Né dans un milieu d'artiste, son père, Pierre Dumont (1660-1737), est un sculpteur originaire de Valenciennes, et son frère aîné, François (1688-1726), embrassa la profession paternelle.
De 1727 à 1761, il exposera au Salon. Son Moïse, témoignage de celui qui fut essentiellement un peintre d'histoire et de tableaux religieux, fait partie de la collection du musée Jeanne d'Aboville de La Fère (Aisne).
« La composition de ce tableau rejoint, par sa sévérité, la grande tradition du siècle précédent, comme elle annonce le retour à l'antique qui s'imposera avec le néo-classicisme […] Le rigoureux équilibre de la composition, son traitement dramatique, le soin apporté au rendu des impressions, la richesse décorative contribuent à faire de cette toile un prototype parfait de la peinture héroïque, triomphe de la vertu antique érigée comme un modèle sublime. »
— Mathieu Pinette, Françoise Soulier-François, De Bellini à Bonnard, Chefs-d'œuvre de la peinture du Musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon, éditeur Pierre Zech, Paris, 1992, p. 124.
Homme nu couché, vu de dos, accoudé à une pierre[14], sanguine et craie sur papier beige, H. 0,355 ; L. 0,530 m, Beaux-Arts de Paris. Les Beaux-Arts conservent deux académies, celle-ci datée de 1742 et un Homme debout de dos de 1739. L'étude de 1742 fait partie des œuvres sélectionnées et gravées trente-deux ans plus tard par Gilles Demarteau pour sa Suite d'académies masculines d'après les dessins des plus célèbres professeurs de l'Académie royale[15].
Trophée d'instruments de musique[16], sanguine, H. 0,332 ; L. 0,124 m, Beaux-Arts de Paris. Ce dessin est préparatoire pour une gravure exécutée en sens inverse par Jacques-François Blondel et publiée par Gabriel Huquier. Elle fait partie d'une suite composée d'un titre et de sept planches offrant quatorze modèles de trophées, intitulée Livres de Nouveaux Trophées Inventez Par J. Dumont Le Romain Peintre Ordinaire du Roi. La seule autre étude préparatoire pour cette série aujourd'hui conservée se trouve à la Kunstbibliothek à Berlin[17].
Iconographie
Maurice Quentin de La Tour (1704-1788) : Portait de Jacques Dumont jouant de la guitare, pastel (non localisé), et Jacques Dumont en costume d'intérieur avec sa palette et ses pinceaux, à sa table de travail du même, également un autre portrait[1].
↑ a et bL'Illustration, de juin 1921, et « Trois portraits de Jacques-Jean Dumont dit le Romain, peintre et graveur par Maurice Quentin de La Tour », dans Renaissance de l'Art Français et des Industries de Luxe, vol. no V, juillet-décembre 1921, p. 660, reproduction p. 661.
↑Jean-Jacques Guiffrey, État civil d'artistes français, "Bulletin de la société de l'histoire de l'art français", 1875, page 59, acte n° XXXI :"Extrait du registre des baptêmes de la paroisse Saint-Nicolas-des-Champs:
"À Paris :Le vingt-quatre may mil sept cent un, a été baptisé Jacques, né du dix de ce mois, fils de Pierre Dumont, maître sculpteur, et de Marie Mercier, sa femme, demeurants rue de Boucherat. Le parrein, Jacques Le Clerc de Bonnegoure, chevalier de Saint-Lazare, demeurant rue Saint-Martin ; la marreine, demoiselle Renée Lambert, épouse de Julien Lemaître, inspecteur des Bâtiments du Roy, demeurant au vieux Louvre, lesquels ont signé...
Collationné et délivré le 11 may 1780"
↑François-Léandre Regnault-Delalande, Catalogue raisonné d'objets d'art du cabinet de feu M. de Silvestre, ci-devant chevalier de l'ordre de Saint-Michel et maître à dessiner des enfants de France, 1810, p. 6, lot no 23.
↑Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, François Boucher et l'art rocaille dans les collections de l'Ecole des beaux-arts, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 2003-2006, p. 198-201, Cat. 43
↑Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, François Boucher et l'art rocaille dans les collections de l'Ecole des beaux-arts, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 2003-2006, p. 270-272, Cat. 65
Annexes
Bibliographie
Madame de Beaumer, « Lettre sur les tableaux de M*** à M*** », in Journal des Dames (1761-1762), , collection de l'INHA
Guy Vattier, Une famille d'artistes : Les Dumont, 1660-1884, Paris, 1890, 217 p.
Jean Locquin, Jacqueline Viaux-Locquin, La peinture d'Histoire en France : de 1747 à 1785, étude sur l'évolution des idées artistiques dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Paris. H. Laurens, 1912, p. 5-7.
Louis Dimier (dir.), Robert Brun, Émile Dacier, Georges Huard, Les Peintres français du XVIIIe siècle : histoire des vies et catalogue des œuvres, Paris, Bruxelles, G. van Oest, t.II, 1928.