Johann Christoph VolkamerJohann Christoph Volkamer
Johann Christoph Volkamer, francisé en Jean Christophe Volkamer, originaire de Nuremberg, est un botaniste collectionneur. Il a publié Nürnbergische Hesperides, abondamment illustré. Ce livre a été une étape décisive de la mode des jardins d'agrumes en Europe du nord. On rencontre les orthographes Volkamer, Volckamer et Volkammer[1]. Risso et Poiteau latinisent en Volcamerius[2]. BiographieIl est né le 7 juin 1644. Son père, Johann Georg Volckamer l'Ancien (1616-1661), est médecin, anatomiste et naturaliste, son grand-père Johann avait une manufacture de soie près de Rovereto[3]. Jean Christophe passe sa jeunesse entre Rovereto et Vérone et fait ses études à Padoue. Il connait Hesperides, sive, De malorum aureorum cultura et vsu libri quatuor (1646) de Giovanni Battista Ferrari (1584-1655) qu'il diffuse en Allemagne, devenu architecte paysagiste en 1720 après son retour à Nuremberg. Ferrari, jésuite de Sienne, érudit et botaniste appartient au cercle du cardinal Barberini qui possédait son propre jardin des plantes exotiques (Horti Barberini) publie une somme magnifiquement illustré (par Johann Friedrich Greuter, Cornelis Bloemaert II, Nicolas Joseph Foucault, Claude Goyrand, Camillo Cungi, etc. gravures de Johann Kenckel, C. Steinberger, Paul Decker)[4] qui raconte comment les Hespérides diffusent la culture des pommes d'or en Italie: l'orange en Sicile, le citron en Ligurie et le cédrat à Salô, sur le lac de Garde (Volkamer décrit le lac de Garde dans son livre, il y avait vu de magnifiques jardins parfumés d'agrumes - «de cédrats et des citronniers cultivés avec beaucoup d'art et de soin» - dont ceux de Toscolano-Maderno)[5] et décrit ces fruits et leur culture. Ce livre participe de la diffusion des jardins d'agrumes en pots hivernés en orangerie dans toute l'Europe du nord. Un second ouvrage inspire Volkamer, Nederlantze Hesperides sur la culture des agrumes de Jan Commelin (1676). J. C. Volkamer constitue sa propre collection d'agrumes à Nuremberg-Gostenhof (entre Gostenhofer Hauptstraße, Gostenhofer Schulgasse et Elsnerstraße) dans le jardin qu'il avait hérité de son père[7]. Il l'agrandit considérablement[8] et y construit une grande orangerie. Johann Wilhelm Weinmann écrit en 1737 : «Jean Christophe Volkamer Marchand á Nuremberg, [ ] avait un très beau Jardin. Sa belle orangerie lui donna lieu d'écrire de cet arbre et son ouvrage est imprimé d'une propreté ordinaire en 1713. Il a non seulement une grande quantité de Citrons, d'Orangers et Limonier, mais aussi de toutes sortes d'autres rares plantes, comme ficoide, Cerei, Ananas, et plusieurs autres qu'il a fait graver et pour les orner, il en a fait peindre une grande quantité de Padoue et Nuremberg»[9]. Son livre précipite la diffusion dans le monde germanophone des orangeraies et des jardins d'agrumes. Georg Ernst Tatter (vers 1727) jardinier de la cour à Hanovre en avait annoté une édition coloriée (Bibliothèque G. W. Leibniz à Hanovre), suivront la construction d'importantes orangeries margraviales et princières (évêques) à Ansbach, Eichstätt et Erlangen[10]. Il décrit aussi l'ananas, les cocotiers et le coton et de nombreux jardins[8]. Son fils Johann Georg Volckamer (1662-1744) est l'auteur d'un Flora noribergensis (1700) de 407 p. avec planches. Pancer a écrit sur lui une notice, avec des lettres de Boerhaave et de Tournefort[11]. Il meurt le 26 aout 1720, année où il est élu membre de la Deutschen Akademie der Naturforscher Leopoldina[12]. Place et rôle de J. C. VolkamerNuremberg était la plus importante ville libre de l’Empire, une communauté de botanistes jardiniers en fait un centre important de sciences et de jardins. Joachim Camerarius avait fondé une académie et une université (Altdorf) où enseigne Ludwig Jungermann qui a un jardin botanique en 1626. En 1644, la Pegnesischer Blumenorden unifie l'usage du latin en botanique. Nuremberg devint un centre de peinture et le dessin de fleurs avec Maria Sibylla Merian qui publie une Flore du Suriname en 1705. Basilius Besler pharmacien et botaniste Joachim Camerarius et Carolus Clusius créent le jardin de l’archevêque d'Eichstätt[3]. La Franconie entretenait des relations multiples avec l'Italie du nord. Pierre de Mercollienne (1453-1534) avait mis au point à Naples la culture en pot des agrumes et l'hivernage, il répand son savoir en Toscane où les Médicis réalisent des collections et des jardins d'agrumes gigantesques et renommés et en France dans les jardins royaux. Volkamer a sous les yeux des collections étonnantes dont son livre est un témoignage précieux, il vit dans un milieu de botanistes médecins éduqués. Bimbi (1648-1729) nous a laissé une iconographie complète des fruits des Médicis, Volkamer fait une publication méthodique : dessins à l'échelle 1, feuillages, pour la première fois, il publie sa monographie en allemand, et il la double de la représentation de très nombreux jardins. En quoi son livre - republié en 2020[13] - n'a jamais perdu de son intérêt. Il a contribué à la tradition des jardins d'agrumes décoratifs et des orangeries d'Europe jusqu'au XXe siècle, et inspiré les grands ouvrages botaniques illustrés comme Histoire naturelle des orangers d'A. Risso et Antoine Poiteau, Pomona Italiana de Gallesio. Citrus volkamerianaCitrus x volkameriana[14], Citron Volkamer est un agrume hydride utilisé comme porte-greffe et comme plante ornementale. Volkamer en parle sous le nom d'Aranzo limonato. Risso et Poiteau le baptisent Citrus bigaradia volcameriana, Bigaradier de Volcamer, en italien Melangolo di Volcamerio. PublicationsNürnbergische Hesperides, oder Beschreibung der Citronat, Citronen und Pomerantzen-Früchte.
Jacques-Charles Brunet, Manuel du libraire et de l'amateur de livres. Tome V.: Les exemplaires complets de cet ouvrage sont rares: [] Il existe trois sortes d'exemplaires de la première partie: 1° sans l'addition, mais contenant les premières épreuves des planches, dont il ne se trouve que quelques exemplaires coloriés; 2° de la même édition, mais avec la pièce intitulée Obeliscus Constantinopolitanus et un avis au relieur. 3° édition différente et sans nom d'auteur sur le titre. Enfin cette même première partie a été donnée en latin, sous le titre d'Hesperidium Norhimbergansium libri IV in lat. tranlati (ab Erh. Reuschio) Norimbergae (1713), in fol. avec Reuschii dissertatio de Hesperidarium scriptoribus, pièce qui manque quelquefois.
Très recherchés et rares sont les Nuremberg Hespérides de JC Volckamer (1708—1714) avec 250 plaques de cuivre, dont la plupart montrent des illustrations de fruits rares, ainsi que des vues de Nuremberg et de ses environs et une multitude de jardins intéressants à Nuremberg, Schönbrunn, Bayreuth, etc.
Bibliographie
Notes et références
Voir aussiLiens externes
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