Jérôme Peyrat est condamné en 2020 pour violences conjugales sur son ancienne compagne, ce qui le conduit à renoncer à sa candidature aux élections législatives de 2022, mais il se présente aux élections législatives anticipées de 2024 malgré les polémiques que sa candidature soulève[2].
Biographie
Origines et études
Il grandit à La Roque-Gageac, commune de ses parents agriculteurs dans le Périgord. Il va aux écoles communales de La Roque-Gageac et de Vitrac, puis à Sarlat, au collège public La Boétie et au lycée Pré de Cordy. Étudiant boursier à Bordeaux et à Paris, il obtient une licence et une maîtrise en droit et en histoire puis le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris[3].
En 1990, à la sortie de l’ENA, il choisit la direction des relations internationales de la mairie de Paris, où il est notamment responsable des déplacements à l’étranger du maire. Il y travaille alors pendant quatre ans avec Jacques Chirac.
En 1995, il suit Jacques Chirac, nouvellement élu président de la République, à l'Élysée comme conseiller chargé de la presse étrangère, puis comme porte-parole adjoint de la présidence de la République.
En 1998, il reprend la direction de la communication à la mairie de Paris, sous Jean Tiberi[5].
En 2002, lorsqu'il est élu président de l'UMP nouvellement fondée, Alain Juppé le nomme parmi les trois délégués généraux de l’Union pour un mouvement populaire. Il est responsable des fédérations.
Après son élection à la tête de l'UMP en , Nicolas Sarkozy le charge de la direction générale du mouvement. En , il le nomme par ailleurs conseiller pour les affaires politiques au ministère de l'Intérieur[9]. Le , lorsque Nicolas Sarkozy est investi par l'UMP à l'élection présidentielle, il assure la responsabilité opérationnelle de sa campagne entre l'UMP et son QG de campagne. En tant que maire de La Roque-Gageac, il lui apporte son parrainage pour l'élection présidentielle[10].
Le , Nicolas Sarkozy est élu président de la République Française et la proclamation a lieu le . Jérôme Peyrat devient conseiller politique à la présidence de la République, chargé des relations avec le Parlement[3],[11],[12].
Candidat investi par l'UMP pour la députation dans la 1re circonscription de Dordogne (Périgueux et la Vallée de l'Isle), il est battu le par le député socialiste sortant, Pascal Deguilhem (41,04 % - 58,96 %).
Le , il est élu président du comité départemental de la fédération UMP de la Dordogne[13].
Dans le cadre de l'élection municipale de 2014 à Paris, il dirige le « pôle politique et réseau » de la campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet[19]. Il est présenté comme son « bras droit » ou son « éminence grise »[20].
Le , Nicolas Sarkozy, élu président de l'UMP, le nomme secrétaire national de l'UMP chargé de la ruralité[21] puis, le , secrétaire national thématique chargé de la réforme territoriale[22].
Candidat sur les listes de Virginie Calmels lors de l'élection régionale de 2015 en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, il est élu conseiller régional le et démissionne de ce mandat le . Quelques mois plus tôt, il était cité comme favori pour être la tête de liste au niveau régional, mais son soutien trop affirmé à la candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet pour prendre la tête du parti provoque l'irritation de plusieurs cadres, ce qui joue en sa défaveur[23].
Début janvier 2016, il annonce qu'il ne se représentera pas à la présidence des Républicains de la Dordogne, dont il était président depuis 8 ans[24].
En 2016, Jérôme Peyrat est élu président de l'office du tourisme de Sarlat-Périgord Noir.
En prévision des élections législatives de 2017, Jérôme Peyrat espère que Jean-Jacques de Peretti soutiendra sa candidature dans la 4e circonscription de la Dordogne ; ce dernier indique qu'il donnera sa réponse « après la primaire ». Jérôme Peyrat est néanmoins candidat LR-UDI-MoDem[25] et inaugure son QG de campagne à Sarlat. En 2017, Jean-Jacques de Peretti se lance tout seul, en tant que divers droite[26]. Lors du scrutin, Jérôme Peyrat et Jean-Jacques de Peretti sont éliminés dès le premier tour, et c'est la candidate LREMJacqueline Dubois qui l'emporte au second tour, face à Émilie Chalard, candidate de La France insoumise.
En , après deux années au sein des ministères de l'Écologie et des Territoires, il est recruté à la présidence de la République, où il intègre le pôle politique d'Emmanuel Macron[28].
