Guillaume de MoerbekeGuillaume de Moerbeke
Guillaume de Moerbeke, né vers 1215 et mort en 1286, est un prêtre dominicain érudit, et traducteur de textes grecs anciens et archevêque catholique latin de Corinthe (Grèce). BiographieIssu d'une famille peut-être originaire de Moerbeke (Grammont) (les autres hypothèses étant Morbecque et Moerbeke-Waas)[1], il devient membre de l'ordre dominicain. Il correspondit avec le philosophe et théologien Thomas d'Aquin, le mathématicien Campanus de Novare, le naturaliste polonais Vitellion, et l'astronome Henri Bate de Malines qui dédia à Guillaume son traité sur l'astrolabe. Après avoir séjourné à « Nicée » (identifiée selon les auteurs à Nicée, Nikli ou autres villes), à Thèbes (en 1260), Guillaume est nommé pénitencier à la curie papale, alors en résidence à Viterbe, où il eut accès au fonds grec. Il participa au concile de Lyon (1274) et de 1277 jusqu'à sa mort il fut archevêque de Corinthe, un diocèse catholique érigé en Morée après la Quatrième croisade. Un petit village grec, Merbaka, entre Argos et Mycènes porterait son nom. Il revint cependant en Italie au moins dès la fin de l'année 1283 et mourut (probablement à Pérouse, siège de la cour pontificale) avant , date de la nomination de son successeur à Corinthe[2]. ŒuvresIl fut en contact avec bon nombre des grands esprits de son temps. Il fut le traducteur médiéval le plus prolifique de textes philosophiques, médicaux et scientifiques, les traduisant du grec ancien en latin. Ses traductions eurent une influence considérable à son époque, alors que peu de traductions sérieuses étaient disponibles. Elles sont toujours tenues en haute estime par les érudits modernes. Il est surtout connu pour ses travaux sur l'œuvre d'Aristote, dont il révisa les traductions existantes ou qu'il traduisit de novo d'après les originaux grecs (il fut ainsi le premier traducteur en latin de La Politique, v. 1260). Selon une théorie formulée au début du XXe siècle, ces travaux auraient été entrepris à la demande de Thomas d'Aquin (la raison de cette requête se serait expliquée par le fait que les exemplaires en latin des œuvres d'Aristote qui circulaient à l'époque provenaient d'Espagne (voir Gérard de Crémone). Produits par les écoles arabes du rationaliste Averroès, ils avaient été traduits en arabe à partir de traductions syriaques. On imputait ainsi des erreurs philosophiques et théologiques à Aristote), cependant cette thèse est aujourd'hui abandonnée[3],[4]. Les traductions de Guillaume de Moerbeke ont une longue histoire. Elles étaient déjà des classiques au XIVe siècle quand Henricus Hervodius mit le doigt sur leur valeur : elles étaient littérales (de verbo in verbo), fidèles à l'esprit d'Aristote et dépourvues de fioriture. L'original grec de nombreux textes traduits par Guillaume ayant disparu dans l'intervalle, sans lui ces ouvrages auraient été perdus. Guillaume traduisit également les traités mathématiques d'Héron d'Alexandrie et d'Archimède[n 1](avec les commentaires d'Eutocius), ainsi que le Commentaire au livre III du traité De l'âme d'Aristote de Jean Philopon. Ses versions des Éléments de théologie de Proclus (1268) sont d'une importance notable, car cet ouvrage est l'une des sources principales de la résurgence du mouvement philosophique néo-platonicien au XIIIe siècle. Enfin, c'est grâce à sa traduction latine que nous est connu dans son intégralité le petit traité sur l'Analemme de Ptolémée, dont le texte grec nous est parvenu sous forme fragmentaire[6]. Souvenir
Bibliographie : textesL’Aristoteles Latinus Database réalisée par l'Union académique internationale, l'Aristoteles Latinus de l’Université catholique de Louvain et le centre Traditio Litterarum Occidentalium rassemble le corpus complet des traductions médiévales latines d’Aristote, dont un grand nombre de Guillaume de Moerbeke. Bibliographie : études critiques, commentaires: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Notes et référencesNotes
Références
Liens externes
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