Happn

happn
Logo de Happn

Adresse https://www.happn.com/fr/
Description Application de rencontre qui propose aux célibataires de retrouver les personnes qu'ils ou elles ont croisées tout au long de leur journée ainsi que leurs lieux préférés.
Slogan Make it happn
Commercial Oui
Type de site Application de rencontre
Inscription Oui
Nombre d'inscrits 140 millions (2023)
Siège social Paris
Drapeau de la France France
Lancement Septembre 2014

happn (prononcé en anglais : [ˈhæpən]) est une Application de rencontre en ligne, initialement basée sur la géolocalisation en temps réel. Elle permet à ses utilisateurs de retrouver en ligne les autres membres de happn croisés dans la journée. Deux utilisateurs doivent être géolocalisés à moins de 250 mètres l'un de l'autre pour que l'application propose de les mettre en contact. Il s'agit donc de mettre en relation des personnes qui se croisent dans leur quartier ou leurs lieux de vie et de travail, et qui n'auraient pas osé s'aborder[1]. Le service est gratuit dans sa version de base, mais l'application commercialise des options supplémentaires payantes.

Historique

En 2013, les frères Antony et Fabien Cohen créent l'application Whoozer, qui préfigure happn. L'application peinant à trouver son public, les deux entrepreneurs se rapprochent de Didier Rappaport, à l'origine du développement de Dailymotion. Didier Rappaport accepte d'en prendre la direction à condition que l'application change de crédo[2]. L'application de rencontres happn est créée en . L'entreprise, basée à Paris, compte six employés à son lancement et atteint un million d'utilisateurs lors de sa première année[2].

happn a d'abord été lancée en France, puis en Royaume-Uni, aux États-Unis et en Espagne en 2014, puis en Australie, Argentine, Italie, Brésil, Norvège, Pays-Bas, Suède, Turquie, Danemark, Belgique, Canada, Chili en 2015, et enfin en Inde, en 2016.[réf. nécessaire]

En septembre 2018, lancement de la Map, fonctionnalité qui permet aux utilisateurs de visualiser les personnes croisées en naviguant sur une carte[3].

Le nombre d'inscrits reste stable entre 2018 et février 2019 : une cinquantaine de millions d'utilisateurs sont alors inscrits dans une quarantaine de pays du monde, dont près de quatre millions en France et près d'un million à Paris[4],[5]. L'entreprise emploie alors plus de cent personnes[2].

En , Didier Rappaport est mis à la porte par les fonds d'investissement à la suite d'un article de Mediapart[6] mettant en avant des faits de harcèlements sexuels et moraux présumés envers ses salariés (70 témoignages de salariés actuels et passés de l'entreprise).

En juin 2023, l'application opère une refonte de son identité visuelle et de son application[7],[8].

Fonctionnement

Si la position géographique de deux utilisateurs et/ou utilisatrices se trouve dans le même rayon, happn établit un croisement. La technologie de géolocalisation et de croisement de l'application s'adapte intelligemment à l’emplacement des célibataires[source secondaire souhaitée] et l'application ne révèle jamais la localisation exacte d'un ou une utilisateur/utilisatrice à un(e) autre[source secondaire souhaitée].

Il est également tout à fait possible pour les utilisateurs et utilisatrices d’utiliser happn sans activer la localisation et de l’utiliser comme une application de rencontre sans géolocalisation.

En avril 2023, happn dévoile sa fonctionnalité "Ready to date"[9].

Depuis juin 2023, les célibataires peuvent également utiliser la fonctionnalité Crushpoints[10]. Cette nouvelle fonctionnalité permet aux célibataires d’ajouter à leur profil, une sélection de lieux, répartis en 6 catégories.  

Données économiques et financières

Une levée de fonds de 8 millions de dollars a lieu en 2015[11].

Dans une interview pour le magazine Capital en 2020 où l'on[Qui ?] apprend que des investisseurs ont injecté 35 millions d'euros dans l'application, Didier Rappaport ne donne pas le chiffre d'affaires exact mais indique qu'il serait de « plusieurs dizaines de millions d'euros »[2].

