JLG/JLG, autoportrait de décembre
JLG/JLG, autoportrait de décembre est un film français réalisé et produit par Jean-Luc Godard et sorti en 1995.
Synopsis
Le réalisateur s'interroge sur sa place dans l'histoire du cinéma, et sur l'interaction entre l'industrie du cinéma et l'art cinématographique. Certains de ses propres films réalisés sont mentionnés, le thème des films non réalisés est également évoqué, mais ces parties initialement prévues ne sont pas devenues des éléments essentiels du film. Elles ont été remplacées par de nombreuses citations tirées de la littérature historique (artistique) et philosophique, parfois accompagnées d'une indication de la source, parfois présentées sans indication de la source. Dans le film, les éléments suivants peuvent être identifiés :
- de nombreux clichés des rives du lac Léman et des paysages de sa partie suisse, dans le canton de Vaud ;
- quelques photos de l'intérieur de la maison de Godard à Rolle, ainsi que des peintures, des dessins et des gravures sur les murs ;
- Godard, citant des livres ou exposant ses propres pensées ;
- des références à des films, parfois montrées sur de petits écrans, parfois documentées uniquement par le son ;
- de courtes séquences fictives : des contrôleurs d'un « Centre du cinéma » inspectent les étagères de livres et de cassettes vidéo de Godard ; une jeune assistante de montage aveugle pose sa candidature chez Godard (et fait très bien son travail) ;
- Godard dans des situations quotidiennes - comme lors d'une partie de tennis déjà prévue dans le projet ;
- la musique du film est composée de courts extraits de musique classique et de musique nouvelle. Les compositeurs des morceaux de musique utilisés sont Arvo Pärt, Ludwig van Beethoven, Werner Pirchner, Paul Hindemith, Dino Saluzzi et David Darling ;
- outre la parole, les bruits d'ambiance et la musique, Godard utilise dans JLG/JLG trois éléments sonores qui reviennent souvent et qui ont également été utilisés dans les Histoire(s) du cinéma et d'autres films de la même période : la sonnerie d'un téléphone (c'est ainsi que commence le film, avant même les premières images), le cri des corbeaux ainsi qu'un « cluster au piano [sons graves] avec une très longue réverbération » comme le dit Jürg Stenzl.
Godard se met alternativement en scène dans deux typologies : tantôt il est le bibliophile concentré, crayon à la main, citant d'abord Ludwig Wittgenstein, puis Denis Diderot, tantôt il apparaît comme le vieillard un peu perdu avec son bonnet de laine à pompon et son inévitable cigare.
Fiche technique
Distribution
Production
Godard a noté des idées et des ébauches pour son Autoportrait de décembre depuis le début des années 1990, à une époque où il travaillait parallèlement et en priorité sur son projet au long cours Histoire(s) du cinéma. Dans un texte de 1993 intitulé Scénario 2, il écrit :
« Le film se construit, est composé par le mélange entrepacé, entrelardés les uns aux autres, de quatre éléments […] : A : les paysages traversés / B : les films faits / C les films non faits / D : JLG en action quotidienne. […] A : […] Il s’agira de paysages d’enfance et d’autrefois, sans personne dedans. Et aussi de paysages plus récents, où ont lieu des prises de vue. […] D : […] Et toutes ces soixante-deux et trois années[1] pourraient se terminer à la revoyure par une vision de l’idiot et/ou du prince entrevu dans Soigne ta droite, en train de se faire passer au filet de tennis par un splendide revers de retour de service de l’adversaire amical, regardant passer l’éclair blanc, incapable de bouger, et entendant dans un sourire les paroles de Faulkner : «Le passé n’est jamais mort, il n’est même pas passé.» »
— Jean-Luc Godard[2] .
Le film a finalement été produit pour le compte de Gaumont à l'occasion des festivités organisées au Musée d'art moderne de New York pour le centenaire de la société de production[3].
Accueil critique
Pour Télérama, JLG/JLG « n'est pas une autobiographie, mais un autoportrait », et « JLG JLG n'en est pas moins, d'abord et surtout, une œuvre d'art. Mieux : un hymne à l'art »[4].
