Le gouvernement Mara VI est le gouvernement qui dirige les Fidji de à .
Ratu Sir Kamisese Mara avait précédemment gouverné le pays de 1966 (quatre ans avant l'indépendance) jusqu'en 1987. Le gouvernement Mara V, formé par le parti de l'Alliance vainqueur des élections de 1982, avait perdu les élections de 1987, remportées par une coalition de partis de gauche. Ce gouvernement de coalition avait rapidement été renversé par un coup d'État militaire visant à restituer le pouvoir à l'aristocratie autochtone. Après trois mois de gouvernement militaire par intérim (comprenant une large proportion de personnalités du parti de l'Alliance), l'auteur du coup d'État, le colonel Sitiveni Rabuka, confère le pouvoir à Ratu Mara, en échange de la promesse d'une nouvelle Constitution qui garantirait la suprématie politique de la minorité autochtone de la population, et de ses chefs. Le gouvernement Mara V est donc un gouvernement non-constitutionnel, formé alors qu'il n'y a plus de parlement[1].
Les membres du gouvernement Bavadra démocratiquement élu ne sont pas consultés ni invités à participer à ce nouveau gouvernement. Ce dernier inclut dix des vingt-et-un membres du gouvernement par intérim sortant, dont cinq appartiennent au Mouvement taukei, le mouvement ethno-nationaliste autochtone apparu juste avant le coup d'État. Le gouvernement Mara VI comprend par ailleurs quatre colonels, dont le colonel Rabuka[1]. Le gouvernement est le suivant [1] :
Ministre des Communications, des Travaux publics et des Transports
Alliance
Même poste qu'au gouvernement militaire sortant, ainsi qu'au gouvernement ayant perdu les élections. Chef du mouvement ultra-nationaliste ethnique taukei.
En , le Grand Conseil des chefs s'accorde sur une nouvelle Constitution, pour un retour à un régime parlementaire mais où l'autorité politique serait garantie aux chefs autochtones. Cette Constitution accorde une majorité absolue des sièges à la Chambre des représentants à la minorité autochtone de la population, aux dépens d'une très nette sous-représentation des citoyens d'ascendance indienne. Le découpage des nouvelles circonscriptions électorales favorise immensément les régions rurales, davantage enclin à soutenir les chefs coutumiers, aux dépens des centres urbains. Et le Grand Conseil des chefs nommera désormais la plupart des membres du Sénat. Des élections législatives se tiennent en 1992 dans ce nouveau cadre constitutionnel[2].