Joseph Antoine Toussaint Dinouart, né à Amiens, le et mort le , est un prédicateur, polémiste, compilateur ès sciences sacrées et apologiste du féminismefrançais.
Biographie
Ordonné prêtre du diocèse d'Amiens vers 1740, Dinouart montra dans sa jeunesse beaucoup de dispositions pour la poésie latine, mais il la négligea plus tard, lorsqu'il se fut adonné à la prédication, dans laquelle il obtint des succès. Un opuscule en faveur des femmes l'ayant brouillé avec son évêque, l'abbé Dinouart vint à Paris et fut attaché à la paroisse Saint-Eustache. Il la quitta bientôt pour faire l'éducation particulière d'un fils de M. de Marville, lieutenant de police. Cet emploi lui valut une pension viagère de 600 francs et un canonicat à l'église collégiale de Saint-Benoît. L'aisance où il se trouvait lui permit alors de se livrer à son goût pour la littérature.
Dès 1755, Dinouart avait coopéré au Journal chrétien de l'abbé Joannet, mais ayant renouvelé dans cette feuille l'accusation de déisme, et même d’athéisme contre Sainte-Foix, celui-ci intenta aux deux associés un procès criminel au Châtelet, et ils furent condamnés à se rétracter.
En 1760, il entreprit seul le Journal ecclésiastique, qu'il continua jusqu'à sa mort. La collection de ce journal forme plus de 100 volumes. On y trouve des extraits de sermons et d'ouvrages de morale ou de piété, des recherches sur le droit ecclésiastique, les conciles, etc. Dinouart s'était fait recevoir membre de l'Académie d'Arcadie, à Rome.
Publications
Ses principaux ouvrages sont :
Lettre à l'abbé Gouget, au sujet des hymnes de Santeuil, adoptées dans le nouveau Bréviaire, Arras, 1748, in-4°.
L'auteur s'y plaint des changements qu'on a faits à quelques hymnes du poète latin. L'abbé de Laverde releva cette critique, et Dinouart répliqua la même année par un écrit plein de fiel intitulé le Camouflet, 1748, in-4°.
L’abbé Dinouart prétendait prouver sinon, dit Antoine-Alexandre Barbier, la supériorité des femmes sur les hommes, au moins leur égalité. Ce fut cet ouvrage qui mécontenta l'évêque d'Amiens.
Éloquence du corps dans le ministère de la chaire, Paris, 1754 [Privilège royal, 1752], in-12 ; 2e édition corrigée et augmentée, ibid., 1761, même format ;
Manuel des pasteurs, 1764, 2 vol. in-12 ; réimprimé, Lyon, 1768, 3 vol. in-12.
C'est un extrait des meilleurs rituels, et il pourrait être utile aux curés de campagne.
Exercitium diurnum, seu Manuale precum in usum et gratiam sacerdotum ; nunc denuo editum a sacerdote gallicano exsule, Vienne en Autriche, 1797, in-8°, ouvrage posthume
Abrégé de l'embryologie sacrée, ou traité des devoirs des prêtres, des médecins, des chirurgiens et des sages-femmes, sur le salut éternel des enfants qui sont dans le ventre de leur mère, traduit du latin du docteur Cangimalia, Paris, 1762, in-12, et ibid., 1766, même format. Le médecin Augustin Roux a eu part à cette traduction.
La République des jurisconsultes, précédée d'une notice sur la vie et les écrits de l'auteur Gennaro, célèbre avocat napolitain, suivie de l'analyse d'un traité italien du même auteur sur l'Abus de l'éloquence dans le barreau, et d'un poème latin sur la loi des Douze Tables, Paris, 1768, in-12.
Éditions
Nous ajouterons à cette notice l'indication de plusieurs ouvrages dont Dinouart ne peut être considéré que comme éditeur, bien que son nom figure sur le titre :
Indiculus universalis, ou l'Univers en abrégé, du P. Porney, jésuite, Paris, Barbou, 1756, in-12
Ouvrage qui offre des changements et de notables augmentations. Le petit dictionnaire latin qui le termine est dû à l'abbé Valart.
Petit apparat royal, ou nouveau Dictionnaire français et latin, Paris, Barbou, 1756., in-8°.
Le P. Champion, jésuite, en est le véritable auteur : Dinouart n'a fait que retoucher le style.
Méthode pour étudier la théologie, Paris, 1768, in-12.
Ouvrage de Dupin, que l'éditeur, a revu et augmenté.
Santoliana, Paris, 1764, in-12, compilation qui n'est guère que la copie d'une autre plus ancienne, dont le titre était la Vie et les bons mots de Santeuil, etc.
Abrégé chronologique de l'Histoire ecclésiastique, Paris, 1768, 3 vol. in-8°,
Nouvelle édition, très augmentée, il est vrai, de l'ouvrage publié par Macquer, en 1754, sous le même titre.
Traits de l'autorité ecclésiastique et de la puissance temporelle, conformément à la déclaration du clergé de France de 1682, etc., Paris, 1768, 3 vol. in-12.
Voir au sujet de ce dernier plagiat, une lettre de l'abbé Grosier, insérée dans l'Année littéraire, 1772, t. 8, p. 268). Enfin Dinouart a travaillé avec l'abbé Jaubert à la rédaction des Anecdotes ecclésiastiques, Paris, 1772, 2 vol. in-12 ; il a inséré plusieurs morceaux de littérature dans le Journal de Verdun, et a laissé quelques ouvrages manuscrits. Barbier, dans son Examen critique des Dictionnaires historiques, lui a consacré un long article. On peut aussi consulter avec fruit la France littéraire de Quérard.