João de Barros (historien)João de Barros
Jean de Barros (en portugais João de Barros ; né en 1496 à Viseu et mort à Ribeira de Alitém le ) est un historien, écrivain et linguiste portugais éduqué à la cour du roi Manuel Ier, dans la période faste des découvertes portugaises. Il est parfois considéré comme « le Tite-Live portugais »[1]. Crónica do Emperador ClarimundoSa prolifique carrière littéraire commence à l'âge d'environ vingt ans avec un roman de chevalerie, la Crónica do Emperador Clarimundo, donde os Reys de Portugal descendem (pt), (Chronique de l'Empereur Clarimonde, d'où les roys du Portugal descendent) :
— Eduardo Lourenço, "Mythologie de la saudade, Paris, ed. Chandeigne, 1997. [source insuffisante]. Ce roman est dédié au souverain et au jeune prince héritier Dom João, (futur Jean III). En accédant au trône en 1521, ce dernier lui concède la charge de capitaine de la forteresse de S. Jorge da Mina, sur la côte de Guinée, où il partit l'année suivante. En 1525 il est nommé trésorier de la Casa da India (Maison de l'Inde), mission qu'il accomplit jusqu'en 1528. Rhopicapneuma (1532)La peste de 1530 l'amène à se réfugier dans sa Quinta de Ribeira de Alitém, près de Pombal, ville dans laquelle il conclut son dialogue moral, Rhopicapneuma (pt), Rhopica Pnefma ou Mercadoria Espiritual[2] (litt. « marchandise spirituelle »), allégorie qui mérita les éloges du catalan Juan Luis Vives. Revenu à Lisbonne en 1532, le roi le nomma surveillant des Casas da India et de Mina - une haute position avec de grande responsabilités, dans une ville qui était alors l'entrepôt européen pour tout le commerce de l'Orient. João de Barros se montra un bon administrateur, désintéressé, chose rare à l'époque, comme le prouve le surprenant fait qu'il ait gagné peu d'argent dans cette charge (alors que ses prédécesseurs avaient amassé de grandes fortunes).[réf. nécessaire] Le BrésilEn 1534, Jean III, essayant d'attirer des colons pour le Brésil, divise la Colonie en capitaineries héréditaires, suivant en cela le système déjà utilisé dans les îles atlantiques des Açores, Madère et le Cap Vert, avec des résultats prouvés. L'année suivante João de Barros fut remercié par l'octroi de deux capitaineries, en partenariat avec Aires da Cunha, le Ceará et le Pará. Il constitua à ses frais une flotte de dix navires et 900 hommes, qui partit pour le Nouveau Monde en 1539. Mais la flotte n'atteignit pas son objectif, peut-être à cause de l'ignorance de ses pilotes, et dériva jusqu'aux Antilles espagnoles. Prouvant une grande humanité, bien rare à l'époque, Barros paya les dettes de ceux qui avaient péri dans l'expédition. Cela fut cause des grands problèmes financiers que Barros eut par la suite toute sa vie,[réf. nécessaire] se voyant même obligé d'hypothéquer une partie de ses biens. Grammaire de la langue portugaisePendant ces années il poursuivit ses études dans son temps libre, et peu après la désastreuse expédition au Brésil il publia la Grammatica da lingua portuguesa (pt) (Grammaire de la langue portugaise), accompagnée de divers dialogues moraux, pour aider à l'enseignement de sa langue maternelle. Décadas da AsiaPeu après, et suivant une proposition que lui avait adressée en son temps Dom Manuel I, il commence à écrire une histoire qui conterait les actions des Portugais en Inde - les Décadas da Ásia, (les Décades de L'Asie, des hauts faits effectués par les Portugais dans la conquête et la découverte des mers et des terres de l'Orient), ainsi nommées parce qu'à l'instar de l'Histoire de Tite-Live elles regroupent les événements par livres dans des périodes de dix ans. La première Décade est publiée en 1552, la seconde en 1553, et la troisième en 1563. La quatrième, inachevée, est complétée par João Baptista Lavanha et publiée à Madrid en 1615, bien après sa mort. Malgré un style riche et fluide[réf. souhaitée], les Décades connaissent peu de succès de son vivant : on connaît à peine une traduction italienne à Venise, en 1563. Jean III, enthousiasmé par son contenu, lui demande de rédiger une chronique relative aux événements du règne de Dom Manuel I - ce que João de Barros ne put réaliser, à cause de son travail de la Casa da India, la dite Chronique ayant depuis été rédigée par un autre grand humaniste portugais, Damião de Góis. En il est atteint d'un accident vasculaire cérébral et dispensé de ses fonctions de la Casa da India, puis anobli, recevant une pension du nouveau roi Dom Sébastien. Il meurt dans sa Quinta de Alitém, à Pombal, le , avec des dettes si importantes que ses fils renoncent au testament. En tant qu'historien et linguiste, João de Barros mérite la renommée qui se répand dès sa disparition. Ses Décades sont non seulement un précieux recueil d'informations sur l'Histoire des Portugais en Asie, mais elles représentent le début de l'historiographie moderne au Portugal et dans le monde.[réf. nécessaire] Diogo do Couto est plus tard chargé de poursuivre ses Décades, leur ajoutant neuf autres. La première édition complète des 14 décades a lieu à Lisbonne, au XVIIIe siècle (1778-1788), en 24 volumes in-8. DiversEn 1994, João de Barros a été représenté sur les billets de banque portugais de 500 escudos (environ 2,50 euros). Notes et références
Sources
Articles connexes
Liens externes
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