En art contemporain, l'œuvrein situ est directement liée à son site d'accueil : elle en « tient compte » et ne peut être transportée en un autre lieu[1],[2].
La notion anglophone de site-specific, voire de site-determined, semble plus précise. Elle suggère que l'activité artistique s'applique à un site spécifique qui va l'influencer voire la modeler, voire que l'activité ou l'œuvre artistique est déterminée par le site où elle a lieu[2]. Ainsi « l'objet d'art ne se trouve pas seulement dans un lieu, il est du lieu et surtout avec le lieu, il est objet-lieu d'art »[3].
Un des archétypes de la démarche artistique in situ est l'art urbain. Le land art tient compte également, le plus souvent, de l'environnement dans lequel il est exercé. Selon l'historien de l'art Paul Ardenne, l'art in situ ou art contextuel, est « l'ensemble des formes d'expression artistique qui diffèrent de l'œuvre d'art au sens traditionnel : art d'intervention, art engagé de caractère activiste, happenings en espace public… art investissant l'espace urbain ou le paysage (performances de rue, art paysager, en situation…) »[4].
Une œuvre d'art in situ opte dans tous les cas pour sa mise en rapport directe avec la réalité, sans intermédiaire, en étant plus porté à la « présentation qu'à la représentation »[4].
↑« in situ », sur dictionnaire.lerobert.com (consulté le ).
↑ a et bSylvain Guyot, « Art in situ et géodiversité : les effets socio-environnementaux d'un investissement territorial singulier dans quatre Géoparcs de France et d'Espagne », Géomorphologie : relief, processus, environnement, vol. 25, no 4, , p. 269–284 (ISSN1266-5304 et 1957-777X, DOI10.4000/geomorphologie.13388, lire en ligne, consulté le ).
↑Anne Centre d'étude des arts contemporains, Véronique Collège international de philosophie et Anne Savoirs, textes, langage, Activité artistique et spatialité: actes du symposium, Maison de la recherche de l'Université de Lille 3, 21 et 22 mars 2007, l'Harmattan, coll. « Esthétiques », (ISBN978-2-296-11259-9).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Ouvrages
[Ardenne 2009] Paul Ardenne, Un art contextuel : création artistique en milieu urbain, en situation, d'intervention, de participation, Paris, Flammarion, coll. « Champs. Arts », , 254 p. (ISBN978-2-08-122513-8, BNF41439602).
Thierry Davila, Marcher, créer : déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle, Paris, Éditions du Regard, , 191 p. (ISBN978-2-84105-205-9, BNF41139248).
Georges Didi-Huberman, Génie du non-lieu : air, poussière, empreinte, hantise, Paris, Les Éditions de minuit, , 156 p. (ISBN2-7073-1737-3, BNF37627925).
(en) Miwon Kwon, One place after another : site-specific art and locational identity, Cambridge (Massachusetts), MIT Press, (réimpr. 2004), 218 p. (ISBN0-262-11265-5 et 0-262-61202-X, SUDOC07470351X).
Gilles A. Tiberghien, Nature, art, paysage, Arles, Actes Sud, École nationale supérieure du paysage, Centre du paysage, , 228 p. (ISBN2-7427-2849-X, BNF37639450).
Articles
Hiroshi Uemura, « L'Art in situ ou le site comme art : un mode de réception japonaise de l'art contemporain », IRIS, no 40, (DOI10.35562/iris.1186, lire en ligne).