Notes et références
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
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Longs métrages |
- À bout de souffle (1960)
- Le Petit Soldat (1960)
- Une femme est une femme (1961)
- Vivre sa vie (1962)
- Les Carabiniers (1963)
- Le Mépris (1963)
- Bande à part (1964)
- Une femme mariée (1964)
- Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution (1965)
- Pierrot le Fou (1965)
- Masculin féminin (1966)
- Made in USA (1966)
- Deux ou trois choses que je sais d'elle (1967)
- La Chinoise (1967)
- Week-end (1967)
- Le Gai Savoir (1968)
- One + One (1968)
- Un film comme les autres (1968, avec le groupe Dziga Vertov)
- British Sounds (1969, avec le groupe Dziga Vertov)
- Pravda (1969, avec le groupe Dziga Vertov)
- Le Vent d'est (1969, avec le groupe Dziga Vertov)
- Vladimir et Rosa (1970, avec le groupe Dziga Vertov)
- Luttes en Italie (1971, avec le groupe Dziga Vertov)
- Tout va bien (1972, avec le groupe Dziga Vertov)
- Lettre à Jane (1972, avec le groupe Dziga Vertov)
- One P.M. (1972, coréalisé avec Richard Leacock et Donn Alan Pennebaker)
- Numéro deux (1975, coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- Ici et ailleurs (1976, coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- Six fois deux / Sur et sous la communication (1976, série de films coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- Comment ça va (1976, coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- France, tour, détour, deux enfants (1979, coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- Sauve qui peut (la vie) (1980)
- Passion (1982)
- Prénom Carmen (1983)
- Je vous salue, Marie (1985)
- Détective (1985)
- Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma (1986)
- Soigne ta droite (1987)
- King Lear (1987)
- Histoire(s) du cinéma (1988-1998)
- Nouvelle Vague (1990)
- Allemagne année 90 neuf zéro (1991)
- Hélas pour moi (1993)
- Les enfants jouent à la Russie (1993)
- JLG/JLG, autoportrait de décembre (1995)
- Deux fois cinquante ans de cinéma français (1995, coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- For Ever Mozart (1996)
- Éloge de l'amour (2001)
- Notre musique (2004)
- Film Socialisme (2010)
- Adieu au langage (2014)
- Le Livre d'image (2018)
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Courts métrages |
- Opération Béton (1955)
- Une femme coquette (1956)
- Une histoire d'eau (1958, coréalisé avec François Truffaut)
- Tous les garçons s'appellent Patrick (1959)
- Charlotte et son jules (1961)
- Les Sept Péchés capitaux (segment La Paresse, 1962)
- Rogopag (segment Le Nouveau Monde, 1963)
- Les Plus Belles Escroqueries du monde (segment Le Grand Escroc, 1964)
- Paris vu par… (segment Montparnasse et Levallois, 1965)
- Le Plus Vieux Métier du monde (segment Anticipation, ou l'Amour en l'an 2000, 1967)
- Loin du Vietnam (segment Caméra-œil, 1967)
- Cinétract (plusieurs mini-films, 1968)
- La Contestation (segment L'Amour, 1969)
- Lettre à Freddy Buache (1982)
- Soft and Hard (1985, coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- Meetin' WA (1986)
- Un sketch (segment Armide, 1987)
- Puissance de la parole (1988)
- On s'est tous défilé (1988)
- Le Rapport Darty (1989, coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- Je vous salue, Sarajevo (1993)
- Les Français vus par les Français (segment Le Dernier Mot, 1993)
- The Old Place (1998, coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- De l'origine du XXIe siècle (2000)
- Ten Minutes Older (segment Dans le noir du temps, 2002)
- Liberté et Patrie (2002, coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- Prière pour refusniks (2004)
- Vrai faux passeport (2006)
- Il y avait quoi (pour Éric Rohmer) (2010)
- Les Ponts de Sarajevo (segment Le Pont des soupirs, 2014)
- Khan Khanne (2014)
- 3x3D (segment Les Trois Désastres, 2014)
- Film annonce du film qui n'existera jamais : « Drôles de guerres » (posthume, 2023)
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Films sur Godard réalisés par des tiers :
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