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Fille de Theobald Lang (1783–1839), violoniste munichois et membre de l'orchestre de la cour de Munich, et de la chanteuse Regina Hitzelberger (1786–1827)[1], elle se révèle très vite comme une enfant prodige[2]. Après avoir reçu très tôt des leçons de piano, dès l'âge de neuf ans, elle écrit ses premières compositions. Ses progrès au piano sont très rapides et dès l'âge de douze ans, elle enseigne, tout en continuant à développer ses dons pour la composition. De santé fragile, elle tente de concilier études et soins.
Plus tard, elle entre dans un collège où elle manifeste des dons pour les langues et la littérature. Elle rend souvent visite à son parrain, le peintre munichois Joseph Karl Stieler (1781–1858), dont elle a hérité du prénom et dont la maison devient son second foyer après le décès de sa mère en 1827. Là, elle a l'occasion de rencontrer de nombreux musiciens connus comme par exemple Felix Mendelssohn (1809–1847), qui par la suite devient le parrain de son premier fils Felix (1842–1868). Elle rencontre aussi Ferdinand Hiller (1811–1885). Mendelssohn, impressionné par ses Lieder, lui donne des conseils pour le contrepoint et la basse continue. Il lui conseille d'aller à Berlin se perfectionner auprès de Adolf Bernhard Marx (1795–1866), mais ses parents refusent.
Les années 1830 sont la période la plus productive de Josephine Lang. En 1831 est publié à Munich, grâce l'appui de Mendelssohn, le premier cahier de Lieder. Dans les années suivantes, elle se produit régulièrement comme chanteuse à la Cour de Munich et dans les salons privés. En 1838, elle se rend à Salzbourg pour rencontrer Constance Mozart, veuve de Wolfgang Amadeus Mozart et de Georg Nikolaus von Nissen. Les deux femmes entretiennent par la suite une correspondance active. À partir de 1835, Josephine Lang retrouve chaque été le pianiste et compositeur Stephen Heller (1813–1888) pour des concerts à Augsbourg. Grâce à lui, elle réussit à avoir ses entrées à la Chapelle Royale de Munich et elle a pu attirer l'attention de Robert Schumann sur ses œuvres. Ce dernier découvre les Lieder de Josephine, les apprécie, les rend publics et en faitune critique dans son journal « Neue Zeitschrift für Musik ». Josephine noue alors une solide amitié avec Clara Schumann (1819–1896)[1]. Cette dernière s'assure que les œuvres de Josephine paraîtront non seulement dans le journal de Robert Schumann, mais également dans le Allgemeine musikalische Zeitung ou dans le Allgemeine deutsche Musikzeitung. En 1840, Josephine est enfin nommée au poste de chanteuse de la chapelle de la Cour, et peut se familiariser avec les chefs-d'œuvre de la musique religieuse du catholicisme.
Épuisée par les énormes charges qu'elle assume et par la mort de son père, l'année précédente, elle doit, en 1840, accepter l'ordre de Caroline-Auguste de Bavière (1792–1873), la veuve du roi, et partir en cure à Wildbad Kreuth. Là elle fait la connaissance du juriste Christian Reinhold Köstlin (1813–1856), qu'elle épouse deux ans plus tard, à sa sortie. Ils s'installent à Tübingen, où elle doit assurer le train de vie de la maison et les soins à sa famille[2]. Elle est ainsi conduite à consacrer moins de temps à son art. Ensemble ils ont six enfants, parmi lesquels Theobald, fortement handicapé de naissance. En 1850, son époux tombe malade et meurt en 1856, la même année que Robert Schumann. Après cette disparition et malgré sa santé fragile, Josephine doit nourrir sa famille par ses leçons de piano et de chant et par ses compositions. Parmi ses élèves les plus illustres figurent le Prince Guillaume, futur roi du Wurtemberg (1848–1921) et son cousin le Comte Eugen de Wurtemberg (1846–1877). Elle ne peut consacrer tout le temps nécessaire à son travail de composition et pour la première fois, ses publications connaissent l'échec. C'est grâce à l'aide de ses vieux amis Ferdinand Hiller et Clara Schumann, que quelques-unes de ses publications renouent avec le succès. Cependant de nouveaux coups du sort touchent Josephine. Son fils Felix, qui promettait d'être un artiste talentueux, est atteint à vingt ans d'une maladie mentale et doit être hospitalisé à Winnenden[1]. Il meurt dans un incendie en 1868. Josephine perd également son fils handicapé Theobald en 1873 ainsi que son troisième fils Eugen, mort en 1880 des suites du typhus. Quelques mois plus tard, elle meurt le .
Famille
Josephine Caroline Lang se marie le avec Christian Reinhold Köstlin, fils du professeur de théologie et membre du consistoire Nathanael Friedrich von Köstlin(de) (1776–1855) et de Heinrike Schnurrer (1789–1819). Elle a six enfants dont le professeur de théologie et musicologue Heinrich Adolf Köstlin(de), ainsi que Felix Reinhold Köstlin (1842–1868), artiste prometteur, trop tôt disparu. Sa fille Maria Regina (1849–1925) a épousé Richard Albert Fellinger (1848–1903) directeur d'une usine Siemens.
