Chronique de la vie d'un petit village de Lorraine vers 1935, à travers un couple d'instituteurs et leur fils Pierre. L'action est centrée sur l'achat par le père, événement pour l'époque, d'une automobile Peugeot 301. L'instituteur a des scrupules à se faire voir comme un parvenu à cause de cet achat, mais son frère, l'oncle Henri, est plus excentrique et le pousse à assumer la modernité, ils s'exercent ensemble à sa conduite. Prenant de l'assurance, l'instituteur décide d'emmener sa classe en promenade pédagogique à bord du véhicule, mais l'équipée ne se passe pas comme prévu et donne lieu à des épisodes burlesques. Un peu perturbé par tous ces évènements, Pierre, échoue à l'examen du certificat d'études primaires.
L'accueil de la presse généraliste est assez mitigé. Si tous les critiques saluent un film sincère[2], « très gentil et très sympathique[3] », qui dépeint avec exactitude[4] et sensibilité[5]« l'univers tendre et naïvement sérieux d'un couple d'instituteurs de province vers 1930[6] » (il faut rappeler que Jean L'Hôte est fils d'instituteurs), nombreux sont ceux à regretter qu'il n'y ait pas « plus de vivacité, un peu plus d'originalité — normal d'être modeste pour parler de ses modestes personnages, mais cela donne un sentiment de grisaille et de déjà-vu[7] ».
« Il aurait suffi d'un peu plus d'élan et de fantaisie moins conventionnelle pour que La Communale fût un grand film »[4]. Il est cocasse et plaisant, mais semble bien long ; c'était le rythme de la vie dans les années trente, mais « l'œil nous a accoutumés à d'autres cadences[4] ».
Plusieurs également jugent l'adaptation inférieure au roman d'origine : « on se demande quelle est son utilité : […] il n'apporte rien par rapport à l'œuvre qu'il adapte, il est même en retrait en ce qui concerne la finesse et la drôlerie[8] ». Pour Marcel Vermeulen du Soir, on perd l'originalité et la poésie du livre au profit de l'exactitude[4]. « Il reste [à Jean L'Hôte] à assimiler l'essentiel de la technique cinématographique. Ses meilleures scènes ont du charme, mais, comme écrivent des professeurs sur les livrets scolaires, on aurait pu beaucoup mieux faire[9] ».
Janick Arbois de Télérama est assez critique quant à la performance des acteurs : « tous […], à l'exception de René-Louis Lafforgue, ont décidé de mettre un éteignoir sur leur vivacité naturelle[10] ». Il considère que « Robert Dhéry [est] trop naïf » et trouve que « Colette Brosset ressemble à une institutrice de village comme un cheval de course à un percheron[10] ». Samuel Lachize, de L'Humanité, juge pour sa part que « le couple de Robert Dhéry et Colette Brosset n'a pas toute la finesse désirée[2] ». Mais la plupart des critiques saluent l'interprétation de l'ensemble des acteurs, y compris du jeune Didier Haudepin. « Robert Dhéry, surtout, [insuffle son émotion au film], dans un personnage mi-cocasse, mi-tragique d'instituteur de campagne dont la vie est une perpétuelle leçon de choses. Petit-fonctionnaire de la science, petit-bourgeois épris de progrès, mais effrayé du « qu'en-dira-t-on », il est […] le dieu tonnant et tout-puissant d'une société disciplinée[11] ».
Michel Mardore des Cahiers du cinéma dresse un constat à part : « la poésie de l'école est mieux chantée dans les livres qu'au cinéma. Laborieux pensum, qui se voudrait tendre, ironique[12] ».
Autour du film
Le film marque la rencontre de l'équipe des Branquignols et d'Yves Robert, acteur et coproducteur du film, mais sans que ni celui-ci ni Robert Dhéry n'aient participé à l'écriture du scénario ;