Julie Pagis

Julie Pagis
septembre 2024
Fonction
Chargée de recherche au CNRS (d)
depuis
Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Formation
Activité
Rédactrice à
Clio. Femmes, genre, histoire, Politix, Terrains & travaux (d), Genèses, Sociologie du travail, Revue des politiques sociales et familiales (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse
Site web

Julie Pagis, née en 1980, est une sociologue française, spécialisée en sociologie politique.

Biographie

Julie Pagis, née en 1980[1] au lieu-dit Le Chavoul à Reilhanette[2], est issue d'une famille de soixante-huitards[3] : ses parents ingénieurs agronomes ont quitté leurs situations respectives à Marseille pour s'installer au pied du mont Ventoux où ils exploitent une ferme depuis 1974[4],[5].

Elle est élève de l'École normale supérieure d'Ulm[6] en biologie avant de bifurquer vers les sciences humaines et sociales[5]. Elle étudie notamment à l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS) au Centre Maurice-Halbwachs[7] et y présente une thèse de doctorat en sociologie en 2009, intitulée Les incidences biographiques du militantisme en mai 68 : une enquête sur deux générations familiales : des "soixante-huitards" et leurs enfants scolarisés dans deux écoles expérimentales (Vitruve et Ange-Guépin), sous la direction de Gérard Mauger[8].

Julie Pagis soutient et obtient une habilitation à diriger des recherches, toujours à l'EHESS, en mai 2024[9].

Recherches

Julie Pagis a consacré sa thèse et une partie de ses recherches aux incidences biographiques du militantisme en mai 68. Elle déconstruit dans sa thèse la supposée existence d’une catégorie homogène de soixante-huitards en analysant les diverses matrices conduisant au militantisme et s’intéresse à l’héritage de mai 68 chez les enfants des acteurs militants de cette période[1],[10].

Un autre des sujets d'études de Julie Pagis est celui de la structuration des relations de sociabilité entre enfants (notamment avec Wilfried Lignier)[11]. Elle cherche à mettre en exergue le lien entre propriétés sociales des enfants (genre, origine sociale et origine migratoire) avec cette structuration[12],[13]. En 2017, elle publie avec Wilfried Lignier L'Enfance de l'ordre, dans la continuité de ses recherches[14].

Son dossier d'habilitation à diriger des recherches, en mai 2024, a pour titre Les socialisations politiques et leurs incidences biographiques, des "années 68" à aujourd'hui[9]. À travers un autre ouvrage paru en 2024, Le prophète rouge : Enquête sur la révolution, le charisme et la domination, elle revient sur des aspects moins connus de la période qui a suivi mai 68[3],[15],[16].

Chroniques

Depuis la rentrée 2014, Julie Pagis est chroniqueuse chaque mois — en alternance avec Cyril Lemieux, Frédérique Aït-Touati et Nathalie Heinich — dans le journal Libération[17].

En octobre 2014, elle est l'une des 280 signataires de l'appel à des états généraux des sciences sociales critiques[18].

Publications

  • Avec Jérôme Minonzio, Entraide familiale et solidarités entre les générations, Paris, La Documentation française, coll. « Problèmes politiques et sociaux », , 200 p. (ASIN B002L4LP1Q)[19]
  • Les incidences biographiques du militantisme en mai 68, École des hautes études en sciences sociales, (lire en ligne) (thèse)
  • Mai 68, un pavé dans leur histoire, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Sociétés en mouvement », , 339 p. (ISBN 978-2724615906)[20],[21]
  • Avec Wilfried Lignier (dir), « Le dégoût des autres », Genèses, no 96,‎ [22]
  • Avec Solène Billaud, Sibylle Gollac, et Alexandra Oeser, Histoires de famille : Les récits du passé dans la parenté contemporaine, Rue d'Ulm - Presses de l'Ecole normale supérieure,
  • Avec Wilfried Lignier, L'Enfance de l'ordre. Comment les enfants perçoivent le monde social, Le Seuil, [23]
  • Avec Jean-Baptiste Comby (dir.), « Politiques de catégorisation du monde social », Politiques de communication, no 10,‎ [24]
  • Avec Benoît Trépied et Bastien Bosa, « Passing », Genèses, no 114,‎ (ISBN 978-2-410-01593-5).
  • Le prophète rouge : Enquête sur la révolution, le charisme et la domination, La Découverte, (présentation en ligne), essai[3]

