Jules RoquesJules Roques Jules Roques par Oswald Heidbrinck (1892)
Jules Roques, né le à Paris et mort le dans sa ville natale, est un entrepreneur de publicité et directeur de journaux français. BiographieNé le dans le Quartier latin[1], Hippolyte-Jules Roques est le fils de Jean-Pierre Roques et d'Élise-Malvina Sorlin[2]. Cette dernière, rédactrice vers 1858-1859 d'un hebdomadaire intitulé Le Courrier français, sera ensuite courriériste des modes à La Vie parisienne[3]. Élève de l'institution scolaire tenue par sa mère, puis de l'école Turgot et du lycée Saint-Louis, Jules Roques est employé quelque temps à la Caisse des dépôts et consignations. Pendant la Guerre franco-allemande de 1870, il sert dans le 13e bataillon des mobiles de la Seine. Il se lance ensuite dans la publicité sous l'égide de Villemessant[1]. Établi au no 2 de la place d'Anvers en 1884 et spécialisé dans les produits pharmaceutiques (notamment les pastilles Géraudel), il est alors l'agent de publicité du Petit Journal, de la Lanterne, du Petit Moniteur et de la Gazette des hôpitaux[4]. En 1884, il a l'idée de créer un hebdomadaire en guise de support publicitaire. Il reprend le titre du journal que rédigeait sa mère et fonde ainsi Le Courrier français[3], qu'il dirigera jusqu'à sa mort. Par leur contenu souvent provocateur ou érotique, qualifié à l'époque de « pornographique », certains des dessins et textes de ce journal seront ciblés par des poursuites judiciaires à l'encontre de Roques et de ses collaborateurs. Au début de l'année 1888, Roques est nommé secrétaire général de La Justice[5]. En , réagissant à l'annonce de la création d'une « ligue antiforaine » par des Montmartrois mécontents du tapage de la fête foraine annuelle[6], il fonde la Ligue foraine afin de défendre les forains[7]. En , Roques prend la direction d'un nouveau journal socialiste, L'Égalité, qui est destiné à remplacer Le Cri du peuple[8]. À la fin du mois d', près d'un mois avant les élections législatives, Roques pose sa candidature dans la 2e circonscription du 18e arrondissement. Se déclarant « socialiste révolutionnaire, antiboulangiste, anticadettiste et antipossibiliste »[9], il y affronte le possibiliste Joffrin et le général Boulanger. Ce dernier étant inéligible en raison de sa fuite et de sa condamnation par la Haute Cour, ses voix sont considérées nulles et non comptées dans le calcul de la majorité. Roques arrive ainsi en 3e position, avec 369 voix, soit 5,53 % des suffrages valides, derrière le boulangiste dissident Georges Thiébaud (7,43%) et loin derrière Joffrin (82,42 %), qui est déclaré élu à l'issue du premier tour du scrutin[10]. L'année suivante, la mort de Joffrin entraîne une élection partielle. Roques est à nouveau « candidat socialiste-révolutionnaire »[11]. Les boulangistes ayant opté pour l'abstention et les possibilistes s'étant divisés depuis leur congrès de Châtellerault, le scrutin est très ouvert et mobilise une vingtaine de candidatures[12]. Lors du premier tour, le , Roques termine en sixième position, avec 685 voix (6,8 % des votants), derrière le révisionniste Lunel (7,1 %), l'allemaniste Dejeante (10,5 %), le radical Longuet (11,3 %), le socialiste Lissagaray (20,2 %) et le broussiste Lavy (23,1 %)[13]. Au second tour, Roques n'est plus que septième, avec seulement 249 suffrages (2,9 %), derrière Lunel (3,5 %), Longuet (5 %), le radical-socialiste Daumas (6,8 %), Dejeante (9,2 %), Lissagaray (24,6 %) et Lavy (37,4 %)[14]. En 1893, Roques s'exile quelque temps à Londres pour ne pas avoir à purger une peine de quatre mois de prison qui lui avait été infligée en 1891 à la suite de la publication d'un dessin de Ferdinand Lunel dans le Courrier français[15]. Finalement, sa peine est commuée en une amende dont il s'acquitte en [16]. Souffrant d'une hernie[17], Jules Roques meurt à la suite d'une opération à l'hôpital Saint-Antoine le [2]. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
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