Fils de René Lecomte, diplomate français, Jean Lecomte a épousé en secondes noces Marguerite Turquet Bravard de la Boisserie (fille du Comte François Turquet Bravard de la Boisserie et de Marie-Aymée de Charpin-Feugerolles)[5].
Après avoir obtenu deux licences à la Faculté des sciences de Paris (Sorbonne), en sciences mathématiques et en sciences physiques, il est admis en 1919, à l’âge de 21 ans, en qualité de travailleur libre au Laboratoire de recherches physiques de ladite faculté, où, l’aisance financière de sa famille le lui permettant, il ne demande aucun salaire en rétribution de ses travaux de recherche qu’il choisit d’orienter vers l’étude du rayonnement infrarouge[6],[7],[8],[9].
Poursuivant parallèlement ses études, il accède en 1924 au grade de docteur ès sciences physiques en soutenant, devant la Faculté des sciences de Paris, une thèse intitulée : « Contribution à l'étude de l'absorption des rayons infrarouges par les composés organiques ».
Son emploi bénévole au laboratoire de recherches physiques perdurera jusqu’à la création du CNRS en 1939, né de la fusion de plusieurs laboratoires, qui lui accordera alors le titre, et aussi désormais la rémunération, de maître de recherches. Il y sera ensuite nommé directeur de recherches en 1943, et directeur de recherches de classe exceptionnelle en 1958.
Élu membre de l’Académie des sciences le 27 avril 1959, il en assurera la vice-présidence en 1975 et 1976, mais, sa santé déclinant, il renoncera ensuite à son tour de présidence.
Au cours de sa carrière, il sera aussi membre de nombreuses institutions scientifiques et sociétés savantes, en France comme à l’étranger[6],[7],[8]. (Sélection) :
Dès ses premiers pas de chercheur bénévole au sein du laboratoire de recherches physiques de la faculté des sciences de Paris, en 1919, il choisit de s’engager vers un domaine encore inexploré en France : la spectroscopie infrarouge[6],[7],[8].
Après quatre années de recherches aussi laborieuses qu’infructueuses, il commença à obtenir des résultats encourageants et put enfin, en juin 1924, soutenir sa thèse sur les spectres infrarouges des composés organiques.
Il apporta ensuite plusieurs perfectionnements techniques importants, notamment, en 1928, l’enregistrement photographique des spectres infrarouges, qui constitua une avancée mondiale majeure en termes de facilité et de rapidité d’analyse, ainsi que la mise en œuvre de la méthode des poudres, permettant d’examiner de nombreux corps solides, qui lui permit d’étudier des milliers de molécules organiques et d’en tirer des règles générales utiles en chimie[7].
Ses travaux permirent notamment d’analyser par infrarouge, bien plus aisément que par d’autres méthodes, les éléments constituant les carburants dans les domaines de l’aviation et de l’automobile.
Jean Lecomte orienta aussi ses recherches vers des études de structure des molécules et de leur mode de vibration, développant ainsi la méthode d’investigation infrarouge, laquelle se complète utilement avec la méthode des spectres de Raman découverte en 1928.
Bien que n’appartenant pas au corps enseignant, il fut aussi amené naturellement, de par sa renommée scientifique, à former de nombreux chercheurs, français et étrangers, qui furent à leur demande ses disciples et a dirigé plusieurs dizaines de diplômes d’études supérieures ou thèses de doctorats ès sciences.
Internationalement reconnu, il participa à de nombreuses conférences de par le monde et fut notamment l'initiateur (avec Alfred Kastler) et, durant des années, l’organisateur des « Rencontres européennes de spectroscopie moléculaire » rassemblant tous les deux ans les spécialistes de la discipline, manifestations alternant avec des rencontres similaires organisées sur le continent américain par les Gordon Research Conferences(en).
Publications
Jean Lecomte est l’auteur d’environ 400 publications scientifiques dans le domaine du rayonnement infrarouge[14],[8].
Ouvrages principaux
Jean Lecomte, Contribution à l'étude de l'absorption des rayons infrarouges par les composés organiques (Thèse de la Faculté des sciences de Paris, doctorat ès sciences physiques, n° 1807), Paris, La lino-générale, , 295 p., in-8° (BNF30767615).
Jean Lecomte, Le spectre infrarouge, Paris, Journal de physique (Presses universitaires de France), coll. « Recueil des conférences-rapports de documentation sur la physique », , 468 p., in-8° (BNF32362184).
Jean Lecomte, Le spectre infrarouge et ses applications dans les sciences naturelles et biologiques, Paris, Hermann & Cie, coll. « Actualités scientifiques et industrielles. Bibliothèque de la Société philomathique de Paris » (no VIII), , 58 p. (BNF32362186, lire en ligne).
Jean Lecomte, Le rayonnement infrarouge : Applications biologiques, physiques et techniques, t. 1, Paris, Gauthier-Villars, coll. « Collection des actualités radiobiologiques », , 392 p., in-8° (BNF32362181), (Les deux tomes de cet ouvrage, qui totalisent 764 pages et 422 figures, ont paru en 1948 et 1949 dans le Handbuch der Physik(de) et ont été traduits en langue russe en 1958)[8].
Jean Lecomte, Le rayonnement infrarouge : La spectrométrie infrarouge et ses applications physico-chimiques, t. 2, Paris, Gauthier-Villars, coll. « Collection des actualités radiobiologiques », , 372 (paginé 393-764), in-8° (BNF32362182).
↑ abcde et fMarcel V. Migeotte, « Eloge de Jean Lecomte », sur persee.fr, Bulletins de l'Académie Royale de Belgique n° 65, pp. 657-664 (consulté le ).
↑Jean Lecomte a été choisi par le Handbuch der Physik pour réaliser le volume consacré à la spectrographie infrarouge dans cette grande encyclopédie. Œuvre d’une dizaine d’années, le volume a été intégré en 1958 dans l'encyclopédie, en langue française
↑Dans l’ordre national de la Légion d’honneur, Jean Lecomte a été successivement nommé au grade de chevalier par décret du 24 mars 1949 (JO du 26/03/1949) ; promu au grade d’officier par décret du 20 novembre 1956 (JO du 25 novembre 1956) ; promu au grade de commandeur par décret du 26 avril 1965 (JO du 27/04/1965) ; élevé à la dignité de grand officier par décret du 10 juillet 1975 (JO du 13/07/1975. - Cf. « Journal Officiel », sur legifrance.gouv.fr
Liens externes
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