Iridium Next est la seconde génération de la constellation de satellites de télécommunications Iridium. Les satellites, d'une masse de 800 kilos chacun et d'une puissance électrique de 2 kW, sont placés à 780 km de la Terre, sur les mêmes orbites que les satellites de première génération[1].
Historique du programme
Cette nouvelle constellation fait l'objet d'une commande de 81 satellites (72 en orbite et 9 en réserve au sol)[2], le , à Thales Alenia Space, Cannes, France, pour un montant de 2,1 milliards de dollars[3],[4].
Le même jour, Iridium signe une ATP (Autorisation de Procéder), qui permet à Thales Alenia Space de commencer immédiatement les travaux de développement, avant même la finalisation du financement de la Coface, l’objectif étant de pouvoir lancer les premiers satellites au cours du premier trimestre 2015. L'accord final de la Coface est obtenu le [5].
En cette période de la crise économique de 2008-2010, cette annonce est saluée avec ampleur par la Bourse, d'autant que l'annonce du contrat, qualifié par certaine presse comme le « contrat du siècle » pour Thales Alenia Space[6], est faite directement à la bourse de New-York, dès son ouverture ce à 9h15, par les PDG des deux entreprises : Reynald Seznec[7], pour TAS et Matt Desch, pour Iridium[8].
La part européenne de ce contrat est de l'ordre de 60 %, répartie principalement entre les établissements de Thales Alenia Space en France (pour 50 %) à Cannes et à Toulouse, et les autres filiales européennes (pour 10 %) à Rome (Italie), Charleroi (Belgique) ; les 40 % restants faisant l'objet de sous-traitances aux États-Unis, principalement chez SEAKR à Centennial (CO) pour l'On Board Processor.
En , Thales Alenia Space choisit Orbital Sciences Corporation (OSC), à Gilbert, Arizona, pour l'intégration et les essais des satellites[10].
En , Thales Alenia Space choisit Lockheed Martin IS & GS, à Gaithersburg (MD) pour le développement de l'Application Software.
Charge utile
La partie principale de la charge utile de chaque satellite reprend les fonctions de ceux de première génération :
une antenne active en bande L, jusqu'à 1,5 Mb/s, pour la mission principale (48 faisceaux sur une couverture de 4 500 km de diamètre)
des antennes en bande Ka, jusqu'à 8 Mb/s, pour les liaisons inter-satellites
des antennes en bande Ka, pour les liaisons vers les téléports (sol).
Mais une nouveauté est mise en œuvre sur cette constellation de satellites en orbite quasi polaire, c'est la possibilité d'implanter, sur chaque satellite, une charge utile additionnelle de 50 kg, bénéficiant d'une puissance électrique de 50 à 200W, moyennant un coût d'implantation de 7 M€ et un coût annuel d'exploitation de 1,5 M€, pour des missions d'observation en continu de l'environnement terrestre[2].
Elles peuvent être développées par le CNES, Thales Alenia Space, Acri-ST, etc. pour comprendre :
des radiomètres à large bande pour le bilan radiatif terrestre ;
des imageurs multispectraux ;
des altimètres radar pour la connaissance du milieu océanique ;
des senseurs du mouvement des nuages ainsi que du vent dans les régions polaires ;
des enregistreurs de données de vol des aéronefs[11]
etc.
En fait Iridium conclut un marche global avec Aireon(en) pour l'intégration d'une charge utile ADS-B dans chaque satellite.
des générateurs solaires à deux axes reliés au corps du satellite par un mécanisme de rotation permettant le transfert de l'énergie collectée par les panneaux vers le corps du satellite, réalisés par RUAG Space à Nyon, Suisse[14],
des systèmes de batterie comportant quatre modules de batterie constitués d'éléments Li-ion prismatiques MPS 176065 qualifiés pour l'espace (5,6 Ah), offrant une combinaison idéale de robustesse, de légèreté, de performance et de durabilité pour les applications satellites LEO. Des dispositifs de protection intégrés sur l'élément, des systèmes d'équilibrage actif, des circuits de réchauffage et toutes les fonctions de télémétrie associées garantissent la durée de vie des batteries pour la durée de vie prévue de 12 ans des satellites. Les batteries seront conçues, fabriquées, assemblées, intégrées et testées dans l'usine de Poitiers de Saft. Les premiers systèmes de batterie sont livrés à Thales Alenia Space en ; les livraisons s'échelonnent ensuite sur quatre ans[15].
un logiciel nécessaire au routage des appels.
Centre de contrôle
Logiciel
Le logiciel applicatif relatif à la constellation est réalisé par Lockheed Martin. Il passe avec succès la Revue critique de définition (RCD) en , démontrant que sa conception se situe à un haut niveau de maturité, et tout à fait dans les délais prévus cette nouvelle génération de satellites de communications, avec un premier lancement prévu pour 2015[16].
Lancements
Le , Thales Alenia Space achève l’assemblage et les tests des satellites Iridium Next dans les locaux d’Orbital ATK tout en préparant leur départ vers le site de lancement de Vandenberg, pour un lancement alors prévu le [17],[18].
Quelques semaines plus tard, l'échec d'une fusée Falcon 9 sur le pas de tir de Cap Canaveral conduit à reporter le tir Iridium de plusieurs mois. Le premier tir a finalement eu lieu le samedi à 17H54 UTC[19] et a permis la mise de 10 satellites sur une orbite d'injection.
Iridium 127 est renommé Iridium 100[20].
Les satellites restés au sol sont Iridium 101, 174, 177, 178, 179 et 181[21].
Distinction
À l'issue d'une sélection comprenant désormais un vote public en ligne, Matt Desch, le président d’Iridium, a reçu le prix Satellite Executive of the Year 2018 durant le congrès Satellite de Washington. Matt Desch a salué au passage Jean-Loïc Galle, le président de Thales Alenia Space[22].