Jacques Crickillon a étudié la philologie romane à l'Université libre de Bruxelles. Sa connaissance de l'Afrique et de l'Extrême-Orient, son intérêt pour la sociologie, l'histoire de l'art et des religions s'accompagne d'une passion pour la littérature extra muros. Il a enseigné le français à l'Athénée Fernand Blum à Schaerbeek pendant de nombreuses années.
Son œuvre tantôt principalement romanesque et poétique a été de nombreuses fois récompensée. En 1978, il reçoit le prix triennal de littérature du gouvernement belge de poésie pour son recueil La guerre sainte (André De Rache, 1975). Il obtient le prix Victor Rossel 1980, pour son recueil de nouvelles Supra-Coronada, le Palmier d'Or du Festival international de la Francophonie à Nice et en 1984 le Prix Alix Charlier-Anciaux de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique pour l'ensemble de son œuvre (prix quinquennal).
Touche à tout littéraire, Jacques Crickillon a abordé aussi l'écriture théâtrale et des dramatiques radiophoniques (Sommeil blanc, Le Cri de Tarzan, etc.), l’essai (André Miguel, Oberland, Montagne romantique, etc.) mais également des œuvres pour la jeunesse (Les Oreilles-Coquillages, Contes de la plume et du papier, etc.)[2].
À partir de l’an 2000, il est édité aux éditions du Taillis Pré (À Kénalon, Le Bois de Pluie (2006) ou Le Bois de Cendre (2008) dont Christophe Van Rossom dira : «Ceci n’est pas un livre, un poème, une narration. C’est un couteau sanglant, c’est un portrait sans fard du poète en temps de détresse.» Litanies (2016) est son dernier titre publié dont Jacques De Decker dira qu’il démontrait là «dans un invraisemblable lâcher-tout de fantasmes, de fatrasies, d’aveux et d’aventures qu’il est l’éternel trappeur des hautes terres»[2].
Œuvres
Récits et romans
Cinq Récits, dans Bruxelles à mur ouvert, photographies de Michel Huisman, récits, Bruxelles, Vokaer, 1980.
Supra-Coronada, roman, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1980. *Prix Victor Rossel1980
Parcours 109, roman, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1983.
La Nuit du Seigneur, roman, Bruxelles, Paul Legrain, 1984.
Le Tireur birman, roman, Paris, Belfond, 1987.
Les Oreilles-Coquillages, sous le nom de Frank Paradis, roman, Bruxelles, Pré aux Sources, 1991.
Enfant avec cravate et peintures de guerre, sous le nom de Frank Paradis, roman, Bruxelles, Pré aux Sources, 1992.
Contes de la plume et du papier, sous le nom de Frank Paradis, roman, Bruxelles, Pré aux Sources, 1993.
Babylone Demain, suivi de Le Tueur birman, Parcours 109 et Supra-Coronada, récits, Bruxelles, La Renaissance du Livre, coll. «Les Maîtres de l'Imaginaire», 2001.
A Kénalon I, récits, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2004.
A Kénalon II, récits, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2005.
Le Bois de pluie, roman, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2006.
A Kénalon I et II, sous coffret, avec un collage de Ferry C., récits, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2006.
Poésie
La Défendue, poésie, André De Rache, Bruxelles, 1968.
L'Ombre du Prince, poésie, André De Rache, Bruxelles, 1971.
La Barrière blanche, poésie, André De Rache, Bruxelles, 1974.
Ballade de Lorna de l'Our, poésie, Amay, L'Arbre à Paroles, 1996.
L'Astrolabe, poésie, Bruxelles, Maelstrom, 1997.
Au bord des Fonderies mortes, poésie, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1998.
La Chanson de Nana Sumatra, poésie, Lausanne, L'Âge d'Homme, Lausanne, 2001.
Cercle Afanema (La Défendue, L'Ombre du Prince, La Barrière blanche, La Guerre sainte, À Visage fermé), poésie, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2001.
Phase Terminale, sous coffret, avec des illustrations de l'auteur, Le Taillis Pré, 2010.
Essais
L'œuvre romanesque d'Albert Ayguesparse, essai, André De Rache, 1970.
André Miguel, essai, Rodex, Subervie, 1977.
Raymond Chasle L'Île-Étoile, Amay, Vérités, Amay, 1978.
Oberland, Montagne romantique, suivi d'Engadine et Montagne symboliste, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 2000.
Compagnons d’aventure. Chroniques de science-fiction, fantasy et fantastique (1988-2013), Bruxelles, SAMSA, Académie royale de langue et de littérature française, 2015. 280 p.
Prix et distinctions
Prix Franz De Wever 1968 de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique pour son recueil de poèmes La Défendue[3]
Grand Prix triennal de Littérature du gouvernement belge 1978 pour son recueil La guerre sainte (André De Rache, 1975)