D'abord missionnaire de la Congrégation du Saint-Esprit, il arrive au Sénégal le [3] et vit pendant 40 ans dans la région du Sine, à l'Ouest du pays, où il fonde une mission et encadre l'évangélisation, mais étudie aussi l'histoire, la religion et la civilisation des Sérères dont il devient l'un des plus fins connaisseurs. En 1955 il crée le Syndicat des paysans du Sine, affilié à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), qui donne aux paysans une formation leur permettant de défendre leurs intérêts propres[4]. Le père Gravrand devient un spécialiste du dialogue avec les religions traditionnelles africaines, en particulier avec la religion sérère[5], et publie en 1962 un essai intitulé Visage africain de l'Église : une expérience au Sénégal.
En 1964 il fait partie des membres fondateurs du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux[1]. En le père Gravrand est nommé curé de Mbour et doyen de la Petite-Côte[6]. L'énorme travail de collecte et d'analyse qu'il fournit durant plus de 30 ans en milieu sérère (il est par exemple un familier du dernier roi du Sine, Mahekor Diouf) débouche à partir de 1983 sur la publication de l'œuvre de référence sur cette ethnie, La civilisation sereer, (cf. ci-dessous) qu'Henry Gravrand ne pourra malheureusement achever, le volume intitulé Gelwaar[7] n'ayant jamais été rédigé.
« Rites d'initiation et vie en société chez les Sérères du Sénégal », in Afrique Documents, no 52, juillet-, p. 129-144
Visage africain de l'Église : une expérience au Sénégal, Orante, Paris, 1961, 287 p.
À la rencontre des religions africaines, Ancora, Rome, 1969
« Le Lup serer comparé au Ndoep des Lebou : psychothérapie des possédés », in Congrès international des africanistes, deuxième session, Dakar, 11-, Présence africaine, Paris, 1972, p. 237-243
« Rites et symboles sereer face au sacré », in Médiations africaines du sacré : célébration crematories et langage religieux, actes du 3e colloque international du ERA, Kinshasa 16-, Faculté de théologie catholique de Kinshasa, 1987, p. 125-143
↑Joseph Roger de Benoist, Histoire de l'Église catholique au Sénégal du milieu du XVe siècle à l'aube du troisième millénaire, Karthala, Paris, 2008, p. 384-385
Joseph Roger de Benoist, Histoire de l'Église catholique au Sénégal du milieu du XVe siècle à l'aube du troisième millénaire, Karthala, Paris, 2008, 581 p. (nombreuses références)
Papa Oumar Fall, « The ethnolinguistic classification of Seereer in question », in Altmayer, Claus / Wolff, H. Ekkehard, Les défis du plurilinguisme en Afrique, Peter Lang, Frankfurt am Main, Berlin, Bern, Bruxelles, New York, Oxford, Wien, 2013, p. 47-60