Home rule aux États-UnisAux États-Unis, on entend par Home Rule le pouvoir d'une partie constitutive d'un État américain d'exercer par délégation les pouvoirs de gouvernance qui lui sont conférés par le gouvernement de son État. Dans certains États, la constitution de l’État confère aux municipalités et/ou aux comtés la possibilité d’adopter des lois pour se gouverner comme elles ou ils le souhaitent, dans la mesure où ils respectent la constitution fédérale et celle de l’État ; on parle alors d'États de Home Rule. Dans d’autres États, les autorités locales ne disposent que d'un pouvoir limité, acquis lors du vote de leurs statuts par le parlement de l’État. Dans ces États, une ville ou un comté doit obtenir l'autorisation du parlement de l'État s'il souhaite adopter une loi ou une ordonnance qui n'est pas expressément autorisée par la législation en vigueur. La règle de DillonLa règle de Dillon fixe un principe historiquement contenu dans les gènes du système politique américain, mais formulé seulement en 1872 par le juge John Forrest Dillon : les États des États-Unis sont la source de toute légitimité légale. Les autorités locales n’étant pas définies dans la constitution américaine, les États ont commencé dès la fin du XVIIIe siècle à publier des chartes municipales afin d’en faire des « corporations municipales », c’est-à-dire des personnes morales reconnues officiellement. En l’absence d’une telle reconnaissance, les décisions des autorités locales devaient être validées par les législateurs de l’État[1]. Au fur et à mesure de la croissance des États-Unis en taille et en complexité, la distribution des pouvoirs entre les États et les autorités locales a fait l’objet de nombreuses interprétations et jugements[1]. La Règle de Dillon a été confirmée par la Cour suprême des États-Unis en 1907 dans l'affaire « Hunter v. Pittsburgh », qui maintenait le pouvoir de la Pennsylvanie de fusionner la ville d'Allegheny dans la ville de Pittsburgh, malgré la volonté contraire de la majorité des habitants d'Allegheny. Cette règle permet aux gouvernements des États d’imposer toutes les restrictions qu'ils veulent à leurs municipalités (y compris leur fusion, leur contrôle direct ou leur abolition pure et simple), à condition que ces règles ne violent pas la constitution de l'État. Cependant, la règle de Dillon ne s'applique pas dans tous les États des États-Unis, parce que les constitutions de ces États prévoient des droits spécifiques pour les municipalités et les comtés[2]. Ce sont ces États dont les constitutions autorisent d'entrée les comtés ou les municipalités à édicter des ordonnances qui sont réputées conférer le pouvoir du Home rule[3]. Application de la règle de Dillon et du Home ruleQuarante des cinquante États des États-Unis appliquent la règle de Dillon afin de déterminer les limites de l'autorité légale d'un gouvernement municipal[4]. La "Ligue nationale des villes" identifie 31 États relevant de la règle de Dillon, 10 États relevant de la règle de base, 8 États n'appliquant la règle de Dillon qu'à certaines municipalités, et un État (la Floride) appliquant la règle de l'intérieur à tout sauf à la fiscalité. Chaque État définit lui-même les pouvoirs qu’il accordera aux gouvernements locaux. Dans la sphère locale, l’État autorise le pouvoir discrétionnaire des autorités locales dans quatre domaines :
Détail par ÉtatLe tableau ci-dessous détaille quels États américains suivent le principe juridique de la règle de Dillon pour la détermination de l’autorité des gouvernements locaux[6]..Un État figurant dans ce tableau avec une règle de rattachement «limitée» peut attribuer une règle de rattachement à des villes et municipalités particulières, mais ne dispose d'aucun amendement constitutionnel garantissant la règle de rattachement. Un État qui est à la fois un État de gouvernement local et un État de Dillon applique le règlement de Dillon à des affaires ou à des unités gouvernementales qui ne sont pas prises en compte dans la modification de la Constitution ou dans les lois qui prévoient un gouvernement local. Le District de Columbia a une forme limitée de Home Rule accordée par le gouvernement fédéral; voir la règle de rattachement du District de Columbia pour plus de détails.
Voir égalementNotes et références
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