Références

  1. a et b Diane Galbaud, « Mai 68 en héritage », Revue des sciences humaines,‎ (lire en ligne).
  2. « Les enfants et les différences sociales », sur Télérama, 28 juin 2017, mis à jour le 8 décembre 2020
  3. a b et c Jean Birnbaum, « Le Prophète rouge, de Julie Pagis : quand les insoumis ont soif d’obéir », sur Le Monde,
  4. Pascale Krémer et Catherine Rollot, « La révolution tranquille des enfants de hippies », sur Le Monde,
  5. a et b Sébastien Banse, « Julie Pagis / Sur la trace des soixante-huitards », sur lejsd.com (Journal Société et Développement), .
  6. Julie Pagis, Les incidences biographiques du militantisme en mai 68, École des hautes études en sciences sociales, (lire en ligne), p. 10-13
  7. Vincent Porhel, 68’. Révolutions dans le genre ?, Presses universitaires du Mirail, , 288 p. (lire en ligne), p. 287
  8. « Les incidences biographiques du militantisme en mai 68 : une enquête sur deux générations familiales : des "soixante-huitards" et leurs enfants scolarisés dans deux écoles expérimentales (Vitruve et Ange-Guépin) », sur theses.fr
  9. a et b « Les socialisations politiques et leurs incidences biographiques, des "années 68" à aujourd'hui », sur Iris/EHESS
  10. Éric Aeschimann, « Ces soixante-huitards qui ne sont pas devenus des stars », Le Nouvel Observateur,
  11. Wilfried Lignier et Julie Pagis, « Inimitiés enfantines », Genèses, no 96,‎ (lire en ligne).
  12. Baptiste Coulmont, « L’école de la détestation », sur Le Monde, .
  13. Marie Quenet, « L’école de la méchanceté », sur Le Journal du dimanche, .
  14. Virginie Bloch-Lainé, « Julie Pagis et Wilfried Lignier : L’enfance, autant que l’âge adulte, est structurée par des conflits, des dominations », sur Libération,
  15. Pierre-Henri Lab, « Julie Pagis : « J’ai voulu démystifier le prophète » », sur L'Humanité, (consulté le )
  16. Jean-Marie Durand, « “Le Prophète rouge” de Julie Pagis : un grand livre d’histoire sociale et politique sur la manipulation », sur Les Inrocks,
  17. « Tous les articles de Julie Pagis publiés dans Libération », sur Libération.
  18. « Appel à des états généraux des sciences sociales critiques », sur L'Humanité, .
  19. Delphine Chauffaut, « Jérôme Minonzio et Julie Pagis (dir.). Entraide familiale et solidarités entre générations. Problèmes politiques et sociaux. n°962-963, juillet-août 2009 », Revue des Politiques sociales et familiales, no 99,‎ , p. 136-138 (lire en ligne)
  20. Michelle Zancarini-Fournel, « Mai 68, un pavé dans leur histoire. Événements et socialisation politique, J. Pagis », sur Presses de Sciences Po, Paris (2014). 344 p. p. 333-335, via OpenEdition (DOI 10.4000/sdt.986)
  21. Tori Ruggero, « Julie Pagis, Mai 68, un pavé dans leur histoire », sur Lectures, via OpenEdition (DOI 10.4000/lectures.16336)
  22. Alexandre Chevalier, « Julie Pagis et Wilfried Lignier (dir), « Le dégoût des autres », Genèses, n° 96, 2014 », sur OpenEdition Journals, (DOI 10.4000/lectures.15803)
  23. Nicole Duparc, « Comment les enfants perçoivent-ils le monde social ? », sur Radio télévision suisse, (consulté le )
  24. Laure Mouchard, « Jean-Baptiste Comby, Julie Pagis (dir.), « Politiques de catégorisation du monde social », Politiques de communication, n° 10, 2018 », sur Lectures, via OpenEdition (DOI 10.4000/lectures.32561)

Liens externes