En juin 2023, la CEO et présidente d'happn, Karima Ben Abdelmalek, indique que l'entreprise a atteint l'étape de la rentabilité depuis quatre années[12][pertinence contestée].

Controverses

Le 2 février, UFC-Que Choisir[13] saisit la CNIL[14] pour qu'elle contrôle les traitements des données d'Happn[15]. En effet, une étude menée par la société norvégienne Forbrukerradet avait relevé des pratiques non respectueuses de la vie privée et de la protection des données[16]. D'après cette étude, Happn transférait certaines données personnelles à une société américaine appelée Upsight (spécialisée dans le marketing et l'analyse de données)[16]. De plus, étant donné que la CJUE avait annulé le Safe Harbor[17], les entreprises devaient trouver d'autres moyens légaux pour transmettre des données au-delà de l'océan, ce qu'Happn n'avait pas fait dans les délais impartis (31 janvier 2015)[18]. De plus, la persistance des cookies sur les dispositifs des utilisateurs semblait problématique à l'association UFC, qui doutait de la transparence de l'application quant à la collecte et au traitement des données, même après la désinstallation[16].

En réponse aux doutes soulevés par l'UFC-Que Choisir, le cofondateur de Happn Didier Rappaport expliquait dans une interview à la revue Challenges le 2 février 2016[19] que l'application ne partageait aucune information personnelle des utilisateurs, à l'exception de celles visibles publiquement sur les profils. Il réfutait les allégations selon lesquelles les coordonnées des utilisateurs seraient transmises à des tiers, qualifiant cette affirmation de fausse. Il précisait que le fichier (cookie) en question, un fichier passif, servait uniquement à éviter les doublons dans la base de données lors de la réinstallation de l'application. Ce fichier ne pouvait en aucun cas transmettre des informations à des tiers, y compris à Happn, sauf lors de la réinstallation, justifiant cela par la fréquence à laquelle les utilisateurs installaient et désinstallaient de l'application[19].

L’application s’est vue reprocher par ailleurs un manque de protection des données personnelles et le risque de piratage important. Elle a révélé des failles permettant aux hackers d’accéder aux photos de profil, aux messages et aux «tokens» d’identification Facebook[20] (utilisés pour se connecter rapidement et sans vérification) leur facilitant la prise de contrôle du compte sans que l’utilisateur n’en soit conscient. Il est même possible de remplacer un jeton d’authentification valide par celui d'un autre compte pour pirater les données privées. En effet, lors de l’authentification par « token »[20], un transfert est réalisé entre l’application et Facebook, et si le réseau Wi-Fi est défectueux ou non protégé, il est possible pour le pirate d’intercepter le jeton, de créer un compte sur l’application pour en obtenir un similaire et les intervertir. Il pourra alors récupérer une manne importante de données.

Sa protection des transferts de données entre l’application, le téléphone de l’utilisateur, et le serveur, a aussi été dénoncée. En effet, une grande partie ne sont pas protégés ou trop peu[21]. Ainsi, certaines conversations, certains enregistrements audios et vidéos, voire certaines photos sensibles circulent sans même être cryptées[21]. Les liens vers d’autres services peuvent également être interceptés par les pirates via des outils de capture de paquets de réseau (Packet Capture) et donner accès aux comptes d’autres applications/services de l’utilisateur (comptes Spotify, Deezer, TikTok…)[22]. De plus, Happn stocke une grande quantité de données directement sur l’appareil de l’utilisateur (profil, informations de profil, caches de photos), renforçant les risques de piratage en cas d’outil défectueux ou de connexion à un réseau non protégé. Ces failles multiples ouvrent la possibilité à des pratiques dangereuses (cyberharcèlement, revenge porn, doxing…), parfois même dans «le monde réel»[22]. Une des information les plus précises que l’on peut obtenir par piratage d’un compte est la géolocalisation intégrée dans désormais une majorité d’applications, dont Happn, permettant de retracer les déplacements de l'utilisateur, son adresse personnelle et professionnelle voire sa position en temps réel à l’aide d’une triangulation[22].