Œuvre
Dans son travail, Josephine Lang est une artiste douée, aux multiples facettes, utilisant aussi bien une technique sévère et économe qu'une virtuosité pianistique, qu'elle fait dialoguer avec les voix. Sur le plan du style, elle est influencée par Mendelssohn et Schumann. À ses débuts, elle choisissait ses textes parmi les poètes contemporains Johann Wolfgang von Goethe (1749–1832), Heinrich Heine (1797–1856), Friedrich Rückert (1788–1866), Justinus Kerner (1786–1862), Nikolaus Lenau (1802–1850) ou August von Platen-Hallermünde (1796–1835), mais aussi des auteurs moins connus comme Wilhelm von Marsano(de) (1797–1871) ou Christoph August Tiedge (1742–1851). Elle mit en musique également toute une série de poétesses comme Louise Brachmann(de) (1777–1822), Helmina von Chézy (1783–1856) et d'autres. Après son mariage, elle utilisa aussi un nombre important de poésies de son époux que celui-ci avait publiées sous le pseudonyme de Christian Reinhold.
Plusieurs de ses compositions ont été transcrites par Mendelssohn, Friedrich Silcher (1789–1860) et d'autres pour chœur d'hommes. Josephine Lang a catalogué elle-même avec des numéros d'opus ses 124 lieder et quelques-unes de ses pièces pour piano, mais elle en avait égaré plus d'une à la suite de diverses circonstances. Son unique fils survivant Heinrich Adolf Köstlin(de) (1846–1907) a travaillé à établir le catalogue de ses œuvres, qui garde aujourd'hui encore sa validité. Ce fils a aussi publié une biographie de sa mère chez Breitkopf & Härtel.
Il est à noter que le choix de ses textes constitue une sorte de journal intime autobiographique, comme elle le reconnait dans plusieurs de ses lettres. À la lecture des textes choisis, on peut suivre les états d'âme du moment, ses problèmes de santé, mais aussi les coups du sort qui ont touché sa famille. Composer avait pour Josephine et selon sa propre interprétation, une fonction thérapeutique.
Lieder
Liste alphabétique de ses lieder :
A ballad, op. 15 (Sechs deutsche Lieder) nº 2
Abermals am See, op. 12 (Sechs Lieder) nº 3 (Texte: Christian Reinhold)
Abschied, op. 10 (Sechs Lieder) nº 6 (Texte: Ernst Konrad Friedrich Schulze)
Abschied, op. 13 (Sechs Lieder) nº 1 (Texte: Christian Reinhold)
Abschied vom Herbst, op. 1 (Acht deutsche Lieder) nº 7 (Texte: Ludwig I, König von Bayern)
Abschied vom See (Texte: Leopold Lechner)
'Ach ich denke' aus dem Roman 'Die Mathildenhöhle' (Texte: Christian Reinhold)
Als ich zum Erstenmal dich sah, op. 45 (Fünf Lieder aus dem Trompeter von Säckingen) nº 4 (Texte: Joseph Viktor von Scheffel, sous le pseudonyme Angelus Silesius)
Am Bache, op. 20 (Texte: Christian Reinhold)
Am Fluße, op. 14 (Sechs deutsche Lieder) nº 2 (Texte: Christian Reinhold)
Am Morgen (Texte: Christian Reinhold)
Am Morgen, op. 9 (Sechs Lieder) nº 4 (Texte: Christian Reinhold)
Am Tag, wo freudiges Entzücken, op. 1 (Acht deutsche Lieder) nº 4
Am Wasserfall, op. 12 (Sechs Lieder) nº 1 (Texte: Christian Reinhold)
Der Pfad den du so oft gezogen, op. 29 nº 2 (in Lieder des Leids) (Texte: Albert Zeller)
Der Schmetterling, op. 13 (Sechs Lieder) nº 4 (Texte: Heinrich Heine)
Der Wanderer, op. 3 (Vier deutsche Lieder) nº 1 (Texte: Johann Georg Seegemund, sous le pseudonyme Gottwalt)
Der Wanderer an die Quellen, op. 13 (Sechs Lieder) nº 2 (Texte: Christoph Wenzel)
Der Winter, op. 15 (Sechs deutsche Lieder) nº 5 (Texte: Leopold Feldmann)
Die Abendglocke auf dem Berge, op. 2 (Sechs teutsche [sic] Lieder) nº 6 (Texte: Karoline Pichler)
Die Augen der Blinden werden aus dem Dunkel und Finsterniss sehen
Die Blumen sind alle verblüht, op. 34[35] (Zwei Lieder) nº 2 (Texte: Felix Kunde)
