Isaac de Madaillan de Lesparre

Isaac de Madaillan de Lesparre
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Isaac de Madaillan de Lesparre († 1627), seigneur de Montataire (seigneurie acquise par son aïeul Arnaulton de Madaillan-Lesparre au XVe siècle, en 1460), et marquis de Lassay, militaire français. En 1590, Judith de Chauvigné, veuve du gouverneur assassiné par Charles du Bellay, avait amené en secondes noces à Jean de Madaillan, divers domaines, dont le Château du Bois-Froust. L'abjuration du roi Henri IV amena la famille du protestantisme au catholicisme avec Isaac de Madaillan de Lesparre, qui, fixé dans le pays de sa mère, y complète en 1639 son domaine par l'achat du Château de Lassay et l'érection de son fief en marquisat en 1647[1].

Biographie

Fils de Jean de Madaillan de Lesparre, et de Judith de Chauvigné, il fut élevé dans la Protestantisme[2]. Il eut, tout jeune encore, la charge de guidon des gens d'armes du Prince de Condé[3]. Il servit contre ses coreligionnaires protestants sous les ordres de Charles II d'Elbeuf[4]. Louis XIII pour lui en témoigner sa satisfaction lui donna, en 1632, une pension de 4000 livres qui fut portée à 7000 en 1644, lorsque, à son retour de Hollande où il avait pris du service, il se fit catholique avec ses deux fils Louis et René[5].

Isaac de Madaillan avait eu de sa mère, Judith de Chauvigné, la terre de Bois-Froult, voisine de Lassay. C'est ce qui lui suggéra sans doute la pensée d'acheter Lassay qui lui fut adjugé en 1639 et qu'il fit ériger en marquisat au mois d'août 1647. " Le 7 septembre 1649, lé parlement enregistra les lettres d'érection en marquisat de la terre de «Lassay[6], augmentée de celles du Bois-Froult, du Horps et de Lamboux pour relever du comté du Maine à une seule foy et hommage lige. »[7].

Lorsque, après la Bataille des Avins, le , et le Siège de Corbie, les troupes espagnoles, sous la conduite de Ottavio Piccolomini, envahirent la Picardie, répandant l'épouvante à Paris[8], Louis XIII se transporta à Chantilly pour surveiller les opérations militaires. Les maréchaux Gaspard III de Coligny et Urbain de Maillé avaient pour mission de défendre la vallée de l'Oise. Montataire par sa position, pouvait devenir un poste important. Isaac de Madaillan ne voulait pas qu'il fut abandonné aux ennemis. A ce propos, il eut avec le roi un différend[9] qui aurait pu entraîner des suites fâcheuses[10].

Il fut enseveli comme ses ancêtres dans l'église de Montataire. Le baron de Condé indique approximativement sa mort en 1649. Maurice Campagne indique plutôt 1651.[11]

Famille

Il épousa en 1627, à Charenton, Jeanne de Warignies, fille de Tanneguy de Warignies, seigneur de Blainville, conseiller d'Etat et privé, capitaine de cinquante hommes d'armes, gouverneur de Pontorson, lieutenant pour le roi en Normandie, et d'Antoinette du Parc. Jeanne était la nièce du marquis de Blainville, premier gentilhomme de la Chambre, maître de la garde-robe, chevalier des ordres du roi et ambassadeur extraordinaire en Angleterre au mois d'octobre 1625[12].

C'est depuis[13] Isaac que les Madaillan-Montataire paraissent avoir souvent résidé à Paris où ils possédaient un hôtel rue du Colombier[14].

De son mariage avec Jeanne de Warignies, il eut[15] :

