La Lionne et l'Ourse est la douzième fable du livre X de Jean de La Fontaine situé dans le second recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1678.
Cette fable est écrite en alexandrins, décasyllabe et octosyllabes.
Texte de la fable
Mère Lionne avait perdu son fan[N 1].
Un Chasseur l’avait pris. La pauvre infortunée
Poussait un tel rugissement
Que toute la Forêt était importunée.
La nuit ni son obscurité,
Son silence et ses autres charmes,
De la Reine des bois n’arrêtait les vacarmes
Nul animal n’était du sommeil visité.
L’Ourse enfin lui dit : Ma commère,
Un mot sans plus ; tous les enfants
Qui sont passés entre vos dents,
N’avaient-ils ni père ni mère ?
Ils en avaient. S’il est ainsi,
Et qu’aucun de leur mort n’ait nos têtes rompues,
Si tant de mères se sont tues,
Que ne vous taisez-vous aussi ?
Moi me taire ? moi malheureuse !
Ah j’ai perdu mon fils ! Il me faudra traîner
Une vieillesse douloureuse.
Dites-moi, qui vous force à vous y condamner ?
Hélas ! c’est le destin qui me hait. Ces paroles
Ont été de tout temps en la bouche de tous.
Misérables[N 2] humains, ceci s’adresse à vous :
Je n’entends résonner que des plaintes frivoles.
Quiconque en pareil cas se croit haï des Cieux,
Qu’il considère Hécube[N 3], il rendra grâce aux Dieux.
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, La Lionne et l'Ourse, texte établi par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p. 415
Notes
- ↑ Son petit, ne s'emploie pas d'ordinaire pour les lionceaux
- ↑ Au sens du latin miserabilis : dignes de pitié, qui est dans la douleur
- ↑ Épouse de Priam qui perdit presque tous ses enfants dans la guerre de Troie
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La Lionne et l'Ourse
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