Grup d'Accio Valencianista

Autocollant des jeunesses du GAV (JJGAV) prônant le rejet de l'unité du catalan et du valencien (slogan : « Llengua valenciana, mai catalana », « langue valencienne, jamais catalane »).

Le Grup d'Accio Valencianista (en valencien non normatif[1] ; plus rarement en espagnol : Grupo de Acción Valencianista ; littéralement « Groupe d’action valencianiste » ; abrégé en GAV), est un groupe blavériste fondé en 1978[2]. Il est considéré comme une organisation d’extrême droite[3],[4] et connu pour avoir commis de multiples actes violents ou anti-démocratiques, qui ont parfois été qualifiés de terrorisme.

Présentation

« Forces de choc » du blavérisme[5], il se caractérise par un anticatalanisme radical et rejette en particulier l'unité du catalan et du valencien[2].

En mars 2024, le GAV se définit comme « une des plus anciennes associations valencianistes » et définit ses objectifs comme « la défense de la personnalité et de l'identité valenciennes, ainsi que de nos intérêts comme peuple et nationalité historique »[6].

Au cours de la transition démocratique espagnole, le GAV a été l'un des protagonistes de la dite bataille de Valence dans le milieu blavériste. Depuis, le GAV reste un acteur récurrent des protestations anticatalanistes dans la Communauté valencienne.

D'après le juriste Lluís Aguiló[7], le GAV mérite d'être considéré comme une figure importante de « l'histoire la plus noire et obscure des Valenciens[8] ». D'une composition très hétérogène, il a regroupé selon l'historien Alfons Cucó des fascistes stricts, des traditionalistes intégristes, mais également des personnalités politiques (députés ou conseillers municipaux) de l'UCD, parti théoriquement de centre droit[9].

Selon l'hispaniste français Frank Martin[10], spécialiste du valencien, le GAV est l'instigateur d'attaques à diverses manifestations culturelles « rendant compte d’une minutieuse organisation ». Il ajoute :

« Partageant l’idéologie d’autres structures comme « España 2000 » — parti d’extrême droite faisant de la lutte contre l’immigration sa priorité et défendant l’unité de l’Espagne face à tout nationalisme périphérique —, ses responsables ont créé une section pour les plus jeunes appelée Joventuts del Grup d’Accio Valencianista. Pour tenter de s’affranchir de toute autorité catalane, fût-elle linguistique, cette section s’illustre par une aversion profonde pour tout marqueur identitaire catalan, une authentique catalanophobie qui gangrène la société valencienne et que l’on retrouve sur divers supports présents sur le web[11]. »

Reconnu proche des milieux d'extrême droite, de la Phalange espagnole et du carlisme[2], il est fréquemment qualifié de fasciste ou néofasciste par ses analystes ou détracteurs[12],[13],[11].

Le Mouvement contre l'intolérance (Movimiento contre la intolerancia) l'accuse de promouvoir des « messages discriminatoires, qui encouragent la haine et l'intolérance[14] » ; dans l'un de ses rapports, il dénonce 5 exactions portant la signature « GAV » survenues en 2008 et qualifie ses activités de « terrorisme d'extrême droite[15] ».

Il est en partie à l'origine d'Union valencienne, parti hégémonique des débuts du blavérisme fondé en 1982[2]. Parmi ses membres les plus remarquables on peut citer Juan García Sentandreu, actuel président de Coalición Valenciana. Le GAV se trouve également à l'origine du groupe de supporters Ultras du Valence FC, Ultras Yomus[16].

Actions

Graffitis (représentant le drapeau de la Communauté valencienne avec une croix gammée et les inscriptions « Nazis» et « traître », signé « C. Vinatea », c'est-à-dire Colectiu (sic) Vinatea, l'un des prête-noms du GAV[5],[17]) sur le monument à Joan Fuster dans la ville de Sueca d'où il était originaire et où il vécut toute sa vie.

