Dans les années 1930, il se fait connaître par ses prises de position contre l'occupation militaire de son pays par les États-Unis.
Sa poésie aborde la lutte du peuple noir contre l'esclavagisme, fait l'éloge des héros de l'indépendance d'Haïti. Il se classe parmi les humanistes et les poètes de la Négritude.
Ses textes sont de longs cris de souffrance et de révolte contre les injustices, les abus et les humiliations de l'étranger. La fusillade du d'un groupe de paysans à carrefour Marchaterre par des soldats américains l'a profondément marqué. Son roman intitulé « Province » et son texte dédié à « La Croix- Marchaterre » sont particulièrement inspirés de ce triste événement[1].
L'Afro-haïtien s'est également montré sensible face aux souffrances des Noirs. Dans Black-soul, un poème écrit en prose rythmé, l'écrivain retrace les calamités de ses compatriotes victimes du commerce triangulaire.
Il fit également une carrière diplomatique et fut nommé ambassadeur en poste en Argentine.
Sous la dictature des Duvalier père et fils, il s'exile vers la Jamaïque avant de s'installer au Sénégal sur l'invitation du président sénégalais Senghor.
Après la fin de cette période duvaliériste, Brierre retourne à Haïti. Il meurt à Port-au-Prince dans la nuit du 24 au .
Œuvres
Poésies
Chansons secrètes. (préface de Richard Constant.) Port-au-Prince: Imprimerie Haïtienne, 1933, 74 p.
« Toinon, cette mosquée », « Métem-psychose » et « Me revoici Harlem ». Gerbe pour deux amis, par Jean-Fernand Brierre, Roussan Camille et Félix Morisseau-Leroy. Port-au-Prince: Deschamps, 1945, 26 p.
Black Soul. (illustrations de Geo. Remponeau). La Havane: Editorial Lex, 1947.
Dessalines nous parle. Port-au-Prince: Deschamps, 1953, 8 p.
La Source. Buenos Aires (Collection du jubilé du docteur Jean Price Mars), 1956, 38 p.
Chansons secrètes; 10 Works. Nendeln: Kraus Reprint, 1973 (édition bilingue français-anglais ; français-espagnol pour Pétion y Bolivar). (Chansons secrètes ; Nous garderons le dieu ; Black Soul ; Belle ; Les Aïeules ; Dessalines nous parle... ; Pétion y Bolívar [El adiós a La Marsellesa] ; La source ; La nuit ; Or, uranium, cuivre, radium.)
Jean Durosier Desrivières, « Brierre J.-F. », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud (dir.), Dictionnaire des écrivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, Océan Indien, H. Champion, Paris, 2010, p. 70-74 (ISBN978-2-7453-2126-8)
Ulysse Pierre-Louis, L'univers poétique de Jean F. Brierre : une obsédante quête d'identité, Éd. Christophe, Port-au-Prince, Haïti, 1997, 96 p.