Histoire des oracles
Histoire des oracles est un essai écrit par Fontenelle en 1687 dans lequel celui-ci dénonce la superstition en discréditant les oracles, les miracles et en semant le doute sur le surnaturel. ChronologieEn 1683, un médecin hollandais du nom d’Antonius van Dale, avait publié deux longues et compactes dissertations latines sur les oracles. La pensée étant venue à Fontenelle, à la lecture de l’ouvrage, de faire profiter le lectorat francophone d’une œuvre si utile, il supprima, abrégea, arrangea les deux dissertations pleines d’érudition et de science, mais fort prolixes et confuses, de façon à ôter à l’original latin ce qu’il avait de rebutant. Relevée de réflexions piquantes et de fine ironie, l’œuvre, d’ennuyeuse et d’illisible qu’elle était, devint intéressante, mais aussi et du même coup dangereuse et des plus hardies car elle vise tout à la fois, non seulement les anciens païens, qui attribuaient les oracles à leurs « faux » dieux (du point de vue chrétien), mais également les chrétiens de tous les siècles, qui les ont attribués aux démons. Fontenelle attaquait surtout le préjugé que l’opinion commune au sujet des oracles fortifie les preuves du christianisme. Malgré les précautions minutieuses dont il s’était entouré, Fontenelle faisait œuvre de polémique religieuse. En 1707, le jésuite Baltus y distingue « le détestable venin, le funeste poison de l’impiété » et suggère dans une Réponse à l’Histoire des Oracles que l’ouvrage n’était peut-être pas fort orthodoxe. Bien que P. Baltus l’y ait invité, Fontenelle ne répondit pas : « Je n’ai point du tout l’humeur polémique et toutes les querelles me déplaisent. J’aime mieux que le diable ait été prophète, puisque le Père jésuite le veut et qu’il croit cela plus orthodoxe. ». Ce n’est pas l’envie qui lui en aurait manqué, mais ses amis les RR. PP. Lallemant et Doucin, également jésuites, firent dire à Fontenelle, par l’abbé de Tilladet, qu’on le mettrait à la Bastille s’il répondait. Le père Tournemine défendit encore plus efficacement le philosophe, en se portant garant de la pureté de ses intentions. L’ouvrage ne devait cependant pas rester sans défenseurs. Le Clerc riposta au père Baltus dans le XIIIe volume de sa Bibliothèque choisie. De même, Dumarsais s’apprêtait à lancer une Réponse à la Critique de l’Histoire des Oracles lorsqu’il reçut l’ordre formel de ne pas la publier. Le père Le Tellier profita néanmoins de l’occasion pour accuser Fontenelle d’avoir incité Dumarsais à répondre et pour l'accuser d’athéisme auprès de Louis XIV. Fontenelle aurait, sans l’intervention du lieutenant général de police d’Argenson, couru les plus grands risques. L’histoire de la dent d’or
— Fontenelle, Histoire des oracles, IV. Structure de l’extraitL’apologue se compose de trois parties :
Cette structure est similaire à celle des fables de La Fontaine, c’est un apologue, c’est-à-dire un texte qui regroupe à la fois un récit et une morale. L’introduction
Le récitChoix du cadre spatio-temporel :
C’est un récit chronologique, s’écoulant sur 7 ans
L’histoire part d’un « bruit », elle n’a donc pas de fondement. Les personnagesIl y a de nombreux personnages : Horstius, Rullandus, Ingolsteterus, Libavius et l’orfèvre. Noter l’opposition de tous ces noms compliqués de savants à la « simple » fonction d’orfèvre. Les savantsLeurs noms en « us », latins, nous rappellent qu’ils sont savants (professeur en médecine, historien, autre savant, autre grand homme). Ce sont des gens importants. Cependant, nous pouvons peut-être déjà déceler un début d’ironie dans la présentation de ces noms pompeux.
Ils veulent se montrer intelligents, prouver qu’ils ont raison, contredire ou compiler. Aucun n’a trouvé la vraie cause. On en arrive donc bien à de l’ironie (cf : « beaux ouvrages »). Cette ironie a pour but d’amener le lecteur à réfléchir (ici : vérifier les faits vérifiables) avant d’agir et ainsi de ne pas tomber dans les facilités des superstitions. On retrouve donc le thème central de L’histoire des Oracles qui est la dénonciation des superstitions. Bibliographie
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