De nombreux troubles et actions violentes (intimidations, dégradations, insultes, jets de pierres, agressions…) ont été attribués à des membres ou à des proches de l'organisation tout au long de son existence, parfois dans le cadre de manifestations auxquelles elle participait[18],[19],[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26],[27],[28],[29],[30],[31],[32],[33],[34],[35],[14],[12],[36],[37],[38],[39],[40],[41],[42],[43]. Le , 3 membres des jeunesses du GAV sont condamnés à 15 mois de prison, une amende et une privation des droits civiques pour avoir cambriolé et dégradé un bâtiment du centre de Valence appartenant à Acció Cultural del País Valencià[44]. Dans le numéro d' de sa revue Som (« Nous sommes »), en commémoration des 25 ans de la fondation du groupe, le GAV publie un article intitulé 25 anys, 25 accions (« 25 ans, 25 actions »), dans lequel il revendique notamment l'attentat contre Manuel Sanchis Guarner survenu en [45]. Pour sa part, l'association, qui n'a jamais écopé de condamnation judiciaire[46],[47], nie toute implication dans un quelconque acte violent depuis sa création et soutient que ses membres impliqués dans ces affaires ont agi de leur propre initiative, certains ayant été exclus a posteriori[48].

Certaines de leurs actions et menaces contre des centres éducatifs et militants, associations ou partis politiques, ont été réalisées de façon couverte sous des noms tels que Maulets 1707 ou Colectiu Vinatea (sic)[5],[44].

Membres du GAV, avec des militants d'España 2000 à la célebration du jour du Pays Valencien en 2012.

Liste des présidents

Juan García Sentandreu, cinquième président.

