LaminariaLaminaria
Laminaria (les Laminaires) est un genre d'algues brunes de la famille des Laminariaceae. Son thalle en forme de ruban peut mesurer jusqu'à 4 m de long. Les Laminaires ont besoin de lumière intense pour vivre. On ne les trouve donc pas dans les eaux les plus turbides, sauf dans les ridens du Pas de Calais sur des zones épisodiquement moins turbides. Au moins en Europe, elles semblent en régression sur l'ensemble de leur aire naturelle de répartition (comme les Fucales). En aquariophilie, il faudra donc utiliser des bacs très vastes et à ciel ouvert pour en conserver. HabitatLes laminaires et les fucales sous-marines (Sargassum, Cystoseira, Halidrys) caractérisent l'étage infralittoral peuplé par ces grandes algues photophiles. Dans les milieux très turbides[2], la tranche d'eau d'où peut s'effectuer la photosynthèse est limitée, ce qui réduit ces peuplements infralittoraux[3]. Utilisation, menacesAgricultureCertaines laminaires sont récoltées de manière artisanale ou industrielle. Elles étaient utilisées au même titre que le (goémon) comme engrais, puis dans l'industrie agroalimentaire pour leurs polysaccharides ; les alginates qui sont des gélifiants alimentaires.
En Bretagne-Nord et mer d’Iroise (Finistère) (première zone de production d’Europe pour le ramassage des algues sur le littoral), on extrayait vers 2005 environ 50 000 t/an d'algues brunes, dont des laminaires. Les exploitants ont noté une régression de Laminaria hyperborea au profit de Saccorhiza polyschides, ce qui pourrait être la conséquence d'une surexploitation et/ou du réchauffement climatique, car cette algue était effectivement là en limite sud de son aire de répartition[4]. MédecineAu XIXe siècle, les laminaires sont utilisés pour provoquer l'accouchement. Placées dans le col de l'utérus, les algues gonflent au contact des sécrétions vaginales. Ceci provoque une dilatation du col utérin et le début des contractions de travail[5],[6]. Aujourd'hui les laminaires utilisés en obstétrique sont synthétisés chimiquement par les industries pharmaceutiques[6]. ParticularitéLa paroi des laminaires est composée d'oligosaccharides comme la laminarine (β-1,3 glucane) et les oligoalginates (D mannuronates et L guluronate). La laminarine est extraite puis utilisée dans l'agriculture car elle permet la transduction du signal induisant les mécanismes de défense des plantes. Elle agit comme un éliciteur en mimant une attaque par des oomycètes. Cela entraine le déclenchement de l'immunité innée chez la plante. Dans l'industrie, ce procédé a été utilisé par plusieurs entreprises, notamment Goëmar via leur produit Iodus 40[7], en collaboration avec la station biologique de Roscoff (CNRS). Iodus 40 est un anti-septoriose, anti-oïdium, anti-fusariose et anti-rouille. Il est actuellement appliqué sur les cultures de blé, d'orge et d'épeautre. Il permet de remplacer les fongicides. Cette méthode fait partie d'une stratégie de lutte biologique permettant d'éviter les produits phytosanitaires et les organismes génétiquement modifiés. Il s'agit donc d'une alternative plus écologique. État des populations, pressions et menacesComme les Fucales et le kelp, les laminaires semblent en régression dans les eaux européennes au moins, sans explication claire à ce jour. Plusieurs facteurs sont probablement à l'origine de cette régression. Les pesticides et certains polluants, ainsi que le réchauffement climatique pourraient être impliqués, en affectant notamment les spores. En effet, les zoospores de ces espèces sont plus vulnérables que la plante adulte[8], notamment aux ultra-violets[9],[10],[11] qui ont augmenté avec le trou dans la couche d'ozone, et peut être à cause d'autres changements de la composition de l'atmosphère. Liste d'espècesSelon AlgaeBase (25 août 2017)[1] :
Selon ITIS (25 août 2017)[12] : Notes et références
Voir aussiArticles connexesLien externe
Références taxinomiques
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