Le , il reçoit l'investiture de la majorité présidentielle Ensemble ! pour les élections législatives de juin 2022 dans la 4e circonscription de la Dordogne (Sarlat-la-Canéda), dans laquelle il est régulièrement élu maire depuis 1995[33],[34],[35]. La députée LREM sortante Jacqueline Dubois, non réinvestie par la majorité présidentielle, se déclare « trahie » et annonce quand même se présenter le sur le coup de huit heures du matin[36],[37],[38]. Environ une heure plus tard, le délégué général de LREM Stanislas Guerini réitère son soutien à la candidature de Jérôme Peyrat malgré la controverse que cette dernière suscite en raison de sa condamnation avec sursis pour violence volontaire : « C'est un honnête homme, je ne le crois pas capable de violences sur les femmes, et donc il se soumettra au jugement des électeurs »[39]. Stanislas Guerini revient sur ses propos dans l'après-midi même et déclare : « j'ai échangé avec Jérôme Peyrat ce jour, et nous avons convenu ensemble qu'il retire sa candidature »[40],[41].
Candidature aux élections de 2024
Lors des élections législatives anticipées de 2024, il est candidat dans la quatrième circonscription de la Dordogne malgré sa condamnation. Il n'est pas investi par la coalition présidentielle Ensemble, se présentant officiellement en tant que candidat indépendant. Il affirme cependant avoir le soutien des représentants locaux des partis de la coalition. Il pense également que le camp présidentiel (Renaissance, Horizons et le MoDem) n'investira personne face à lui, ce qui n'est pas confirmé par le cabinet du Premier ministre qui indique « qu'il y a encore des discussions en cours »[42].
Juste avant la date limite du dépôt des candidatures, le parti Renaissance investit François Tourné[43], sous les couleurs de la coalition Ensemble pour la République[44], pour affronter Jérôme Peyrat.
Jérôme Peyrat obtient 16,64 % des voix au premier tour le . Il termine en troisième position derrière les candidats RN et NFP et n’est pas en mesure de se maintenir au second tour, ayant obtenu 11,7 % des voix des inscrits, taux inférieur aux 12,5 % nécessaires[45].
Condamnation pour violences conjugales
Jérôme Peyrat est condamné à une peine assortie du sursis, le 2020 par le tribunal judiciaire d'Angoulême, pour avoir commis des violences conjugales sur son ex-compagne. Le montant de la condamnation s'élève à 3 000 euros d'amende avec sursis[46],[37],[47]. Son ancienne compagne avait déclaré avoir été frappée, avant de subir une tentative d'étranglement de la part de son compagnon après une dispute dans leur véhicule. Cette dernière souffre d'une douleur au niveau de la mâchoire « avec limitation de l’ouverture de bouche », « un hématome de la face vestibulaire de la lèvre inférieure droite », ainsi qu'« un syndrome de stress et d’anxiété post-traumatique à surveiller pendant une période minimale de trois mois », rapporte le certificat médical des urgences du 30 décembre 2019, que Mediapart a pu consulter[48]. La déclaration de ces violences avaient occasionné 14 jours d'ITT[49].
Lors de son audition devant les gendarmes, l'élu évoquait, dans un premier temps, « un geste de la main et avoir saisi le poignet de sa compagne ». Une fois mis devant les photos, Jérôme Peyrat aurait « adapté sa version aux autres hématomes et lésions relevés », écrit le juge[48].
Quelques semaines plus tard, en novembre 2020, son ex-compagne est condamnée au versement d'une amende et à des dommages et intérêts pour « appels téléphoniques malveillants réitérés » et « outrage à personne dépositaire de l'ordre public » (en la personne de Jérôme Peyrat), ainsi qu'à une interdiction de s'approcher de Jérôme Peyrat ou de son entourage[50]. En juin 2022, son ex-compagne est de nouveau mise en examen pour différents faits de violences morales et de harcèlement à l'encontre de Jérôme Peyrat[51],[52]. Le , elle est finalement l'objet d'un non-lieu[53].
↑Arrêté du 7 juillet 2003 portant désignation des auditeurs de la 56e session nationale de l'Institut des hautes études de défense nationale (cycle 2003-2004) (lire en ligne).
↑Bertrand Gréco et Gaspard Dhellemmes, L'histoire secrète d'une élection capitale, éditions du Moment, 2014, page 63.
↑Franck Delage, « Sarladais : Jean-Jacques de Peretti, président de l’intercommunalité », Sud Ouest, (ISSN1760-6454, lire en ligne).
↑A.V., « Décès d'Yves Guéna : les réactions de la famille gaulliste », Sud Ouest, (ISSN1760-6454, lire en ligne).
↑Pierre Laberrondo, « Jérôme Peyrat, directeur adjoint de cabinet de la ministre de l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet », Acteurs Publics, (lire en ligne).
↑Nancy Ladde, « Législatives en Dordogne : Jérôme Peyrat investi par la majorité présidentielle », Sud Ouest, (ISSN1760-6454, lire en ligne, consulté le ).