Ce sont des plantes connues depuis la haute Antiquité : elles étaient cultivées en Égypte et en Asie du Sud-Est pour leur caractère ornemental, mais aussi pour leurs fruits comestibles. Plusieurs espèces ont également des propriétés médicinales.
Les fleurs, généralement à symétrie centrale (actinomorphes), sont isolées ou groupées en inflorescences. Le calice a cinq sépales libres ; la corolle cinq pétales libres ou légèrement soudés à la base. Les étamines nombreuses sont soudées entre elles, formant un long tube (androcée monadelphe caractéristique des Malvacées[2]) qui porte encore 5 dents au sommet, correspondant aux 5 phalanges, ce qui montre bien l'origine pentamère de l'androcée et que l'Hibiscus est un genre primitif[3]. Le pistil possède assez souvent un ovaire à 5 carpelles pluriovulés et un long style passant à l'intérieur du tube des étamines. Le stigmate pentafide (à cinq divisions ramifiées très allongées) ne devient fonctionnel que lorsque les étamines sont flétries, permettant ainsi la fécondation croisée[4].
Noter les feuilles dentées ou ondulées, la fleur torsadée avant ouverture, la capsule, ici chez Hibiscus rosa-sinensis.
Naissance des pétales et du pistil d'une fleur d'Hibiscus rosa-sinensis.
Capsule de graines ouverte avec une graine velue au centre.
Les fruits sont des capsules qui s'ouvrent à maturité pour libérer les graines, souvent velues.
Les fleurs, monochromes ou bicolores, sont torsadées avant l'ouverture complète. Elles peuvent apparaître de mars à octobre si la plante est dans les conditions requises ; cependant, certains cultivars issus des sélections d'horticulteurs peuvent fleurir toute l'année. Il est normal que la fleur de H. rosa-sinensis se referme et tombe au bout de 24 heures environ.
Hibiscus syriacus résiste sans problème dans un climat tempéré, jusqu'à −15 °C - −25 °C au Québec, à condition de lui offrir un endroit ensoleillé et abrité du vent. Il a l'avantage de garder ses feuilles en permanence (dans les régions chaudes) et de produire des fleurs tout l'été, parfois même en automne, en cas de climat favorable. L'althéa se reproduit très facilement par semis sans intervention humaine. La bouture est assez difficile pour cette espèce ; toutefois, elle est la seule possibilité pour conserver une variété déterminée.
Hibiscus rosa sinensis est une plante d'intérieur en Europe, sauf dans certaines régions particulièrement clémentes. Il faut éviter les courants d'air froid et ne jamais l'exposer à des températures inférieures à 5 °C, en sachant qu'en dessous de 10 °C, il commence à perdre ses feuilles et ne fait plus de fleurs en attendant le retour de la chaleur et surtout d'un ensoleillement suffisant. Cette espèce est sensible aux pucerons, aux araignées rouges (acariens), aux mouches blanches (ou aleurode) et aux cochenilles. Il aime l'eau, mais il ne faut pas laisser le pot tremper dans une soucoupe remplie d'eau. L'hibiscus Rose de Chine se reproduit plus difficilement, car la fécondation dépend de conditions précises (température, luminosité, hygrométrie). De plus, la pollinisation naturelle semble dépendre d'insectes tropicaux. Il n'est pas impossible qu'il s'agisse d'un groupe d'hybrides, car aucun peuplement naturel n'est connu. Son bouturage est assez aisé ; il suffit de couper en biseau, sous un œil, une extrémité de tige sans fleur, de n'y laisser que deux ou trois paires de feuilles et de la planter dans un substrat humide, léger, avec un bon éclairage et à l'étouffée (il faut penser cependant à aérer de temps en temps afin que la plante ne pourrisse pas). Les racines apparaissent au bout d'un mois.
Utilisation
L'hibiscus est valorisé à des fins alimentaires et médicinales. L'Oseille de Guinée (Hibiscus sabdariffa), originaire d'Afrique de l'Ouest, produit des pousses et des jeunes feuilles qui se mangent crues ou cuites comme des légumes. Ses fleurs rouges, séchées puis infusées, sont utilisées pour des sauces et confitures ou pour la préparation du bissap, infusion et sirop produisant une boisson rouge, bue fraîche et très sucrée (parfois préparée avec de la menthe) en Afrique de l'Ouest, notamment en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Mali et en Mauritanie où une de ses appellations populaires en vogue est devenue « coc'Afrique » (« seille » en Guinée, « roselle » en Jamaïque ou « agua de Jamaica » au Mexique). C'est une boisson riche en acide ascorbique (d'où son goût acidulé) et on lui prête des vertus diurétiques, sédatives et hypotensives, voire laxatives. En Guyane, on l'appelle « Oseille-pays » ou « Groseille-pays ». En Afrique de l'est et au Moyen-Orient, cette boisson est appelée carcadé (ou karkadé, karkadeh ; de l'arabe كركديهkarkadayh). Elle est très prisée en Égypte, y compris pour ses vertus médicinales. Cette boisson y est bue froide ou chaude.
Les fleurs de l'hibiscus syriacus sont comestibles et ont des propriétés émollientes (= qui détend, ramollit les tissus). Elles étaient autrefois utilisées en médecine traditionnelle pour calmer la toux et guérir les angines.
Le fruit de l'espèce Hibiscus esculentus – déplacée depuis dans le genre Abelmoschus (Abelmoschus esculentus) - est appelé gombo ; il entre, comme légume, dans la composition de nombreux plats africains, asiatiques, d'Amérique centrale et d'Amérique du sud.
Hibiscus syriacus est la fleur nationale de la Corée du Sud. Appelée « fleur d'éternité », (mugunghwa en coréen), elle illustre « l'esprit volontaire et modeste » du peuple coréen. Les Coréens ont prisé l'althéa comme une fleur céleste depuis le passé. Le royaume Silla (nom porté par la Corée au Ier siècle av. J.-C.) s'est aussi appelé le pays Mugunghwa.
Philatélie
L'hibiscus est représenté sur un timbre du Rwanda de 1982 (valeur faciale 20 c, Y&T 1047).
↑David A. Baum, Stacey Dewitt Smith, Alan Yen et William S. Alverson, « Phylogenetic relationships of Malvatheca (Bombacoideae and Malvoideae; Malvaceae sensu lato) as inferred from plastid DNA sequences », American Journal of Botany, vol. 91, no 11, , p. 1863–1871 (ISSN0002-9122, PMID21652333, DOI10.3732/ajb.91.11.1863, lire en ligne, consulté le )
↑Lex A. J. Thomson et Martin Cheek, « Discovered online: Hibiscus hareyae sp. nov. of sect. Lilibiscus (Malvaceae), threatened in coastal thicket at Lindi, Tanzania », Kew Bulletin, vol. 75, no 51, (ISSN1179-3163 et 1179-3155, DOI10.11646/phytotaxa.461.4.5, lire en ligne, consulté le ).