Hans Op de BeeckHans Op de Beeck
Hans Op de Beeck (Turnhout, 1969) est un artiste plasticien belge qui habite et travaille à Anderlecht où il poursuit sa carrière depuis ces vingt dernières années à travers des expositions internationales[1]. SituationL'œuvre de Hans Op de Beeck se compose de sculptures, d’installations, de vidéos, de photographies, de films d’animation, de dessins, de peintures et d’écrits (nouvelles). Sa quête de la modalité la plus efficace pour véhiculer la teneur concrète de chaque œuvre détermine le média pour lequel l’artiste opte au bout du compte. L’échelle peut varier d’une petite aquarelle à une installation tridimensionnelle monumentale sur 600 m2. Outre une large variété de médias, l’artiste fait délibérément usage d’une grande diversité de formes esthétiques, allant d’un langage visuel économe, minimaliste à des créations surchargées, exubérantes, dans un souci constant d’articuler le contenu de l’œuvre avec le plus de précision possible. Sur le plan thématique, l’œuvre se concentre sur notre relation complexe, voire problématique, au temps, à l’espace, et aux autres. Op de Beeck présente au spectateur des lieux inexistants mais identifiables, des moments et des personnages qui semblent sortir tout droit de la vie quotidienne contemporaine : des images cherchant à saisir l’absurdité tragicomique de notre existence postmoderne. Parmi les thèmes clés, on peut citer la disparition des distances, la désincarnation de l’individu et l’abstraction temporelle qui résulte de la mondialisation et des changements de notre environnement de vie, causés par l’évolution des médias, l’automatisation et la technologie. Hans Op de Beeck qualifie parfois ses œuvres de « propositions » ; indéniablement fictionnelles, construites et mises en scène, elles laissent au spectateur le soin de les prendre au sérieux comme s’il s’agissait d’une sorte de réalité parallèle, ou de la mettre d’emblée en perspective comme une construction visuelle et rien de plus. Son œuvre se nourrit d’un vif intérêt pour la réflexion sociale et culturelle. L’artiste interroge aussi la relation compliquée entre réalité et représentation, entre ce que l’on voit et ce que l’on veut croire, entre ce qui est et ce que nous imaginons afin de mieux faire face à notre propre insignifiance et notre absence d’identité. Le produit visuel et plastique de cette recherche donne souvent lieu à des images sommeillantes, insidieuses, mélancoliques et surprenantes. BiographieHans Op de Beeck suivit la formation Arts Libres à l’École Supérieur des Arts Saint-Luc à Bruxelles. Il continua ses études à l’Institut Supérieur des Beaux Arts (le HISK, à l’époque à Anvers, maintenant à Gand), et ensuite à l’Académie National d’Amsterdam. En 2002-2003 il fut artist in residence pour un an au MoMA PS1 à New York City. À partir de 2001, quand il reçut le Prix de la Jeune Peinture belge, il devint célèbre avec son travail artistique sous forme de grandes installations dont quelques-unes se trouvent à des lieux publics, comme Lilly Pond (2017) à Tongres ou The Quiet View (2015) au site de Herkenrode à Hasselt, là ou se trouva l’ancienne église de l’abbaye. Cette installation essaie de susciter le silence qui régna jadis à l’église. Dans beaucoup d’installations de Hans Op de Beeck le temps reste immobile, comme gelé. Amusement Park (2015) par exemple, montre une scène de nuit dans une banlieue indéterminée où l’on retrouve un parc d’attractions abandonné. Cette thématique du temps immobile ou manipulé est aussi présente dans des films tels que Night Time (2015), dans lequel des aquarelles nocturnes prennent vie. Hans Op de Beeck utilise souvent un plâtre mou et gris pour ses installations, qui semble abstraire les formes humaines ou les objets, en pierre foncée, comme une sorte de Pompéi actuelle, immobilisée par la poussière du temps corrodé. Bien que beaucoup d’installations de Hans Op de Beeck soient très grandes, on retrouve dans toute son œuvre aussi le détail poétique. En 2009, l’artiste présenta une nouvelle vidéo intitulée Staging Silence, dans lequel deux mains anonymes transforment sans cesse, devant les yeux du spectateur, un monde à petite échelle en une nouvelle image. De sorte, le spectateur peut suivre comment l’artiste crée un monde complètement fictif, or reconnaissable, avec les éléments les plus banaux tels que des ouates, du carton, ou du sucre, s’avérant aussi éphémères que la vie même. Les quelques notes d’ironie et de mélancolie avec lesquelles il aborde des thèmes universels tels que la vie et la mort, incitent à la réflexion ou à la relativisation et donnent à l’œuvre de Hans Op de Beeck une authenticité pure qui touche profondément à l’univers de sentiments et de pensées de tout spectateur. En 2013 il créa une suite pour ce film, Staging Silence 2. L’humour, la relativisation et l’ironie sont des éléments importants dans l’œuvre de Hans Op de Beeck. L’installation de 250 m2 The Collector’s House, par exemple, nous montre l’intérieur excessivement luxueux d’un collectionneur d’art, remplis de livres chers, statues élégantes, tableaux, animaux empaillés et un étang intérieur avec des fleurs de lys. Or, aussi luxueux que cet intérieur puisse sembler, il reste un ensemble incolore d’objets noirs, blancs et gris. Seul le spectateur, invité à prendre place dans les grands fauteuils confortables autour de l’étang, y met un accent de couleur. Hans Op de Beeck joue, dans ce travail, avec la suggestion de réalité et la perception, l’apparence, le faux semblant. Prix
Publications monographiques (sélection)
Expositions individuelles (sélection)
Expositions collectives (sélection)
RéférencesLiens externes
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