Divers

Les lieux de grand passage, comme le quartier de la Défense à Paris, sont ceux qui permettent la génération du plus grand nombre d'interactions[23].

Notes et références

  1. « "Aujourd'hui 40% des gens trouvent leur âme-sœur sur les applis de rencontres", on a reçu le patron d'happn », sur Ohmymag, (consulté le )
  2. a b c et d Constance Daire, « Happn, le nouvel art de la drague à la française », Capital, no 341,‎ , p. 48-49 (ISSN 2491-0236)
  3. « Application de rencontres : Happn fête ses 50 millions d'utilisateurs », sur L'ADN, (consulté le )
  4. Les Echos Executives, « Saint-Valentin : quel bilan pour l'appli de rencontres Happn ? », sur Les Echos Executives, (consulté le )
  5. Romain Gonzalez, « Le dating est un fait social reconnu », sur Le Point, (consulté le )
  6. David Perrotin, Hugo Boursier et Valentin Cebron, « Accusé de violences sexuelles, le patron de happn quitte l’entreprise », sur Mediapart (consulté le )
  7. « Comment Happn veut devenir le leader des rencontres locales », sur Le Figaro, (consulté le )
  8. « Happn change d'identité avec Koto - Stratégies », sur www.strategies.fr, (consulté le )
  9. (en-GB) Sean Nolan, « happn Launches ‘Ready to Date’ Feature - Global Dating Insights », sur www.globaldatinginsights.com, (consulté le )
  10. « L'appli happn se réinvente pour faciliter les rencontres dans vos lieux préférés », sur lesnumeriques.com, (consulté le )
  11. « Happn, le concurrent français de Tinder, lève 8 millions de dollars », sur www.journaldunet.com, (consulté le )
  12. « Happn : "Nous sommes très fiers d'être une application rentable !" Karima Ben Abdelmalek », sur Influencia, (consulté le )
  13. « Association de consommateurs - UFC-Que Choisir », sur www.quechoisir.org, (consulté le )
  14. « Particulier | CNIL », sur www.cnil.fr (consulté le )
  15. « Données personnelles - Saisine de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) - Lettre type - UFC-Que Choisir », sur www.quechoisir.org, (consulté le )
  16. a b et c « Application Happn - L'UFC- Que Choisir saisit la CNIL - Action UFC-Que Choisir - UFC-Que Choisir », sur quechoisir.org, (consulté le )
  17. (en) https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/IDAN/2017/595892/EPRS_IDA(2017)595892_EN.pdf, (lire en ligne)
  18. Les Echos, « L’application de rencontres Happn a-t-elle transféré les données de ses utilisateurs ? », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  19. a et b Adrien Schwyter, « Pour Happn, "Tout ce qui est raconté sont des fantasmes" », sur Challenges, (consulté le )
  20. a et b (en) Anh Phan, Kathryn Seigfried-Spellar et Kim-Kwang Raymond Choo, « Threaten me softly: A review of potential dating app risks », Computers in Human Behavior Reports, vol. 3,‎ , p. 100055 (ISSN 2451-9588, DOI 10.1016/j.chbr.2021.100055, lire en ligne, consulté le )
  21. a et b (en) Farnden, Jody, Ben Martini, et Kim-Kwang Raymond Choo., « Privacy Risks in Mobile Dating Apps », University of Texas,‎ (DOI 10.48550/arXiv.1505.02906)
  22. a b et c (en) Shawn Knox, Steven Moghadam, Kenny Patrick et Anh Phan, « What’s really ‘Happning’? A forensic analysis of Android and iOS Happn dating apps », Computers & Security, vol. 94,‎ , p. 101833 (ISSN 0167-4048, DOI 10.1016/j.cose.2020.101833, lire en ligne, consulté le )
  23. (en) « Infographie : Happn dévoile les lieux et les métiers qui génèrent le plus de crushes », sur la Réclame (consulté le )

Liens externes