Notes et références

  1. Revue historique et archéologique du Maine, 1923, p 107.
  2. La maison de Madaillan, p. 92.
  3. La maison de Madaillan, p. 106.
  4. La maison de Madaillan, p. 106.
  5. La maison de Madaillan, p. 106.
  6. La maison de Madaillan, p. 107.
  7. Archives du Château de Lassay.
  8. Mémoires de Nicolas Goulas, t. 1, p. 289.
  9. La maison de Madaillan, p. 109.
  10. ...Le roy alla à Chantilly, et envoya le mareschal de Chastillon pour faire rompre les ponts de l'Oise. Montatère, gentilhomme d'auprès de Liancourt, rencontre le mareschal et luy dit : Que ferons-nous donc, nous autres de delà la rivière? il semble que vous nous abandonniez au pillage. — Envoyez, dit le mareschal, demander des gardes à M. Piccolomini ; je vous donnerai des lettres, il est de mes amys ; nous en usasmes ainsy en Flandres, après la bataille d'Avein. M. de Liancourt et M. d'Humières ayant appris cela, se joignent à Montatère. Le mareschal escrit : Picolomini envoye trois gardes [trois troupes armées] et mande au mareschal que si c'eust esté le mareschal de Brézé, il ne les auroit pas eus. Picolomini estoit homme d'ordre M. de Saint-Simon, chevalier de l'ordre et capitaine de Chantilly, pour faire le bon valet, alla dire au roy qu'il y avoit un garde à Montatère ; que c'estoit un lieu fort haut; que de là on pouvoit descouvrir quand le roy ne seroit pas bien accompagné, et le venir enlever avec cinq cens chevaux, car il y avoit, disoit-il, des guéz à la rivière. Voylà la frayeur qui saisit le roy ; il se met à pester contre Montatère, et dit qu'il vouloit que dans trois jours il eust la teste coupée, et que c'estoit luy qui avoit donné ce bel exemple aux autres. Montatère ne se monstre point, quoy que ce fust au mareschal de Chastillon qu'il s'en fallait prendre. Le roy luy mesme avoit donné lieu à la terreur qu'on avoit dans le pays, car il avoit fait desmeubler Chantilly qui a de bons fossés, et qui est au deçà de la rivière. Cette colère dura deux jours, au bout desquels Sanguin, maistre d'hostel ordinaire, servit au roy des poires qu'il avoit eues de Montatère. Le roy les trouva bonnes, et demanda d'où elles venoient : « Sire, luy dit-il en riant, si vous sçaviez d'où elles viennent, vous n'en voudriez peut-estre plus manger; mangez, mangez, puis je vous le diray.» Après il luy dit : « C'est cet homme contre lequel vous pestiez tant hier qui me les a données pour vous les servir ». Il se mit à rire et dit qu'il en vouloit avoir des greffes. Enfin M. d'Angoulesme fit la paix de Montatère, à condition qu'il n'en parleroit point. En effet le roy lui dit : « Montatère je te pardonne, mais point d'éclaircissement », et il tourna le dos (Tallemant des Réaux, Historiettes, éd. Paulin-Paris, t. 11, pp. 22 à 24.).
  11. Car il est probable que les quatre vers qui suivent se rapportent à cet événement, ils sont du  : Le bon monsieur Montataire, Je dis le fils et non le père Est mort cette semaine cy Et le petit Laval aussy (Loret, Muse Historique, éd. 1857-1877, t. 1, p. 176. let. 45.).
  12. Haag, France Protestante ; Dictionnaire de Louis Moreri ; Tallemant des Réaux, éd. Paulin-Paris t. IV p. 210.
  13. La maison de Madaillan, p. 111.
  14. Messire Isaac de Madaillan, demeurant aux faux bourgs Saint Germain les Paris rue du Coulombier parroisse Saint Sulpice estant de présant en sa terre de Lassay au païs du Mayne en la paroisse de Sainct Fraimbault audit Lassay confesse avoir receu de noble homme M la somme de deux cens soixante deux livres douze solz quatre deniers pour la moictié du quartier des mois d'apvril, may et juin de l'année mil six cens quarante quatre a cause de deux mil cens livres dix neuf solz de rente qui dès le trentiesme jour de décembre mil six cens trente cinq furent vendus et instituez par la ville de Paris audit seigneur de Madaillan par contract passé par devant Bruneau et Ribeyron notaires au Chatelet a prendre sur les huict millions de livres de rente des tailles faict et passé audit Lassay ce quatriesme jour de septembre mil six cens quarante et six devant nous François Bellaille et Michel Lamber notaires en la Cour Royal du Mayne residents audit Lassay. Signé : de Madaillan ; Bellaille ; Lamber (Archives de la famille de Madaillan.)
  15. La maison de Madaillan, p. 1112.
  16. Recherche de la Noblesse dans la Généralité de Tours, par Chambois et de Farcy, 1395.
  17. B. N. Nouveau d'Hozier, V. 317, pièce 4.
  18. Fonds de Raymond n° 15, et d'Hozier.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes