Toute première séance d'enregistrement chez RCA Victor en 1930, sa popularité grandit en 1933 avec des titres comme « Jazznocracy », « Leaving me », puis l'année suivante en 1934, période où il remplace Cab Calloway au Cotton Club, l'orchestre opère un grand bond en avant avec l'arrivée de celui qui durant près de six ans en sera l'âme et la cheville ouvrière, l'auteur, trompettiste et arrangeur Sy Oliver.
Après avoir été à son début sous l'influence de Alphonse Trent et du Casa Loma Orchestra, l'orchestre deviendra, par la qualité de ses orchestrations, son style reconnaissable entre tous fondé sur ce tempo médium-lent à 2 temps — au lieu de quatre — au swing irrésistible (ce que d'aucuns appelleront le tempo Lunceford) et le talent de ses solistes, le trompettiste Snooky Young, le saxophoniste ténor Joe Thomas, le contrebassiste Moses Allen, le trompettiste Paul Webster, le tromboniste Trummy Young, le grand rival des orchestres de Duke Ellington et de Count Basie pendant une décennie. Sa devise était le titre de son premier grand succès : « Rhythm is our business ».
En 1937, il fait une tournée dans les pays scandinaves. Les arrangements deviennent plus ciselés sous la main de Eddie Durham et Eddie Wilcox (« Baby won't you please come home »), les sections trompettes - anches, au lieu de s'opposer, s'inscrivent dans un dialogue subtil chant contre-chant auquel s'associait parfois un trio vocal composé de Sy Oliver, Willie Smith et Al Norris et complété par de larges glissandos des trombones, le tout emmené par les toms et cymbales du batteur Jimmy Crawford.
Certes, en 1939, le départ de Sy Oliver laisse un grand vide, mais l'arrivée du trompettiste et arrangeur Gerald Wilson conserve le navire à flot, tant et si bien qu'en 1941 sort un titre qui remet l'orchestre sur le devant de la scène : Blues in the night, une longue pièce en deux parties enregistrée chez Decca le . Ce sera le dernier grand succès de l'orchestre.
En 1942, le départ de Willie Smith, dont les brillants solis à la sonorité ronde et suave ont constitué l'un des piliers de l'orchestre, amène Jimmie à le remplacer dans la section des anches.
Mais le charme s'estompe, et à la reprise des "records" en , le public n'est plus au rendez-vous. Jimmie Lunceford s'éteint brutalement en , à la suite d'un arrêt cardiaque au cours d'une séance d'autographes.
Titres
Jazznocracy (1934)
Rose Room (1934)
Runnin' wild (1935)
Four or five times (1935)
My blue heaven (1935)
Organ grinders' swing (1936)
For dancers only (1937)
Hell's bell (1937)
Margie (1938)
Tain't what you do (1939)
White Heat (1939)
Lunceford Special (1939)
Yard Dog mazurka (1941)
Blues in the night (1941)
Discographie
Jimmy Lunceford vol.1 the chronological 1930-34 Classics 501.
Jimmy Lunceford vol.2 the chronological 1934-35 Classics 505.
Jimmy Lunceford vol.3 the chronological 1935-37 Classics 510.
Jimmy Lunceford vol.4 the chronological 1937-39 Classics 520.
Jimmy Lunceford vol.5 the chronological 1939 Classics 532.
Jimmy Lunceford vol.6 the chronological 1939-40 Classics 565.
Jimmy Lunceford vol.7 the chronological 1940-41 Classics 622.
Jimmy Lunceford vol.8 the chronological 1941-45 Classics 862.
Bibliographie
(en) Ira Gitler, Jazz Master's of the 40's, New-York, Da capo, 1984
(en) George Simon, The Big Bands, New-York, MacMillian, 1967
Filmographie
Jimmie Lunceford and his dance Orchestra (Vitaphone Short 1936)
Blues in the Night (Warner Bros 1941)
Références
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Sources
André Clergeat et Philippe Carles, Dictionnaire du jazz, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1988, p. 622-623 (ISBN2-221-04516-5)
The new Grove dictionary of jazz, Oxford University Press