Le lac est situé à l'extrême sud-ouest de la paroisse d'Encamp et marque la frontière avec celle d'Escaldes-Engordany dans laquelle est située le village tout proche d'Engolasters[4].
Le lac surplombe l'agglomération d'Andorre-la-Vieille à partir de laquelle il est accessible en voiture en moins de 20 minutes par la route CS-200[6],[4]. Le lac était accessible jusque dans les années 1980 par télécabine depuis Encamp.
Vue sur Andorre-la-Vieille depuis la route d'Engolasters.
Vues des antennes de l'émetteur (à gauche) marquant la position du lac au dessus d'Encamp.
Occupant une dépression glaciaire à 1 613 m d'altitude[2],[7], le lac d'Engolasters est de forme oblongue, long de 500 m et large de 150 m[4]. Il a la particularité d'être un lac perché à flanc de vallée, étant retenu par une moraine latérale[1]. Il surplombe Andorre-la-Vieille et la vallée de la Valira d'Orient[8],[1].
Le lac est alimenté artificiellement par les eaux de la Valira d'Orient et du riu Madriu par l'intermédiaire de tunnels souterrains[6]. Les eaux de la Valira d'Orient arrivent depuis Ransol par l'intermédiaire d'une conduite souterraine de près de 11 km[10],[11]. Un barrage se situe à l'extrémité sud du lac[4]. Les eaux du lacs sont ensuite acheminées par un système de conduite forcée long de 1 250 mètres à la centrale hydroélectrique de Les Escaldes située 490 mètres en contrebas[6],[11]. Elles rejoignent ensuite à nouveau le cours de la Valira d'Orient et appartiennent de ce fait au bassin hydrographique de l'Èbre.
Une station météorologique est installée sur le lac[12] ce qui permet de connaître précisément son clitmat. Les températures extrêmes enregistrées sur le lac sont de −21 °C et 39 °C. Il est ainsi fréquemment gelé en hiver.
Relevé météorologique du lac d'Engolasters (1981 - 2010)
L'émetteur d'Encamp est implanté sur les rives du lac. Avec ses pylônes haut de 125 mètres, il a permis la diffusion de Radio Andorre du au [13]. La situation dans la cuvette du lac était de l'émetteur était source de difficultés pour la radio à étendre sa zone d'écoute et de diffusion[14].
La centrale électrique de Les Escaldes se situe en contrebas du lac, au village de Les Escaldes dans la paroisse d'Escaldes-Engordany. Elle produit de l'hydroélectricité à partir de eaux du lac qui y sont acheminées par un système de conduite forcée sur un dénivelé de 490 mètres[6],[11]. La centrale possède deux turbines Pelton de 14 MW et 17 MW[15],[16]. La production annuelle d'électricité est de 80 GWh à 100 GWh[11].
Tourisme
Le lac est un lieu apprécié pour la pêche et la randonnée. Le tour du lac, long de 3,2 km[6] est une promenade sans difficulté, appréciée des familles.
L'église Sant Miquel d'Engolasters, reconnue pour ses fresques et son clocher, est située à proximité du lac[4]. Datée du XIIe siècle elle représente l'une des plus belles réalisations architecturales romanes en Andorre[17].
La vallée du Madriu-Perafita-Claror, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO est également géographiquement très proche du lac. Cet espace naturel protégé s'étendant sur plus de 4 200 ha[18] est accessible depuis le lac en suivant le GR 11[19]. Ce dernier relie également le lac à la ville d'Encamp[19].
La promenade autour du lac
L'église Sant Miquel d'Engolasters
La vallée du Madriu-Perafita-Claror
Toponymie et légendes
Les formes anciennes Angolestés[20] et Angulastes[21] sont attestées. Le linguiste catalan Joan Coromines a proposé une origine latine par juxtaposition de gula (« goulet » / « gorge », donnant également gola en catalan) et de æsturia (« estier »)[22].
Mais une autre juxtaposition d'origine latine a également été soulevée : Engula asters signifiant littéralement « avaleur d'étoiles » [9]. Une légende andorrane raconte d'ailleurs que les étoiles finiront par tomber au fond du lac pour y demeurer jusqu'à la fin des temps[23].
Il existe une autre légende quant à l'origine du lac. Une boulangère aurait refusé de donner du pain à un pèlerin affamé qui n'était autre que le Christ lui-même. Pour la punir de son impiété, un déluge s'abattit alors sur le village d'Engolasters, jusqu'à former le lac[9],[23].
Notes et références
↑ ab et cFrançois Taillefer, « Glaciaire pyrénéen : versant nord et versant sud », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 28, no 3, , p. 221–244 (DOI10.3406/rgpso.1957.1459, lire en ligne, consulté le )
↑ abc et d(ca) « Basses i estanys », sur le site de l'Institut d'Estudis Andorrans (consulté le )
↑Source : Géoportail avec cartes IGN à l'échelle 1:25000
↑ abcd et eFrançois Taillefer, « Le paradoxe andorran », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 62, no 2, , p. 117–138 (DOI10.3406/rgpso.1991.3244, lire en ligne, consulté le )
↑Andre-Louis Sanguin, « L'Andorre, micro-état pyrénéen : quelques aspects de géographie politique », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 49, no 4, , p. 455–474 (DOI10.3406/rgpso.1978.3568, lire en ligne, consulté le )