aubes de 6,5 mètres de diamètre qui entraînaient deux groupes de quatre pompes aspirantes-foulantes couplées deux à deux[7]. Ce dédoublement des groupes de pompage visait à éviter qu'une panne d'un des deux systèmes n'interrompe la distribution d'eau en continu. Deux circuits d'eau arrivaient au sous-sol :
Implanté sur la rive gauche de la Garonne, le Château d'eau était paradoxalement destiné à alimenter exclusivement les fontaines publiques de la rive droite. En 1971, le Pr Paul Ourliac, en tant que conseiller municipal, offre l'idée et la réalisation d'une deuxième jeunesse au château d'eau en donnant à Yan-Jean Dieuzaide sa galerie municipale de photographie qui représente la première de ce type créée en France[2],[4]. Depuis 1974, le rez-de-chaussée est accessible au public. En 1984, la restauration du sous-sol a ajouté un nouvel espace d'exposition. Une partie de la machinerie et des conduites originelles sont encore visibles mais les huit pompes en cuivre poli, certaines conduites et l'auge circulaire du quatrième étage ont disparu au fil des remaniements du bâtiment. La circulation dans les espaces accessibles ne correspond plus aux aménagements d'origine mais plutôt à une disposition adaptée aux différentes fonctions successives du château d'eau. Les étages ne se visitent pas. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Fonds d'archives
Articles connexes
Liens externes
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