Au Moyen Âge, Guillaume est le premier fils du seigneur Tasteville. À la suite d'une tentative de noyade sur son petit frère, il est enfermé par son père. Lorsqu'il s'échappe de son cachot, c'est pour découvrir que le fléau noir s'est abattu sur sa famille, dont il est le seul survivant. Il fait alors vœu devant Dieu de servir l’Église et pour racheter ses péchés, se crève un œil.
Vingt-cinq ans plus tard, en 1378, pendant que Clément VII se dispute la place de souverain pontife avec Urbain VI, Guillaume, devenu Guillermo Barnal est grand inquisiteur. Il est chargé d'une affaire à Carpentras où il rencontre Samuel de Naples, un médecin juif qui tente de trouver un remède contre la peste. Le grand inquisiteur l'accuse du meurtre de deux prêtres mais lui se dit innocent. À ces accusations se mêlent des histoires de sorcellerie, d'hérésie, de dispute entre foi et science mais aussi le désir de conserver le pouvoir à tout prix.
Musique originale composée par Christophe La Pinta
Saison 1
Liste des épisodes
De viris : des hommes
Docendi & iudicandi : d'enseigner et de juger
Murus strictus : murs étroits
Dura lex sed lex : la loi est dure, mais c'est la loi
Hic Jacet : ci-gît
Aura popularis : le vent de la faveur populaire
Consensus omnium : le consentement universel
Acta est fabula : la pièce est finie
Abandon d'une saison 2
France 2 a commandé une deuxième saison[1]. Pourtant, après plus d'un an de discussion, la chaîne finalement abandonne le projet d'une seconde saison[2].
Polémique
Dans un communiqué publié le , Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la conférence des évêques de France, écrit : « je pleure et m’indigne de songer qu’à l’audimat, beaucoup risquent de se croire instruits par cette manière tendancieuse d’honorer l’histoire humaine et religieuse… »« Plusieurs universitaires médiévistes, peu suspects de complaisance envers l’Église catholique, nous disent combien ils sont atterrés par cette série », et de citer, « entre autres points scandaleux, le traitement indigne réservé à la grande mystique Sainte Catherine de Sienne »[3].
Citons aussi un article de Tristan Denonne publié dans le Monde le qui remet en cause le sérieux historique de la série, principalement du point de vue des faits religieux liés à la vie de Catherine de Sienne[4].
Un collectif de blogueurs catholiques dénonce la série par l’humour, en créant une vidéo parodique[5] et par la création d’un personnage fictif « Saturnin Napator »[6]. Leur volonté est de dénoncer avec humour la série. « Notre objectif, c’est d'en rester à une réaction paisible et bon enfant. Si la série est blasphématoire, elle l’est surtout contre l’intelligence et le bon goût ! »[7]. Dans le même temps, ils créent un site Internet plus sérieux sur l’Inquisition, L’Inquisition pour les nuls[8], dont l’objectif est de renseigner sur l’époque[9],[10],[11].
Nicolas Cuche se défend : « Je ne voudrais pas qu’on s’imagine qu’Inquisitio est une sorte de brûlot anticlérical un peu simplet, une énième histoire mettant en scène la cruauté de l'Église… Sur le plan historique, ce serait faux. Sur le plan romanesque, convenu et limité »[12]. Nicolas Cuche reconnaît la non-véracité historique de la série Inquisitio, affirmant que son Moyen Âge tient plus « de la science-fiction et des jeux vidéo » que de « la vérité de reconstitution »[13].
Pour l’écrivain Gilles Martin-Chauffier, Inquisitio« ressemble au Moyen Âge comme un bac à sable rappelle le Sahara. Quand on songe à des séries comme Les Tudors ou Rome, on tombe à la renverse. Avec les Anglo-Saxons, la vérité historique est respectée à la lettre. Tout est juste dans la rivalité entre César et Pompée ; rien n’est faux dans les calculs du cardinal Wolsey et de Henry VIII. Chez nous, du décor au contexte, tout est kitsch, jusqu’aux dialogues […]. Dire qu’on se prend pour l’Athènes du monde moderne, qu’on regarde de haut Los Angeles et qu’on invoque à tout bout de champ l’exception française et le service public. Saint Denis, priez pour nous ! »[14],[15],[16].
L'écrivain Jean Sévillia, ayant publié de nombreux romans historiques, critique également la série télévisée dans une tribune du Figaro Magazine : « Inquisition - L'histoire contre la légende », pointant notamment du doigt « tous les clichés imaginables sur l'Inquisition », les anachronismes et ce qui demeure un « mythe forgé au XIXe siècle »[17].
Commentaires
Le budget de la saison 1 (8 × 52 minutes) avoisinait les 9,5 millions d’euros[18].
Le développement de cette mini-série a duré quatre ans, dont trois ans d’écriture. Jean Nainchrik, le producteur, a expliqué qu’il y avait eu « une remise en question permanente »[18].
L'intégrale de la série est sortie en coffret 3 DVD le chez France Télévisions Distribution au format 16/9 panoramique en français dolby digital avec sous-titres pour malentendants. Pas de suppléments en bonus[23].
↑http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=5098Arrêt sur Images, Inquisitio : saga historique ? Non, fiction ! — La série de France 2 a "oublié l'aspect historique", au grand dam des catholiques, 06/07/2012