Ses parents dirigent l'entreprise familiale de peinture et décoration[3].
En 1938, son père, qui craint d'être mobilisé si la guerre est déclarée, l'inscrit (sur dispense exceptionnelle car il est trop jeune) à l'École de peinture décorative de Reims, afin qu'il acquière la compétence nécessaire pour diriger l'entreprise en son absence. Il y entre en et remporte, en 1939, à 14 ans, le titre de meilleur artisan de France (il est, de plusieurs années, le plus jeune candidat)[3].
« Venu du Jura à Paris après l'expérience des années d'occupation et de clandestinité (il est réfractaire au STO), Jean Ricardon y passe un temps d'ouverture et de formation, de rencontres et de découvertes esthétiques[3]. »
— G. Viatte
Il se présente à plusieurs concours où il se distingue : prix Chenavard (1947), deuxième logiste du prix de Rome (1948), prix Rocheron (1951). Puis, ses études terminées, il décide de rentrer à Morez pour aider son père dans l'entreprise familiale[3]. Il consacre tout son temps libre à sa peinture, de plus en plus influencé par les maîtres du XXe siècle (Picasso, Mondrian, Malévitch).
En 1950, il épouse Suzanne, une jurassienne rencontrée aux Beaux Arts de Paris. Leur fils naît en 1954[4].
La même année, il est nommé professeur de peinture à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Besançon[3]. Il partage désormais sa vie professionnelle entre ses travaux personnels et l'enseignement pour lequel il se passionne et dans lequel il s'implique totalement.
Il prend sa retraite à 65 ans, en 1989[4]. Jusqu'à ses 90 ans, il continue à peindre dans son atelier de Besançon[4].
Il restera toute sa vie un peintre figuratif. Même si son style évoluera rapidement vers l'abstraction, il conservera toujours des thèmes figuratifs, notamment le visage[5].
En 1947, il fait le choix de renoncer à l'utilisation de la couleur, qu'il considère comme une facilité, en limitant sa palette au blanc et au noir[6].
« L'essentiel, pour moi, aura été le blanc matériau, ensuite le visage, son ordre, ses dimensions possibles[3]. »
Discret par nature, et éloigné de Paris et des médias, il est cependant remarqué par de grands noms du milieu artistique. Ses peintures suscitent l'admiration de Michel Seuphor avec lequel il se lie d'amitié[7]. Il est cité dans des ouvrages de référence[8]. Michel Seuphor l'invitera à exposer avec lui aux Pays-Bas, à La Haye, et en Allemagne, à Sarrelouis (1973, 1980, 1983)[3].
En 1991, il est choisi pour concevoir les quarante-sept verrières de l'abbaye d'Acey (Jura)[10],[11]. Ce travail extrêmement novateur, tant sur le plan esthétique que sur le plan technique, est effectué de 1995 à 1997 avec le maître verrier Pierre-Alain Parot[12],[13],[14],[15],[16].
↑ a et bGermain Viatte, Jean RICARDON, Le Bulletin - centre National d'Art et de Culture Georges Pompidou Paris 1979
↑ abcdefghijklm et nPhilippe Lagrange, Ricardon : traits, portraits, visages et figures, 1950-2000 : [exposition, Besançon, Musée des beaux-arts et d'archéologie, 2001], Besançon, Musée des beaux-arts et d'archéologie, , 142 p. (ISBN2-905193-37-9), p. 3-4, 140-141
↑ abc et dDessins, peintures, Jean Ricardon. Reims-Paris-Morez 1939-1953., Besançon, Néo Editions,
↑Gérard Xuriguera, Les années 50 : peintures, sculptures, témoignages, Arted, (ISBN2-85067-066-9), p. 230
↑Jacques Rittaud-Hutinet, Encyclopédie des arts en Franche-Comté, Châtillon-sur-Chalaronne, Éditions La Taillanderie, , 384 p. (ISBN2-87629-297-1), p. 320
↑ a et bMichel Ragon, L'art abstrait (volume 3 - de 1939 à 1970 en Europe), Paris, Maeght, , p. 22
↑« Hubert Munier et Jean Ricardon, Atelier Aujourd'hui 14 du 04 avril au 14 mai 1979. Vues des salles de l'exposition (vues 1 à 4 : Hubert Munier ; vues 5 à 8 : Jean Ricardon) | Centre Pompidou », Bibliothèque Kandinsky, du 04 avril au 14 mai 1979 (lire en ligne, consulté le )
Michel Ragon et Michel Seuphor, L'art abstrait (volume 3 - de 1939 à 1970 en Europe), Paris, Maeght éditeur, 1973 (Jean Ricardon, ill.21 p. 22). (ASINB00Q0CO1KM)
Gérard Xuriguera, Les années 50 : peintures, sculptures, témoignages, Arted-Editions d'art, 1984 (notice sur Jean Ricardon avec 1 ill. couleur + 1 ill. noir et blanc, p. 170-171 ; notice biographique p. 230. (ISBN2-85067-066-9)
Gérard Xuriguera, Regard sur la peinture contemporaine. La création picturale de 1945 à 1983, Arted, 1983 (Jean Ricardon cité p. 84-85, ill. p. 85)
Jacques Rittaud-Hutinet, Encyclopédie des arts en Franche-Comté, Éditions La Taillanderie, 2004 (ISBN2876292971)
Lorenz Dittmann, Jean Ricardon, Saarbrück, Edité par Drukerei + verlag heinz klein gmbh, Saarlouis 1985.
Bernard Ceysson, Serge Lemoine, Daniel Abadie, et al., Vingt cinq ans d'art en France, 1960-1985, Paris, Larousse, 1986 (bibliographie p. 301-347) (ISBN9782035093059))
Ricardon - Les verrières d'Acey, Néo Editions, 1999. Textes de Germain Viatte et de Michel Seuphor, notes techniques de Pierre-Alain Parot. (dépôt légal 23910)
Duverget Chantal - Peindre la Franche-Comte - De Courbet à Messagier - Ed. du Sekoya, 2018 - (ISBN2847511563)