Anne Louis François Ferdinand Joseph de Croÿ ( - )[1].
Orphelin assez jeune, il hérite de ses parents le château d'Havré, dans l'actuelle Belgique, et en France. le château de Wailly. A Wailly, il fait effectuer d'importants travaux d'embellissement, auxquels la Révolution met fin avant leur achèvement. Saisis par suite de son émigration, ces deux domaines sont vendus comme bien national pendant la Terreur. Il parvient à en reprendre possession au début du XIXe siècle. A Wailly, le château est en grande partie détruit entretemps[2].
Carrière militaire sous la Monarchie
Aide de camp de son père, à l'âge de 16 ans, Joseph Anne Maximilien de Croÿ était à ses côtés lorsque ce général fut frappé mortellement à la bataille de Filinghausen le [3].
Pendant la Révolution française, le duc d'Havré fut chargé par Louis XVI et par les princes, ses frères, d'une mission particulière près la cour d'Espagne, et il resta à Madrid comme représentant de Louis XVIII, jusqu'à l'époque où l'alliance de cette cour avec la République française le força à quitter cette capitale[3]. Le duc d'Havré n'était pas à la hauteur d'une telle mission[4], et le duc d'Avaray écrivait, le : « Je frémis de voir d'aussi grands intérêts dans des mains aussi innocentes. » L'incident le plus remarquable de sa mission et de son séjour en Espagne n'eut rien de politique : il tomba amoureux de la femme de Pérignon, ambassadeur de la République française en Espagne.
Les dossiers de l’émigration contiennent un assez grand nombre de pièces le concernant et son épouse de 1792 à 1800, particulièrement des certificats de résidence[5]. La 57e partie de la liste des émigrés du département de la Seine, arrêtée le 21vendémiairean III, portait l’inscription suivante : Croï d’Havré et son épouse, rue de Lille. La duchesse ne suivit pourtant pas son mari pendant l’émigration : elle résida tantôt à Paris, tantôt à Havré, en Belgique (alors département de Jemmapes). Aussi obtint-elle facilement sa radiation sous le Consulat. Le 24thermidoran VIII (), elle habitait depuis deux mois au 96 rue de Grenelle, avec son mari et ses enfants[6].
En 1798, il quitte l'Espagne pour le Portugal, puis l'Angleterre. Sous le premier Empire, il séjourne en Angleterre avec Louis XVIII, à qui il sert d'émissaire.
Le duc d'Havré fut chargé de plusieurs missions importantes par Louis XVIII, « qui l'honorait de sa confiance et de son amitié[3] », et qu'il accompagna à son retour en France.
Armes de la branche des ducs d'Havré et de Croÿ (depuis pairs de France, seconde branche de la maison de Croÿ)
Écartelé : aux I et IV, d'argent, à 3 fasces de gueules (qui est de Croÿ) ; aux 2 et 3, parti de 3 traits coupé d'un (qui font 8 quartiers) : au 1 fascé d'argent et de gueules de 8 pièces (qui est de Hongrie ancien) ; au 2, d'azur, semé de fleurs de lys d'or, au lambel de gueules (de Naples) au 3, d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de 4 croisettes du même (qui est de Jérusalem) ; au 4, d'or à 5 vergettes de gueules (qui est d'Aragon) ; au 5, d'azur, semé de fleurs de lys d'or, à la bordure de gueules (de Valois-Anjou) ; au 6, d'azur au lion contourné d'or (de Gueldre) ; au 7 d'or, au lion de sable (de Juliers) ; au 8 d'azur, semé de croisettes recroisettées et fichées d'or, etai bars adossés du même, brochants (qui est de Bar) ; sur le tout des petites écartelures d'or à la bande de gueules, chargée de 3 alérions d'argent (qui est de Lorraine) ; et sur le tout des grandes partitions fascé d'argent et de gueules de 8 pièces (qui est de Hongrie).[11]
Écartelé : au 1 et 4 de Croÿ, au 2 et 3 de Renty, sur le tout écartelé de Flandres et de Craon.[8]
Mariage et descendance
Joseph de Croÿ d'Havré épousa à Paris le , sa cousine Adélaïde-Louise-Françoise-Gabrielle de Croÿ (Paris, - Paris, ), fille d'Emmanuel, duc de Croy, prince de Solre (1718-1784), maréchal de France, grand d'Espagne de 1re classe, et d'Angélique-Adélaïde d'Harcourt (1719-1744). De ce mariage sont issus :
Adélaïde-Marie-Louise-Justine-Joséphine, princesse de Croÿ (Paris, - Le Rœulx, ), mariée, le à Paris, avec son cousin germain Emmanuel-Maximilien, prince de Croÿ-Solre (1768-1848), lieutenant général et pair de France, lieutenant-général des armées du roi, capitaine de la première compagnie des gardes-du-corps, etc., etc., dont :
Pauline Aimée Louise Joséphine, princesse de Croÿ (Paris, - Le Rœulx, ) ;
Christian Auguste Joseph Charles, prince de Croÿ (Paris, - Paris ) ;
Ernest Emmanuel Joseph, prince de Croÿ, marquis d'Havré, titré duc Ernest de Croÿ, grand maréchal de la Cour de la Reine des Pays-Bas, non marié (Paris, - Le Rœulx, ).
Notes et références
↑Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Croÿ, Lyon, l'auteur, , 251 p., p. 173-182
↑Philippe Seydoux, Gentilhommières en Picardie, tome 1, Paris, Editions de La Morande, (ISBN2-902091-32-X), p. 148-151 & 309
« DE CROY, (Joseph-Anne-Auguste-Maximilien), duc D'HAVRÉ et DE CROY », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 12 vol., t. VI, , 310 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 231-232 ;
« Maison de Croÿ », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 12 vol., t. VIII, , 378 p. [détail de l’édition] (lire en ligne) ;