John HerseyJohn Hersey
John Hersey, photographie de Carl Van Vechten, 1958
John Richard Hersey (Tientsin, – Key West, ) est un journaliste américain, lauréat du Prix Pulitzer, considéré comme l'un des pionniers du Nouveau journalisme, usant des techniques de storytelling du roman mêlées au reportage d'actualité[1]. Le récit d'Hersey sur l'impact et les conséquences de la bombe atomique ayant dévasté Hiroshima fut choisi comme le meilleur article du XXe siècle par un jury de 36 membres réunis par le département journalisme de la New York University[2]. BiographiePremiers pasNé à Tientsin, Chine, des missionnaires[3] Roscoe et Grace Baird Hersey, John Hersey apprit à parler chinois avant d'apprendre l'anglais[4]. Il rentra aux États-Unis à 10 ans avec sa famille. Il est élève à la Hotchkiss School (en), avant d'étudier à l'Université Yale, où il fut membre de la société secrète Skull and Bones[5]. Il fut ensuite diplômé de l'Université de Cambridge. À cette période (1937), il travailla en job d'été comme secrétaire privé de l'auteur Sinclair Lewis, avant de commencer à travailler pour Time à l'automne[6], où il est embauché sur la foi d'un texte critiquant la qualité du magazine[7]. Deux ans plus tard, il est transféré comme correspondant au bureau du Time à Chongqing. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il couvre les batailles d'Europe et d'Asie, pour Time comme pour Life. Il accompagne les troupes alliées lors de l'invasion de la Sicile, survivant à quatre accidents d'avion[8], et reçoit les honneurs du Secrétaire à la Marine des États-Unis pour son rôle dans l'évacuation de soldats blessés de Guadalcanal[9]. Au sortir du conflit, pendant l'hiver 1945-1946, Hersey était au Japon, en reportage pour The New Yorker sur la reconstruction du pays dévasté, lorsqu'il tomba sur un document écrit par un missionnaire jésuite qui avait survécu au bombardement atomique d'Hiroshima. Il contacta alors le missionnaire qui lui présenta d'autres survivants[8]. Reportages sur Hiroshima
Peu après John Hersey entama des discussions avec William Shawn (en), rédacteur au journal The New Yorker, au sujet d'un long papier sur le bombardement de l'été précédent. Hersey proposait une histoire du cataclysme à travers le destin de six survivants: le prêtre jésuite; une veuve brodeuse; deux médecins; un diacre et une jeune employée d'usine. En , Hersey partit pour le Japon, où il passa trois semaines pour ses recherches et ses entretiens. De retour en Amérique fin juin, il commença à écrire. Il en résulta son travail le plus célèbre, l'article de 31 000 mots "Hiroshima (pt)", qui parut le dans The New Yorker. Le papier faisait le récit de la bombe atomique lâchée sur la ville japonaise le , et de ses effets sur six citoyens japonais. L'article remplit à lui-seul tout le magazine –un événement inédit dans The New Yorker, et jamais renouvelé[11]. Ce numéro arriva dans les boîtes aux lettres des abonnés sous une couverture légère d'un pique-nique estival dans un parc. Rien ne laissait présager du contenu. L'article débutait là où se trouvait habituellement la colonne des rumeurs de la ville. Au bas de la page, la rédaction avait ajouté une courte note :
Le reportage eut un immense retentissement et le numéro fut épuisé en quelques heures. De nombreux journaux en reproduisirent le texte, aux États-Unis et dans le monde entier. France-Soir en donne la traduction intégrale en français du 10 au ; et il paraît simultanément en livre aux États-Unis et en Angleterre en novembre. En France, Georges Bataille lui consacre un important compte-rendu, publié dans la revue Critique (no 8-9, janvier-) et intitulé « À propos de récits d'habitants d'Hiroshima », dans lequel il évoque « la représentation durable du cataclysme » et la nécessité qu'« il vaut mieux vivre à hauteur d'Hiroshima que gémir et n'en pouvoir supporter l'idée. »[13] Publications
Scénarios de cinéma
Références
Liens externes
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