Iphigénie en Tauride (de Majo)
Ifigenia in Tauride
Iphigénie en Tauride Frontispice de la première édition imprimée de la partition
Iphigénie en Tauride (Ifigenia in Tauride) est un opera seria en trois actes de Gian Francesco de Majo sur un livret de Mattia Verazi (en) dont la première eut lieu le à Mannheim[1]. HistoireEn 1764, le compositeur napolitain Gian Francesco de Majo reçut une commission de l'électeur palatin Charles-Théodore de Bavière pour écrire un opéra à l'occasion de la fête du nom de ce dernier (le )[2]. Charles-Théodore mettait à sa disposition un orchestre d'excellente qualité[3] et la première eut lieu au théâtre du château de Mannheim, la résidence des électeurs palatins. Livret et orchestrationDans ses grandes lignes, Verazi suit les conventions rendues populaires par Pietro Metastasio (thèmes de la rivalité amoureuse et conflits)[4]. Verazi va jusqu'à reprendre pour cet opéra la fin de la Didone abbandonata de Metastasio, remplaçant sa Didon par le tyran Toante. Parallèlement, Verazi ne suit pas exactement l'histoire conventionnelle du mythe. Il s'en explique dans l'introduction du livret :
Verazi se détache aussi des conventions : il ne suit pas l'alternance récitatifs et arias et privilégie une action dramatique continue. En même temps, il introduit des ballets ou des pantomimes dans l'acte I. Pour sa part, de Majo utilise au maximum les ressources de l'excellent orchestre du théâtre, considéré comme le meilleur à son époque, véritable « armée de généraux également propres à donner un plan de bataille et à se battre. »[5]. De Majo innove dans l'ouverture avec une sinfonia à programme. Elle commence par un allegro con brio en mi bémol majeur représentant une tempête en mer, suivi d'un cantabile en sol majeur pour flute et cordes (les rescapés de la tempête arrivent en Tauride). L'ouverture se termine par un allegro lui aussi en mi bémol majeur, évoquant la bataille pendant laquelle les survivants grecs sont faits prisonniers par les Scythes. Ce recours à la sinfonia programmatique sera imité en 1779 par Guillard et Gluck qui reprendront pour leur Iphigénie en Tauride le thème de la tempête de Verazi[6]. DistributionÀ la création, les rôles principaux ont été tenus par les artistes suivants :
La choréographie fut confiée au maître de ballet François André Bouqueton (Signor Bouqueton)[7],[8]. RéceptionIl n'y a pas de documents montrant que l’opéra ait été joué dans des théâtres autres que celui de Mannheim mais le livret de Verazi fut repris d’abord par Carlo Monza pour son opéra Oreste (1766 à Turin) puis par Niccolò Jommelli (1771 à Naples), dans une version retravaillée par Verazi lui-même. Notes et références
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