Notes et références

  1. Selon les normes usuelles, validées par l'Académie valencienne de la langue (seule entité officiellement reconnue comme apte à statuer en la matière dans la Communauté valencienne), et en accord avec les normes reconnues par l'Institut d'Estudis Catalans, le nom du parti devrait s'écrire « Grup d'Acció Valencianista ». Les secteurs blavéristes défendent toutefois différentes normes orthographiques sécessionnistes (en particulier les Normes del Puig, dont le GAV est l'un des signataires), qui se distinguent notamment par un usage différent, voire une suppression presque totale de l'accentuation écrite.
  2. a b c et d (ca) Climent-Ferrando, Vicent: L'origen i l'evolució argumentativa del secessionisme lingüístic valencià. Una anàlisi des de la transició fins a l'actualitat.
  3. Flor 2011, p. 321-322.
  4. Mapping the Extreme Right in Contemporary Europe: From Local to Transnational de Andrea Mammone, Emmanuel Godin, Brian Jenkins. (ISBN 978-0-415-50264-1). Pg. 121
  5. a b et c Flor 2011, p. 151.
  6. (ca) « Quí som », sur grupdacciovalencianista.com (consulté le )
  7. (ca) Lluís Aguiló, El sistema de partits polítics al País Valencià, Almudín, Valence, 1980, p. 51.
  8. « la historia més fosca i negra dels valencians ».
  9. Cucó 2002, p. 91.
  10. a et b Frank Martin est maître de conférences à l'université Jean-Monnet-Saint-Étienne, auteur d'une thèse en sociolinguistique consacrée au valencien (Martin 2000) présentée en 2000 et publiée en 2002 au Presses universitaires du Septentrion, et auteur de plusieurs articles publiés dans des revues universitaires traitant du sécessionnisme linguistique valencien, voir« Franck MARTIN », sur eclla.univ-st-etienne.fr, (consulté le )
  11. a et b Martin 2018, § 25.
  12. a et b (ca) Atac blaver i feixista al correllengua 2008 de Gandia, Bloc nationaliste valencien, 27/09/2008.
  13. (ca) 25 anys de feixisme impune sur racocatala.cat.
  14. a et b (es) Expojove permite la presencia del GAV pese a las quejas del Movimiento contra la Intolerancia, Levante-EMV.
  15. (es) Movimiento contra la Intolerancia - Informe Raxen n° 37, mars 2008.
  16. Viadel 2009, p. 36
  17. Viadel et 2009 297.
  18. Bello 1988, p. 248-249. « El diumenge dia 28 d’abril [1985] de matí, membres del Grup d'Acció Valencianista es dedicaren a atacar i colpejar als escolars i mestres que estaven fent un circuit d’excursionisme històrico-pedagògic que havia organitzat Acció Cultural del País Valencià »
  19. Burguera 1991, p. 180.
  20. (es) El 'blaverismo' resuscitado, El País, 11/12/2004.
  21. (es) Protestas en la inauguración de una muestra catalanista, Las Provincias,
  22. (es) Los incidentes de l’escola d'estiu - Miembros del GAV y de Fuerza Nueva entre los agresores, revue Valencia Semanal n° 33, 16/07/1978.
  23. (ca) Assalt dels blavers al Palau de la Generalitat el 26 d'Octubre de 1978 (5)
  24. (ca) L'Audiència Provincial de València ratifica la condemna de presó a dos ultres del GAV, racocatala.cat, 26/04/2006.
  25. (es) El líder del GAV acepta ante el juez que dañó un vehículo de TV-3, El País, 30/04/1999.
  26. (es) Jóvenes del GAV irrumpen en un acto del Casal Jaume I de Sueca y agreden a los asistentes, Levante-EMV.
  27. (ca) Membres del GAV assalten el Casal Jaume I de Sueca durant la presentació d'un llibre, racocatala.cat, 17/12/2007
  28. (es) Un artefacto explota en una casa habitada y amenazada por un plan urbanístico , Levante-EMV.
  29. (ca) Acció Cultural lleva a la Fiscalía los sabotajes y las amenazas en Expojove, Levante-EMV.
  30. (es) Violencia ultra en Sueca: ´Vi cómo uno saltaba y me lanzaba una patada a la espalda que no pude esquivar´, Levante-EMV.
  31. (ca) Un panfleto del GAV señala a dos profesores y llama a «hacerles frente» - Reparten sus fotos y sus correos electrónicos, Levante-EMV
  32. (es) El juez condena a 3 jóvenes del GAV por asaltar un local de ACPV, Levante-EMV
  33. (es) Los intolerantes vuelven a atacar la Societat El Micalet , Levante-EMV.
  34. (es) Lydia Garrido, Una juez investiga la relación del GAV con sabotajes impunes, El País, 27/12/2002.
  35. (es) Belén Toledo, La izquierda valenciana, acosada por los ultras, publico.es, 10/11/2008.
  36. (ca) L'extrema dreta ataca l'Fnac de València per impedir la presentació d'un llibre, VilaWeb.
  37. (es) Sentandreu sale esposado de un acto en el que el GAV lanza libros y sillas , Levante-EMV, 06/07/2011.
  38. (es) Un grupo de ultras revienta un acto de presentación de un libro sobre el anticatalanismo - Miembros de España 2000 y Grup D' Acció Valencianista irrumpieron en una sala de la FNAC de Valencia, ABC, 06/07/2011.
  39. (es) Partidos e instituciones condenan el boicot del GAV y piden contundencia, Levante-EMV, 07/07/2011.
  40. (es) La ultraderecha valenciana revienta un acto de presentación de un libro sobre el anticatalanismo, La Vanguardia, 06/07/2011.
  41. (es) Enric Morera, increpado por «catalanista» por miembros del Grup d'Acció Valencianista (GAV), Las Provincias, 09/10/2013.
  42. (es) Movimiento contra la Intolerancia, « Informe Raxen », Gobierno de España, (consulté le ).
  43. (ca) Un grup blaver intenta boicotejar els castells , Avui, 16/11/10.
  44. a et b Viadel 2009, p. 297
  45. Viadel 2009, p. 292-293
  46. (es) Crespo anuncia mayor control para impedir folletos políticos en Expojove - A la Generalitat no le constan sentencias contra el GAV, Levante-EMV.
  47. (es) I. Perelló, La impunidad de los ultras valencianos, Diagonal, 23/11/2006.
  48. (es) Comunicado JJ GAV ante la posible expulsión del Consejo de la Juventud.

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes