Lalla Latifa n'a jamais occupé de rôle public et est restée un membre non public de la famille royale, conformément à un protocole particulier[9]. Elle était qualifiée dans les médias marocains de « Mère des enfants royaux »[10].
En 2005, elle acomplit le Hajj accompagnée de ses amis, de Khaled Al-Samadi, ancien secrétaire d'État chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et du Dr Muhammad Al-Sarrar, professeur à la Faculté de charia de Fès[14]. Al-Samadi l'a décrite posthumement comme très patiente lors de la descente d’Arafat pour accomplir le Tawaf al-Ifadah comme tous les autres pèlerins, sans demander l'aide d'aucun protocole de sécurité spécial. Il ajoute que Lalla Latifa était le summum de l'humilité, de la miséricorde, de la douceur, de la générosité et d'un souci extrême d'accomplir chaque détail des rituels du Hajj jusqu'à ce qu'elle les accomplisse complètement avec persévérance et patience[14].
En 2019, elle s'installe définitivement au Maroc à Marrakech[15].
En août 2022, elle est souffrante et hospitalisée en France. À cette occasion, Mohammed VI vient lui rendre visite à son chevet[16].
Elle meurt au Maroc le 29 juin 2024 ; le lieu du décès n'a pas été précisé par le communiqué du palais royal. Elle est enterrée au Mausolée Moulay el-Hassan dans l'enceinte du palais royal de Rabat[17].
Mariages
Latifa Amahzoune épouse le roi Hassan II le 9 novembre 1961 lors d'une double cérémonie nuptiale avec Lamia Solh la mariée de son beau-frère Moulay Abdallah[18],[19]. Dès lors, elle est devenue S. A. la princesseLalla Latifa[9],[20]. Cinq enfants sont nés de leur union, dont le souverain actuel Mohammed VI :
Après son veuvage, elle se remarie à Mohamed Mediouri[21],[22],[23], le garde du corps du défunt monarque[23] et l'ancien chef de la sécurité du palais royal[24]. Son second mariage eut lieu en mai 2000[25].
Hommage
En 2018, en son honneur, le roi Mohammed VI fait bâtir à Salé la « mosquéeS.A. la princesse Lalla Latifa »[20]. Cette mosquée qui lui est éponyme se trouve à Hay Essalam et est d’une superficie de 1 200 m2[26]. Elle a la capacité d’accueillir plus de 1 800 fidèles. Elle dispose également d’une école coranique, de deux salles de prière et de logements pour l'imam et le muezzin[26]. Le design de la mosquée est une combinaison d'architecture traditionnelle andalouse avec un ajout moderne[26].
Funérailles
Lalla Latifa décède au Maroc le 29 juin 2024[17]. La cérémonie funéraire s'est déroulée le jour-même dans l’intimité, au mausolée Moulay el-Hassan, situé dans l'enceinte du palais royal de Rabat[17]. Aucun deuil national n'a été décrété[27]. L'ambassade et le consulat du Royaume-Uni au Maroc a mis son drapeau en berne en hommage à la défunte[28]. Les premiers pays à avoir présenté leurs condoléances au monarque, son fils, le roi Mohammed VI sont les Émirats arabes unis et l'Algérie[29],[30].
Titulature
9 novembre 1961 – 23 juillet 1999 : Son Altesse la princesse Lalla Latifa.
23 juillet 1999 - 29 juin 2024: Son Altesse la princesse Lalla Latifa, princesse douairière (de facto et de jure).
Son second mariage étant postérieur à son veuvage[21], elle conserva ses titres hérités de son défunt mari, comme en témoigne les unes de presse nationale et internationale à son sujet[20],[16].
Notes et références
↑Dans une forme longue, il est indiqué « Lalla Latifa Amahzoune Alaoui », dans https://archive.is/9vTAL (consulté le ) ; « Lalla Latifa Aït Hammou », dans Alaoui 2013 (consulté le ) ; et « Lalla Latifa Hamou » dans cet ouvrage anglophone, p. 78 (consulté le ).
↑(en) Historic Images, « 1962 Press Photo Morocco's King Hassan II with his infant daughter, Mariam », sur Historic Images (consulté le ) : « Le roi Hassan II du Maroc a rendu visite à sa fille, Mariam, née dans une clinique à Rome. L'annonce de la naissance de l'enfant était le premier mot indiquant que le roi avait épousé une roturière. L'ambassade du Maroc à Rome a indiqué qu'il s'agit de Latifa, 18 ans, fille d'un chef berbère. »
↑(en) Beverley Mack et Jean Boyd, Educating Muslim Women : The West African Legacy of Nana Asma u 1793-1864, Kube Publishing Ltd, , 257 p. (ISBN978-1-84774-061-8, lire en ligne), p. 123
↑Bulletin des études arabes : (intermédiaire des arabisants)., Swets and Zeitlinger, (lire en ligne), p. 29
↑Laboratoire d'anthropologie et de préhistoire des pays de la Méditerranée occidentale (France) et Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman, Encyclopédie berbère, EDISUD, , 164 p. (ISBN978-2-7449-0538-4, lire en ligne), p. 4239
« Que le roi Mohammed VI, qui est lui-même arrière-petit-fils de Moha ou Hammou, ait profité d'un séjour à Khénifra pour »
↑(en-GB) « 1971: Death for Moroccan rebel leaders », BBC, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et b« Hassan II du Maroc invité de "L'Heure de Vérité" | Archive INA » (consulté le ) : « 1:06:30s à 1:07:30s Journaliste : Pourquoi ne connaissons-nous pas la reine du Maroc? (Réponse du roi Hassan II) : ...il n’y a jamais eu de reine ... quand j’ai l’occasion de présenter la mère des princes qui porte le titre de princesse, mais qui, non pas celui de reine. Qui n’a aucune activité politique ... je la présente très normalement parce que j’estime qu’elle est, qu’elle est bien élevée, qu’elle est très présentable ... ».
« Mohamed Médiouri ... avait convolé avec la mère de Mohammed VI, et donc l'ancienne épouse de Hassan II, Latifa »
↑ a et b(en-US) AFP, « Moroccan king also targeted by NSO Group’s malware », sur timesofisrael.com (consulté le ) : « L'ancien garde du corps de Hassan II, Mohamed Mediouri, qui est le beau-père du roi actuel. ».
↑(es) Ignacio Cembrero, « El misterioso intento de asesinato en Marrakech del padrastro de Mohamed VI », sur vanitatis.elconfidencial.com, (consulté le ) : « Mediouri a été, entre 1976 et 2000, garde du corps puis chef du Département de la protection royale, c'est-à-dire chargé de la sécurité du roi Hassan II, décédé en 1999. ».
Ignacio Cembrero (El Pais), « Interdiction de publier des photos de la mère de Mohamed VI », Maghreb observateur, Québec, (lire en ligne) : « certaines photos de la mère du roi Mohamed VI, Lalla Latifa, et de la grand-mère, Lalla Abla ».