John N. GrayJohn N. Gray
John N. Gray, né le à South Shields dans le comté de Tyne and Wear (Nord-Est de l'Angleterre), est un philosophe et essayiste britannique. Ancien titulaire de la chaire de philosophie européenne à la London School of Economics, il se consacre désormais à l'écriture. John Gray contribue régulièrement au Guardian, au New Statesman et au supplément littéraire du Times. Il a écrit de nombreux livres de théorie politique, dont récemment Straw Dogs: Thoughts on Humans and Other Animals (2003) où il se montre particulièrement critique de la pensée humaniste qu'il considère comme la mère des idéologies religieuses. Gray estime que le libre arbitre, et donc la moralité, sont illusoires ; l'humanité, pour Gray, n'est jamais qu'une espèce animale qui a érigé la conquête des autres formes de vie en principe, détruisant par là son environnement naturel. BiographieJohn Gray nait le [1] à South Shields dans le comté de Tyne and Wear. Carrière universitaireGray fait ses études à Oxford où il obtient un doctorat en « Philosophie, politique et économie ». D'abord professeur associé en théorie politique à l'université de l'Essex, puis en sciences politiques au Jesus College d'Oxford, il devient professeur de sciences politiques à l'université d'Oxford. Professeur invité à l'université Harvard de 1985 à 1986, il enseigne dans de nombreux instituts universitaires anglo-saxons, dont l'université Yale en 1994. Il a occupé, jusqu'à sa retraite en 2008, la chaire de philosophie européenne de la LSE. De la nouvelle droite à l'écologieDéfenseur de la « nouvelle droite » incarnée par le thatchérisme dans les années 1980, puis des « nouveaux travaillistes » du Labour dans les années 1990, Gray considère à présent que la dichotomie conventionnelle du spectre politique en gauche et droite ou entre démocratie sociale et démocratie conservatrice n'a plus de sens. Bien connu pour ses travaux, depuis les années 1990, sur les relations complexes entre le « pluralisme de valeurs » et le « libertarisme » chez Isaiah Berlin, Gray est entré sur la scène philosophique par une controverse importante dans le débat politique anglo-américain. Bien que positionné plutôt à droite, ses critiques du néolibéralisme et du marché libéral mondialisé se font de plus en plus dures. Sa critique récente (Straw Dogs, 2003) des courants centraux de la pensée occidentale (tels que l'humanisme) l'a ainsi rapproché d'une idéologie « verte », et notamment de l'hypothèse Gaïa de James Lovelock. Reste que sa vision très pessimiste de l'humanité comme incapable de préserver l'environnement de la destruction qu'elle provoque le conduit à voir dans le XXIe siècle à venir un siècle de guerres, en particulier centrées sur la rivalité dans l'obtention des ressources naturelles. Contre le positivismeCritique acharné du positivisme comtien, Gray cherche à montrer qu'aussi bien les communistes, les modernisateurs keynésiens de l'après Seconde Guerre mondiale et les théoriciens de la mondialisation sont tous de même animés par un crédo positiviste : « Pour Saint-Simon et pour Comte, la technologie, c'était les chemins de fer et les canaux fluviaux. Pour Lénine, c'était l'électricité. Pour les néolibéraux, c'est l'Internet[2]. » La conviction que notre temps est enfin celui des modernes et que nous sommes les « derniers hommes », voilà ce qui, pour Gray, est une des pires illusions qu'entretient l'humanité sur elle-même. Les positivistes de tous temps n'ont cessé de se penser originaux, nouveaux, mais nous ne cessons d'en revenir au passé. L'idée des Lumières selon laquelle l'« Esprit » évoluerait en parallèle avec les technologies est pernicieuse. Le progrès dans le domaine des sciences relève du réel, mais qu'il y ait une telle chose comme un progrès spirituel est selon lui un pur mythe. Œuvre
Traduit en français : Le silence des animaux. Du progrès et autres mythes modernes, Les Belles Lettres, 2018
Articles connexesNotes et références
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