Né dans la médina de Tunis d'un père marocain, il grandit dans une famille modeste. Inscrit à l’école du quartier de Halfaouine, il fait montre, cependant, d’une grande intelligence qui l’empêche de s’intégrer parmi des élèves de niveau plutôt moyen. Il change alors d’école et s’inscrit dans une école française sise à la rue de la mosquée Zitouna (alors appelée rue de l’Église) et étudie l’arabe dans une école au souk El Attarine[1]. Il est alors le seul élève à porter la chéchia, ce qui ne manque pas de lui causer des railleries de ses collègues français et italiens, mais il en est fier et obtient même un jour des excuses de l’instituteur qui s’en était moqué[1]. Après ses études primaires, il s’inscrit au lycée Alaoui en 1934.
En parallèle, il est apprentimenuisier car, en ce temps-là, les familles installent les enfants chez des artisans pendant les vacances. Ayant obtenu son brevet d’études, il décide de mettre fin à sa scolarité et de devenir menuisier à Bab Menara[1].
Passion du théâtre
Il s’éprend de théâtre et notamment des spectacles appelés Isawiyet el ballout, une sorte de parodie tournant en dérision des chansons et des airs connus parlant notamment de plats et de nourriture, en changeant les paroles originales[1]. Il y participe aux côtés de Salah Khémissi, Mohamed Hadded, Noureddine Kasbaoui, Mongi Ben Yaïche, etc.
Un jour, l’actrice Wassila Sabri décide de fonder une troupe théâtrale et procède à une sélection. Semlali, qui se présente, est reçu : il côtoie une pléiade d’acteurs tels que Mohieddine Mrad, Ahmed Triki, Béchir Fehima dit Béchir Fehmi, Hédi Tebourbi, Chedly Ben Frija, Noureddine Berrechid, Lilia Foued, Salha El Masria, Aziza Naïm et Badiaa Jamel[1]. Cette troupe présente notamment Othello, Le Sahara de Youssef Wahbi ou Roméo et Juliette.
Son amitié avec Berrechid, qui est l’un des principaux humoristes du pays, se renforce et ce dernier lui propose de présenter ensemble des sketchs pendant les pauses et au cours de certains galas[1]. Le duo Berrechid-Semlali connaît beaucoup de succès, au point d’organiser une grande tournée en Algérie en 1938. À son retour, il abandonne sa menuiserie, qui marche pourtant bien, et décide de se consacrer au théâtre[1].
En 1940, il rejoint la troupe El Kawkab Tamthili dirigée par Mohamed El Habib[1], qui comprend plusieurs grands acteurs tels que Mohamed Abdelaziz Agrebi, Hamda Ben Tijani, Mohamed Darragi et Mongi Ben Yaïche. Il joue de petits rôles et améliore sa diction et son jeu ; il y passe sept années avant de constituer sa propre troupe, qui joue en Tunisie et en Algérie. Il rejoint après l’indépendance la troupe de la ville de Tunis dirigée notamment par l’Égyptien Zaki Tuleimat puis par Aly Ben Ayed, où il participe à la plupart des créations. Il participe également à la troupe El Manar dirigée par le violoniste Ridha Kalaï, à la troupe Nojoum El Manar dirigée par Kaddour Srarfi et à des feuilletons télévisés et des téléfilms. Il enregistre aussi des chansons et des sketchs humoristiques.
Sketchs et chansons humoristiques
Les principaux sketchs et chansons humoristiques de Hédi Semlali sont :
Titre
Nom original
Traduction
Note
Al moutarjem
المترجم
« Le traducteur »
Succès de toujours qui continue à être diffusé par les radios tunisiennes[2]
↑ abcdefgh et iTahar Melligi, « Hédi Semlali : un demi-siècle de rire », série Ya hasra ya zman, épisode n°83, Sabah Al Khair, 8 septembre 1994
↑Parodiant un traducteur incompétent qui traduit mot à mot et à la lettre, il connaît un succès énorme au point que l’on parle encore de « traduction à la Semlali ».