IdanthyrseIdanthyrse
Idanthyrse[1] (en grec Ιδάνθυρσος / Idanthyrsos ou Ἰδανθούρας / Idanthouras ; en latin Idanthyrsus ou Indathyrsus) est un roi scythe de la fin du VIe siècle av. J.-C., cité par Hérodote. BiographieOriginesIdanthyrse est le fils du roi Saulios et le neveu du philosophe Anacharsis. Son nom dériverait du Scythe Hiθāmθrauša, qui signifie "qui fait prospérer l'allié". L'élément -thyrse se rapproche du grec ancien θύρσος (thýrsos), qui peut évoquer le sceptre végétal de Dionysos, le thyrse, et pourrait s'agir d'une modification durant l'hellénisation de son nom scythique dû au fait que les Grecs associaient les Scythes aux rites Bacchiques.[2] Lutte contre les PersesVers 513 av. J.-C., il défie le roi perse Darius Ier, qui avait franchi le Danube et envahi la Scythie occidentale, en adoptant une tactique qui consiste à fuir vers le Nord en détruisant tout sur son passage dans le but d'entraîner dans les vastes plaines bordant la mer Noire l'armée perse, épuisée par les fatigues et le manque de vivres. S'apercevant qu'Idanthyrse tient sans cesse la même conduite et refuse l'affrontement direct, Darius lui envoie un cavalier avec ordre de lui parler en ces termes :
Ce à quoi Idanthyrse répond :
Associé aux Gélons, aux Budins et aux Sauromates, et assisté par deux autres rois (ou roitelets) scythes, Scopasis (en) et Taxacis, Idanthyrse décide de changer de tactique et d'attaquer les Perses. Pendant que Scopasis cherche à corrompre les Ioniens chargés par Darius de garder un pont sur le Danube, Idanthyrse et Taxacis se mettent à harceler l'armée de Darius avec leurs archers montés, manœuvrant notamment sur les flancs de l'ennemi, et multipliant les attaques surprises et nocturnes. Alors que l'armée perse se trouve dans une extrême disette, Idanthyrse et ses alliés envoient à Darius un héraut avec des présents qui consistaient en un oiseau, un rat, une grenouille et cinq flèches. Alors que dans un conseil tenu à ce sujet, Darius prétendait que les Scythes lui donnaient symboliquement la terre et l'eau comme un gage de leur soumission, l'un de ses conseillers, Gobryas, prévient : « Perses, ces présents signifient que, si vous ne vous envolez pas dans les airs comme des oiseaux, ou si vous ne vous cachez pas sous terre comme des rats, ou si vous ne sautez pas dans les marais comme des grenouilles, vous ne reverrez jamais votre patrie, mais que vous périrez par ces flèches[7]. » Après l'envoi des présents, les Scythes se mettent en ordre de bataille, comme s'ils voulaient en venir aux mains. Mais, tandis qu'ils sont ainsi rangés en bataille, un lièvre se met à courir entre les deux armées. Des cavaliers scythes se lancent à sa poursuite en jetant de grands cris. Darius, voyant ce spectacle, dit à ses conseillers : « Ces hommes-ci ont pour nous un grand mépris. L'interprétation qu'a donnée Gobryas de leurs présents me paraît actuellement juste. Mais, puisque son sentiment me semble vrai, je pense qu'il nous faut un bon conseil pour sortir sains et saufs de ce pas dangereux[8]. » Darius décide alors de rentrer en Perse et quitte secrètement les lieux pendant la nuit avec le reste de ses troupes, ne laissant dans le campement que les blessés et des ânes afin que les Scythes, entendant leurs cris, croient les Perses toujours dans leur camp. Le sort d'Idanthyrse après l'expédition de Darius est inconnu. Cinq siècles plus tard, Strabon mentionnera dans sa Géographie un chef scythe nommé Idanthyrse qui avait envahi l'Asie et atteint la frontière d'Égypte[9], mais il pourrait s'agir d'un homonyme. Le nom de ce roi scythe a probablement inspiré Voltaire qui donna à l'un des personnages de sa pièce de théâtre intitulé Les Scythes (1767), le nom d'Indatire[10]. Notes et références
Sources primaires
Bibliographie
Liens externes
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