Korykos (du grec : Κώρυκος ; en latin : Corycus ; en arménien : Կոռիկոս) ou Corycos est une ancienne ville de la Cilicie, en Anatolie, située à environ 15 km à l'est de l'embouchure du Kalikadnos (ou Calicadnus, aujourd'hui Göksu Nehri). Le site est aujourd'hui occupé par la ville de Kız Kalesi (anciennement Gorgos), dans la province de Mersin, en Turquie.
Korykos échoit ensuite à l'Empire romain d'Orient dit « byzantin ». Justinien y reconstruit des bains publics et un hôpital. Alexis Ier Comnène restaure la forteresse précédemment démantelée. Au début du XIIe siècle, les byzantins construisent un fort (kastro) sur la petite île de Panagia (Παναγία) à proximité. Ce kastro est appelé plus tard « château de la vierge » (en turc : Kız kalesi) et sa légende turque dit qu'un roi y avait enfermé sa fille jusqu'à ce que celle-ci meure, mordue par un serpent. En fait c'est une traduction de Panagia qui désigne la vierge Marie. Korykos fait ensuite partie jusqu'au milieu du XIVe siècle du royaume arménien de Cilicie.
Le site archéologique de la ville antique, byzantine et arménienne est immense. Les fouilles ont permis d'étudier et restituer entre autres un arc de triomphe, une nécropolechrétienne et les deux forts médiévaux[5], l'un sur la côte, l'un sur l'îlet Panagia, reliés par une jetée en ruine. Ils sont relativement bien préservés : la place était réputée imprenable. Les murs de la forteresse sur le continent contiennent de nombreux morceaux de colonnes ; un môle constitué de grands blocs de pierre brute part d'un des angles de la forteresse pour avancer d'une centaine de mètres dans la baie. Trois églises sont aussi découvertes, l'une ornée de fresquesbyzantines. Les contours de l'ancienne ville sont facilement traçables et il en apparaît un nombre encore de zones contenant potentiellement des vestiges.
Le nom de Korykos figure dans le Synekdèmos d'Hiéroclès et vers 840 dans Notitia Prima de Gustav Parthey. Ecclésiastiquement, elle est un siège suffragant de Tarse. Michel Le Quien (II, 879) mentionne cinq évêques orthodoxes en mission entre 381 et 680. Un autre est connu d'une inscription (Waddington, Inscriptions ... d'Asie mineure, 341). Un évêque catholique, Gerardus, est présent au Concile d'Antioche en 1136. Quatre sont connus du XIVe siècle (Le Quien, III, 1197 ; Eubel, I, 218). Korykos reste siège de l'Église Coryciensis ; le siège est vacant depuis la mort du dernier évêque en 1967.