Jean Lhomme est né le à Bordeaux. Il obtient son baccalauréat littéraire à 16 ans, puis commence une licence de lettres et une licence droit.
Comme son père meurt en 1918, il se retrouve très tôt chargé de famille : dès 19 ans, avec déjà deux licences, il commence à travailler et donne des cours de philosophie dans différentes petites villes de province : Loudun, Guéret et Castelnaudary tout en continuant ses études. Il passe l'agrégation de lettres, puis des études de droit à l'université de Toulouse.
Carrière dans le professorat
Mi-, il est victime d’un grave accident qui le condamne à l’inactivité pendant six mois. Cela change le cours de sa vie : il voulait faire l’inspection des Finances, mais ce métier est très itinérant et son état ne lui permettait plus de nombreux déplacements. Il opte donc définitivement pour le professorat et passe l’agrégation de droit. Il soutient sa thèse à l’université de Toulouse, sur le sujet des « Anciens et nouveaux impôts directs. Étude critique des transformations du système fiscal français depuis 1914 ».
Une fois agrégé, il est d’abord nommé à l'Université d’Alger, puis, vers les années 1930, à l'Université de Lille[3],[4]. Par la suite, il est appelé à Paris où il fera le reste sa carrière.
Professeur à la faculté de droit et des sciences économiques de Paris, il devient directeur d’études à l’École pratique des hautes études (EPHE) dans la section Sciences Économiques et Sociales – la future EHESS .
Il enseigne également à HECJF (Haut enseignement commercial pour les jeunes filles)[5]. Il est l'un des membres fondateurs de la « Revue économique[6],[7] » (créée en 1950) avant d'en être le président de 1966 à 1971.
Il dirige de nombreuses thèses. Il écrit beaucoup et a publié une trentaine d’ouvrages : livres, cours, conférences, notes, préfaces[8],[9].
Vie privée
Il épouse Simone-Jeanne-Marie Rougier (30 juin 1910) le , à Bordeaux. Intellectuelle, elle a préparé l'agrégation de philosophie à une époque où ce n’était pas courant pour les filles. Elle collabore régulièrement avec son mari, en l’aidant dans ses recherches documentaires et dactylographiant ses manuscrits. Le couple s’installe à Paris dans le XVIIe arrondissement. Ils auront trois enfants.
Jean Lhomme meurt le . Il est enterré au cimetière de Quinsac, en Gironde.
Œuvre
Première période (1928 – 1945)
La première partie de l’œuvre de Jean Lhomme fut consacrée à des études de politiques économiques et sociales, en particulier aux expériences d'économie dirigée ou planifiée (Allemagne, URSS, France pendant la guerre) et à la politique sociale et redistributive mise en œuvre en Grande-Bretagne[2].
Seconde période (1945 – 1974)
Après la guerre, Jean Lhomme a privilégié les travaux de sociologie et d'histoire économique ; ses principales contributions portent, d'une part, sur l'analyse des classes sociales et de leurs relations, sur le pouvoir économique et, d'autre part, sur l'histoire de la bourgeoisie en France[2]. Il écrit dans la revue d'André Marchal.
↑ ab et cChristian Morrisson, « Jean Lhomme, de l'économie à l'histoire (1901-1987) ». In : Revue économique, volume 39, no 3, 1988, p. 497-510. Disponible sur : Persée
↑Le Figaro, Edition 1930-12-09 N343 "La vie universitaire" Agrégation des facultés de droit : "...Sont institués agrégés près les facultés de droit De Lille, M. Jean Lhomme" https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2964416/texteBrut
↑"Sociologie d'une discipline hétéronome. Le monde des formations en gestion entre universités et entreprises. Le cas de la France. Années 1960-1990." Fabienne Pavis, 6/01/2003. Thèse de doctorat de sociologie de l'Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne. https://hal-esc-rennes.archives-ouvertes.fr/tel-01115989/document Note de bas de page no 2 page 81
↑MORRISSON (Christian) et GOFFIN (Robert), QUESTIONS FINANCIÈRES AUX XVIIe ET XIXe SIÈCLES, préface de Jean Lhomme et Robert Besnier, Paris, P.U.F. 1967, in-8, br., (couv. fanée et tachée), 152 p. Une étude fouillée sur la pensée de l’économiste et financier français Forbonnais, et de la continuité de sa pensée dans la doctrine économique des 3 siècles qui ont suivi. (Réf. 39052)
↑Who's Who in Sud-Ouest, 1ère édition, Paris, éditions Jacques Lafitte, 1987, p. 175.