Jean-Michel Huon de Kermadec
Jean-Michel Huon de Kermadec né le à Bohars (Finistère) et mort le dans la baie de Balade (Nouvelle-Calédonie) est un navigateur français. Entré à 18 ans dans la Marine royale, il participe à la guerre d'indépendance des États-Unis sous les ordres du comte d'Orvilliers et de La Motte-Picquet. La paix revenue, il part en 1785 pour un voyage d'exploration scientifique commandé par le contre-amiral Bruny d'Entrecasteaux au Levant. En 1791, il est choisi pour seconder Bruny d'Entrecasteaux dans sa tentative de retrouver le comte de La Pérouse, dont on était sans nouvelles depuis trois ans. Il meurt de la tuberculose pendant cette expédition. BiographieOrigines et débutsJean-Guillaume Huon de Kermadec descend d'une ancienne famille de la noblesse bretonne dont l'origine remonte au XIIIe siècle et dont le manoir originel se trouve à Pencran. Elle porte « d'or à trois annelets d'azur, cantonnés de trois croisettes recroisetées de même » et sa devise est : « atao da virviquen » (« toujours à jamais »). Fils aîné de Jean-Guillaume Huon de Kermadec, seigneur de Tromeur (1713-1758) et de son épouse Anne-Françoise du Mescam, dame de Mescaradec (1723-1788), Jean-Michel Huon de Kermadec est reçu, comme son frère Jean-Marie[1], page du roi en 1762. Il entre dans la Marine royale comme garde de marine en , avant d'être promu au grade d'enseigne de vaisseau en 1773. Guerre d'indépendance américaineEmbarqué en qualité d'enseigne du vaisseau le Sensible, commandée par le chevalier Bernard de Marigny, dans l'armée du comte d'Orvilliers, il sort de Brest, le , pour aller à la rencontre des forces anglaises. Ayant aperçu, le , un certain nombre de voiles sous le vent de sa flotte, l'amiral français envoie en avant le Sensible, qui rapporte bientôt que la flotte anglaise compte 30 vaisseaux de ligne aux ordres de l'amiral Keppel. D'Orvilliers donne aussitôt l'ordre de se ranger en ordre de bataille ; mais une brume épaisse sépare les deux armées, qui ne se retrouvent que le , à la hauteur d'Ouessant. Il sert sur le vaisseau le Diadème, commandé par M. de Dampierre, dans l'escadre de La Motte-Picquet, lorsque ce général réunit ses forces à celles que le comte d’Estaing avait à la Martinique. Après cette jonction, Kermadec prend part au combat et à la prise de la Grenade, puis au siège de Savannah en 1779 ; enfin aux combats des et , livrés par l'escadre de La Motte-Picquet à l'amiral Hyde Parker. En 1781, il est nommé chevalier de l'ordre de Saint-Louis. Voyage d'exploration au LevantEn 1785, Huon de Kermadec embarque sur la Résolution à Brest en tant que commandant en second du contre-amiral Bruny d'Entrecasteaux et prend part au voyage d'exploration vers le Levant (Chine). Cette expédition ouvre une nouvelle route maritime vers la Chine, la Résolution passe par le détroit de la Sonde, les Moluques, les Mariannes et les Philippines, jusqu'à Canton, en traversant, contre la mousson, des régions inexplorées et dangereuses. À la recherche du comte de LapérouseHuon de Kermadec se voit confier son premier commandement sur le Rhône, en 1789 et, le de cette même année, il devient membre de l'Académie de marine. Il sert à nouveau sous les ordres d'Entrecasteaux sur le Patriote en 1790-1791, et est choisi pour commander la frégate l'Espérance, lors de l'expédition d'Entrecasteaux destinée à aller chercher le comte de La Pérouse, qui quitte le port de Brest le . Ce n'est qu'une fois en mer, le lendemain, qu'il est averti de sa promotion au grade de capitaine de vaisseau. Après une escale à Tenerife et au Cap de Bonne-Espérance et une étude de l'île d'Amsterdam et de l'île Saint-Paul, d'Entrecasteaux décide d'aller examiner les rapports voulant que certains habitants des îles de l'Amirauté « portaient des uniformes français et des ceintures de marins » et il approche de ces îles en « passant au sud de la Nouvelle-Hollande ». Le , les deux vaisseaux parviennent à baie de la Recherche[2] sur Van Diemen's Land, actuelle Tasmanie, où ils trouvent de l'eau potable et des vivres. Ils y séjournent jusqu'au . L’expédition met alors les voiles au nord et rejoint l'île des Pins, sur la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie puis vers la Nouvelle-Irlande, elle rejoint à nouveau les îles de l'Amirauté puis Ambon sans trouver aucune trace de La Pérouse. Depuis les Indes orientales néerlandaises, l'expédition mit le cap au sud-ouest vers la Nouvelle-Hollande, et après avoir traversé l'archipel de la Recherche, ils atteignent la baie de l’Espérance[3], Australie-Occidentale, le . Les Français restent au mouillage jusqu'au . Avec des réserves en eau potable à un niveau critique en , Huon de Kermadec parvient à convaincre d'Entrecasteaux de mettre le cap vers la Tasmanie, où ils étaient assurés de pouvoir se réapprovisionner, perdant ainsi l'opportunité de déterminer l'existence d'un détroit au sud de la Nouvelle-Hollande. Le , l’expédition retourne à la Baie de la Recherche. Ce second voyage en Tasmanie, qui se poursuivra jusqu'au , sera marqué par des contacts amicaux avec les habitants indigènes vivant sur place. Il permit également la découverte de l'estuaire de la rivière Derwent. La Recherche et l'Espérance se dirigent alors vers Tongatapu et Balade en Nouvelle-Calédonie, où Huon de Kermadec meurt de la tuberculose le [4]. Lettré et cultivé, Huon de Kermadec dessinait et jouait de la flûte. Avant sa mort, il laisse des instructions précises pour que sa bibliothèque soit partagée entre les officiers de l'expédition. Jamais marié, il ne laisse pas de descendance. PostéritéJean-Michel Huon de Kermadec a laissé son nom à :
Il a aussi laissé son nom indirectement à un arbre (Metrosideros kermadecensis) et un oiseau (Pétrel des Kermadec) des îles Kermadec. Notes et références
AnnexesBibliographie
Article connexeLiens externes
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