Die Flamme (Texte: Leopold Feldmann)
Die freien Sänger, op. 7 (Sechs Gesänge) nº 2 (Texte: Friedrich Förster)
Die holden Wünsche blühen (Texte: Heinrich Heine)
Die Liebende schreibt (Texte: Johann Wolfgang von Goethe)
Die Schwalben, op. 10 (Sechs Lieder) nº 3 (Texte: Christoph August Tiedge)
Die Veilchen, op. 4 (Vier deutsche Lieder) nº 2 (Texte: Johann Georg Jacobi)
Die Waldglocken (Texte: Eduard Eyth)
Die wandernde Wolke, op. 12 (Sechs Lieder) nº 6 (Texte: Christian Reinhold)
Die Wolken, op. 25 (Sechs Lieder) nº 5 (Texte: Felix Reinhold Köstlin)
Dort hoch auf jenem Berge (Texte: Volkslieder)
Du bist ja niemals fern von mir
Du denkst an mich so selten, op. 26 (Sechs Lieder für Mezzosopran oder Alt) nº 3 (Texte: August von Platen-Hallermünde)
Du gleichst dem klaren blauen See, op. 33[34] (Disteln und Dornen) nº 1 (Texte: Felix Kunde)
Easter (Texte: d'après Karl Heinrich von Bogatzkey)
Einen festen Sitz hab' ich veracht't, op. 45 (Fünf Lieder aus dem Trompeter von Säckingen) nº 3 (Texte: Joseph Viktor von Scheffel, sous le pseudonyme Angelus Silesius)
Einziger Trost (Texte: Ottilie Kleinschrod, sous le pseudonyme Ottilie Malybrok-Stieler)
Erinnerung (Texte: d'après George Gordon Noel Byron, Lord Byron)
Es ist noch eine Ruhe vorhanden dem Volk Gottes
Es sang vor langen Jahren wohl auch die Nachtigall, op. 36[38] (Drei Lieder) nº 1 (Texte: Clemens Maria Wenzeslaus von Brentano)
Lied, op. 2 (Sechs teutsche [sic] Lieder) nº 3 (Texte: Karl August Friedrich von Witzleben, sous le pseudonyme A. v. Tromlitz)
Lied (Texte: Christian Reinhold)
Lied des jungen Werner, op. 45 (Fünf Lieder aus dem Trompeter von Säckingen) nº 2 (Texte: Joseph Viktor von Scheffel, sous le pseudonyme Angelus Silesius)
Lied des jungen Werner (Es hat nicht sollen sein), op. 45 (Fünf Lieder aus dem Trompeter von Säckingen) nº 1 (Texte: Joseph Viktor von Scheffel, sous le pseudonyme Angelus Silesius)
Lied des Katers "Hiddigeigei", op. 45 (Fünf Lieder aus dem Trompeter von Säckingen) nº 5 (Texte: Joseph Viktor von Scheffel, sous le pseudonyme Angelus Silesius)
Lied zur Geburtstagsfeier der viel geliebten königlichen Mutter Karoline, op. 2 (Sechs teutsche [sic] Lieder) nº 1
Mailied, op. 40 (Sechs deutsche Lieder) nº 2 (Texte: Johann Wolfgang von Goethe)
Mein Plätzchen, op. 7 (Sechs Gesänge) nº 6 (Texte: C. J. Widmann)
Mein Stern, op. 34[36] (Drei Lieder) nº 1
Mignons Klage, op. 10 (Sechs Lieder) nº 2 (Texte: Johann Wolfgang von Goethe)
Nach dem Abschied, op. 9 (Sechs Lieder) nº 3 (Texte: Christian Reinhold)
Nachts, op. 12 (Sechs Lieder) nº 2 (Texte: Christian Reinhold)
Nähe des Geliebten, op. 5 (Vier deutsche Lieder) nº 1 (Texte: Johann Wolfgang von Goethe)
Josephine Lang, Johanna Faggy Kinkel; Ausgewählte Lieder. Claudia Taha, soprano; Heidi Kommerell, piano. Bayer Records BR 100 248 (1995).
Müchner Komponistinnen de Klassik und Romantik. Christel Krömer, soprano; Jutta Vornehm, piano. Musica Bavarica MB 902. Reissued on CD as MB 75121 (1997).
↑ a et b(en) Harald Krebs, « The ‘Power of Class’ in a New Perspective: A Comparison of the Compositional Careers of Fanny Hensel and Josephine Lang », Nineteenth-Century Music Review, vol. 4, no 2, , p. 37–48 (ISSN2044-8414 et 1479-4098, DOI10.1017/S1479409800000872, lire en ligne, consulté le )
Citron, Marcia. "Women and the Lied, 1775-1850." Women Making Music, ed. Jane Bowers and Judith Tick. Chicago: University of Illinois Press, 1986
Krebs, Harald. "Lang, Josephine." Women composers: Music Through the Ages, ed. Glickman and Schleifer, vol.7, New Haven, Connecticut: Thomson/Gale, 2003