Ibni Oumar Mahamat SalehIbni Oumar Mahamat Saleh
Ibni Oumar Saleh est un universitaire et homme politique tchadien, né le . FormationIl est né le à Biltine, chef-lieu de la région de Wadi Fira dans l'est du Tchad. Après des études supérieures de mathématiques à Orléans, il devient en 1978 docteur de l’Université d'Orléans. Il a été chercheur et professeur de mathématiques à l’Université de Ndjamena, et à l’initiative d’échanges inter-universitaires entre la France et le Tchad. Parcours politiqueSous la présidence d'Hissène Habré, il a été ministre, notamment de l'Enseignement supérieur et de la recherche, et ministre du Plan et de la coopération. Après l'arrivée au pouvoir du président Idriss Déby, il est nommé recteur de l'Université de Ndjamena, tout en conservant des fonctions ministérielles (Coopération). Parti pour les Libertés et le DéveloppementEn 1993, il fonde un parti politique, le PLD (Parti pour les Libertés et le Développement). Il est démis de ses fonctions de ministre du Plan et de la coopération le par Déby[1]. Secrétaire général du Parti pour les Libertés et le Développement (PLD) et porte-parole de la coalition de l'opposition tchadienne CPDC (Coordination des Partis Politiques pour la Défense de la Constitution), Ibni Oumar Mahamat Saleh devient l'une des figures de l’opposition démocratique au régime du président Idriss Déby[2]. Arrestation et disparitionIbni Oumar Mahamat Saleh a été enlevé le à son domicile par des militaires tchadiens[3]. À cette date avait lieu la courte mais violente bataille de N'Djamena, lors de la Guerre civile tchadienne (2005-2010). C'est après une attaque avortée des forces rebelles sur la capitale N'Djamena que les forces gouvernementales ont arrêté plusieurs leaders de l'opposition n'appartenant pas aux forces rebelles. Parmi eux figurait Ibni Oumar Mahamat Saleh, ainsi que l'opposant tchadien Ngarlejy Yorongar. Ce dernier, début à Paris, affirmait craindre qu'Ibni Oumar Mahamat Saleh ne soit "mort"[4]. Commission d'enquêteÀ la suite d'une mobilisation internationale, une commission d'enquête tchadienne a été mise en place, qui a conclu en qu'Ibni Saleh était selon toute vraisemblance "décédé"[6],[7],[8]. Début 2013, peu d'information significative est disponible sur le sort d'Ibni Saleh depuis les jours qui ont suivi son enlèvement, malgré les efforts d'hommes politiques[11],[12] ou d'organisations venues au soutien de l'opposant et de ses proches[13],[14],[15]. En , dans une question écrite à Jean-Yves Le Drian, Jean-Pierre Sueur rappelle les termes de la résolution[Note 1] tendant à inciter le gouvernement français à remplir les obligations que lui donnent les recommandations de la commission d'enquête tchadienne.
Alors qu'après plus de dix ans, la « disparition » d'Ibni Oumar Mahamat Saleh reste inexpliquée, et que ses responsables n'ont été ni identifiés, ni donc jugés ni sanctionnés, le sénateur demande au ministre de bien vouloir lui exposer ce qui a été fait, ce qui est fait et ce qu'il compte faire pour mettre effectivement en œuvre les termes de la résolution adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale. Le , en réponse, Jean-Yves Le Drian assure notamment que La France continue d'appeler de ses vœux la manifestation de la vérité sur le sort de M. Ibni Oumar Mahamat Saleh[16]. Actions en justice2012 : Un rapport commandé par l'Union européenne, qui dénonce la corruption et les conditions d'enquête (obstruction) sur la mort d'Ibni Saleh, estime possible le lancement d'une procédure internationale[17]. Le , la famille d’Ibni Oumar Mahamat Saleh a déposé plainte devant le Tribunal de grande instance de Paris pour enlèvement, séquestration, torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants[18] ; une première décision, confirmée en par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, autorise une enquête sur la disparition du porte-parole de l'opposition[19]. En 2013, la politique française en Afrique ayant eu recours aux forces tchadiennes, l'action en justice portée devant le TGI de Paris a mis François Hollande dans l'embarras[20],[21]. À la suite de la demande de déclassification de documents émise par les magistrats chargés de la procédure en France, le ministre de la Défense a déclassifié les documents sollicités par les juges[22]. Voir aussiBibliographieChantal Portillo a écrit un livre intitulé Que vaut la vie d'un homme ? (Éditions la passe du vent) sur Ibni Oumar Mahamat Saleh[23]. Guy Labertit : Ibni (1949-2008) : une vie politique assassinée au Tchad (Éditions Le Gri-Gri)[24]. Mohamed Saleh Ibni Oumar : Les Théorèmes d'Ibni (Éditions Cultura). HommageEn 2009, les sociétés savantes de mathématiques SMF, SMAI et SFdS ont créé un prix Ibni Oumar Mahamat Saleh[25], annuel, à sa mémoire. Il est attribué à un(e) jeune mathématicien(ne) d’Afrique Centrale ou de l’Ouest et finance un séjour scientifique de quelques mois[26],[27]. Ces mêmes membres de la communauté scientifique responsables du prix Ibni Oumar Mahamat Saleh ont mis une pétition en ligne, par laquelle ils demandent la vérité sur le sort d'Ibni Saleh aux présidents de la république française et de la république du Tchad[28]. En février 2008, Camille de Vitry réalisa un reportage sur la manifestation place de la Concorde à Paris, de la famille et des proches d'Ibni Saleh réclamant la vérité sur son sort. Un manuel de mathématiques intitulé les Théorèmes d'Ibni lui a été dédié par son fils cadet Mohamed Saleh Ibni Oumar, lui-même mathématicien. AnnexesNotes et référencesNotes:
Références:
Liens externes
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