Habiba Ghribi
Habiba Ghribi, née le à Kairouan, est une athlète tunisienne, spécialiste des courses de fond et de demi-fond. À la suite de la disqualification de la Russe Yuliya Zaripova pour dopage en , elle est championne du monde 2011 et championne olympique 2012 sur le 3 000 m steeple. Également vice-championne du monde 2015 sur cette distance derrière Hyvin Jepkemoi, elle a établi la deuxième meilleure performance de l'histoire sur sa distance préférée du 3 000 m steeple, derrière la Russe Gulnara Samitova-Galkina[2]. Moins de deux ans plus tard, en 2017, elle passe sur le bilan de tous les temps de 2e à 9e. CarrièreJeunesse et débutsHabiba Ghribi naît le à Kairouan en Tunisie[3]. Elle passe sa petite enfance dans un village des environs de Kairouan. Sa famille émigre à Sfax afin de permettre aux enfants d'être scolarisés dans de bonnes conditions. Ghribi se fait remarquer dans les compétitions scolaires et intègre, ensuite, une formation sportive civile[4]. Si elle est formée par le club de Radès à partir de 2003, elle avait déjà remporté le 1 500 mètres en 4 min 37 s 14 aux championnats de Tunisie d'athlétisme 1999[5] et terminé 11e des championnats d'Afrique 2002 qui se déroulent dans cette même ville de Radès. Premiers succèsLors des championnats de Tunisie d'athlétisme 2004, elle remporte son premier titre national sur 5 000 mètres, franchissant la ligne en 17 min 0 s 20[5]. L'année suivante, elle récidive mais termine en 16 min 14 s 78, soit environ 45 secondes de moins[5]. En 2005 toujours, Habiba Ghribi participe aux championnats panarabes d'athlétisme à Radès, sur 10 000 ; elle termine deuxième en 35 min 5 s 83. Elle obtient la médaille d'argent sur 3 000 m steeple lors des championnats d'Afrique de 2006, réalisant un temps de 10 min 10 s 93. Deux ans plus tard, en 2008, elle participe aux Jeux olympiques d'été à Pékin. Treizième de la finale, elle établit un nouveau record de Tunisie de la discipline en 9 min 36 s 43[6]. Début 2009, elle rejoint la France et le club de l'Entente Franconville Césame Val-d'Oise pour s'entraîner. Vers une médaille mondialeEn 2009, Habiba Ghribi se classe troisième du 1 500 mètres des Jeux méditerranéens en 4 min 12 s 37, un nouveau record personnel ; elle est devancée par l'Italienne Elisa Cusma et la Marocaine Btissam Lakhouad. Elle améliore plus tard dans la saison son propre record national du steeple à l'occasion des championnats du monde à Berlin où elle finit sixième en 9 min 12 s 52 lors d'une course remportée par l'Espagnole Marta Domínguez[7]. En , elle décroche la médaille d'argent sur 3 000 m steeple lors des championnats du monde, à Daegu, en battant le record de Tunisie de la distance (9 min 11 s 97) et en devenant la première médaillée d'argent tunisienne dans cette compétition[8]. Sa tenue, à l'occasion de cet évènement, et notamment son short, provoque une polémique en Tunisie liée à des problèmes d'ordre religieux[9]. Elle se fixe alors comme objectif la médaille d'or aux Jeux olympiques l'année suivante[8]. Cette médaille d'argent devient en 2016 une médaille d'or après le déclassement pour dopage de la Russe Yuliya Zaripova. Première médaillée olympique tunisienneLe , dans le cadre des Jeux olympiques de Londres, elle décroche la médaille d'argent sur 3 000 m steeple, devenant la première Tunisienne[10], et la deuxième athlète de Tunisie tous sexes confondus à décrocher une médaille olympique, après Mohammed Gammoudi[3]. Elle déclare par la suite : « Je dédie cette médaille à toutes les femmes tunisiennes »[3]. Le ministère tunisien de la Jeunesse et des Sports la récompense de 120 000 dinars (environ 60 000 €) et le Comité national olympique tunisien de 50 000 dinars (environ 25 000 €)[11]. Cette médaille d'argent devient en 2016 une médaille d'or après le déclassement pour dopage de la Russe Yuliya Zaripova. Forte de cette médaille, Habiba Ghribi se fixe comme objectif de battre le record du monde détenu par la Russe Gulnara Samitova-Galkina et de remporter la médaille d'or aux prochains championnats du monde à Moscou[12]. Le , elle reçoit, aux Émirats arabes unis, le prix du sportif arabe prometteur « Mohammed ben Rachid Al Maktoum »[13]. Le , Habiba Ghribi améliore la meilleure performance mondiale de l'année en 9 min 11 s 28, lors de la Ligue de diamant à Monaco[14]. Le , elle décroche la médaille d'argent sur 3 000 m steeple lors des championnats du monde, à Pékin. Le , Habiba Ghribi bat le record d'Afrique du 3 000 m steeple avec un temps de 9 min 5 s 36 et remporte la finale de la Ligue de diamant à Bruxelles ; elle établit la deuxième meilleure performance féminine de l'histoire dans cette discipline[15],[2]. Affaire de dopage de la Russe Zaripova et sa disqualificationLe , l'agence russe antidopage RUSADA suspend la championne olympique Yuliya Zaripova pour dopage et annule ses résultats pendant les Jeux olympiques de 2012[16]. La Fédération internationale d'athlétisme n'a pas encore confirmé, dans son dernier rapport des athlètes suspendus, cette information[17]. Si l'information est officialisée, Habiba Ghribi récupérera la médaille d'or olympique de 2012. Le , le Comité international olympique (CIO) devait examiner le cas de dopage de Zaripova et prendre une décision concernant l'attribution de la médaille d'or du 3 000 m steeple des Jeux olympiques de 2012[18]. Dans son rapport de , l'Agence mondiale antidopage considère que les Jeux olympiques de 2012 ont été « sabotés » par la présence d'athlètes russes dopés[19]. À la suite de la disqualification de la vainqueur, Marta Domínguez, le , Ghribi est reclassée 5e des championnats du monde 2009 de Berlin[20],[21]. Le , le Tribunal arbitral du sport valide les appels de la Fédération internationale d'athlétisme contre les décisions de l'agence russe antidopage (RUSADA) concernant les sanctions « sélectives » de six athlètes. L'agence russe prenait des sanctions de manière tronçonnée de façon, le plus souvent, à leur permettre de conserver les titres acquis dans les grands rendez-vous, ce qui est inacceptable aux yeux de la fédération internationale. Le tribunal décide de bannir Yuliya Zaripova, coureuse de 3 000 m steeple qui avait déjà perdu ses titres mondiaux 2011 et olympiques 2012 pour une précédente suspension, du au . Cette décision ouvre la voie à Habiba Ghribi pour récuperer le titre mondial de 2011 ainsi que le titre olympique de 2012[22]. La Fédération internationale d'athlétisme annonce procéder immédiatement à la disqualification des athlètes incriminés et à la redistribution des médailles des épreuves qu'elle dirige et informe le CIO de la décision du tribunal en vue de modifier le résultat de l'épreuve olympique[23]. Interviewée quelques jours plus tard, Habiba Ghribi déclare « quand on apprend qu'on s'est fait voler la joie au moment de la victoire, ça fait mal. J'aurais voulu qu'on entende l'hymne tunisien à Londres (en 2012) et Daegu (en 2011) »[24]. Une délégation du CIO, conduite par sa vice-présidente Nawal El Moutawakel, et de la Fédération internationale d'athlétisme remettent officiellement à Ghribi ses médailles le au stade d'athlétisme de Radès[25],[26]. EntraîneursGhribi a pour entraineur le Roumain Constantin Nourescu pendant quinze ans, jusqu'en 2014. Avant sa retraite, il l'aide à se mettre en contact avec son nouvel entraîneur, à partir de , le Français Jean-Michel Dirringer[27],[28]. Il est secondé par Adel Hfaiedh un ancien champion de Tunisie 2007 du 800 m[29],[30]. Palmarès
Records
Distinctions et décorations
Vie privéeHabiba Ghribi se marie à Khaled Boudhraa, son entraîneur d'origine algérienne[8]. Elle annonce son divorce après les Jeux olympiques de Londres[4]. Elle se fiance ensuite avec l'athlète Bouabdellah Tahri[27]. Le , Habiba Ghribi se marie avec Yassine Saya, un homme d'affaires tunisien[38]. Elle donne naissance à une fille, Alyssa, le au Canada. Elle fait partie des champions de la paix de Peace and Sport qui compte près de 100 athlètes de haut niveau engagés personnellement en faveur du mouvement de la paix par le sport. Notes et références
Liens externes
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